Face à face : Pour ou contre la réforme de la Coupe Davis ?

Chaque mercredi, les rédacteurs de Dicodusport entrent sur le ring et s’affrontent dans un Face à Face autour d’un sujet d’actualité. Dans ce un-contre-un engagé, chaque rédacteur ou rédactrice tentera de convaincre son adversaire ainsi que vous, cher lecteur, qu’il mérite de remporter ce Face à Face. Un arbitre sera alors chargé de les départager et de désigner un vainqueur. Aujourd’hui, notre débat porte sur la réforme de la Coupe Davis. Il n’y aura désormais plus qu’une semaine de compétition rassemblant 18 pays dans un lieu unique. Est-ce une bonne ou mauvaise idée ?

 👍 Benjamin : Oui, une réforme était nécessaire.

Si elle présente certains désavantages, elle va surtout permettre de regrouper tous les mastodontes du circuit. C’est sur ce point que la réforme est importante. Après une campagne 2017 où les Français ont laborieusement remporté le saladier d’argent, des conclusions ont été tirées : la Coupe Davis n’intéresse pas grand monde. On s’est aperçu que les cadors de l’ATP (Federer, Djokovic, Murray pour ne citer qu’eux) ne s’attardaient à la remporter qu’une fois puis à faire l’impasse dessus pour le restant de leur carrière. Lucas Pouille, Nico Mahut et Noah affirment que l’ITF a « tué la Coupe Davis », mais elle était morte depuis quelque temps.

Ce nouveau format, sur une semaine, ne laissera plus la possibilité aux joueurs de prendre du repos sur les différents week-end de la saison. A l’image des autres sports, il va permettre de créer une grande fête du tennis où les meilleures nations se retrouveront. Si le nom reste le même, c’est bien une Coupe du monde de tennis qui aura lieu en fin d’année, de quoi retenir l’attention.

Enfin, dernière précision, le prize money de 20 millions de dollars est si élevé car les sponsors ont suivi la réforme et savent que l’engouement aura lieu autour de cette nouvelle Coupe Davis, bien plus que pour l’actuelle.

👎 Mathieu : Non, cette réforme va tuer la passion autour de cette épreuve.

En délocalisant la Coupe Davis sur une courte période dans un pays neutre, cette réforme enlève l’intérêt principal de la Coupe Davis : la ferveur des supporters ! Fini les matchs à l’extérieur contre un public chaud bouillant, fini les rencontres avec un public énorme qui pousse son équipe.

Place au tennis-business, un business qui va d’ailleurs profiter en premier aux joueurs, dont ceux qui désertaient la compétition depuis un moment et qui vont rappliquer en opportunistes. Quant à l’argument d’un calendrier libéré des rencontres de Coupe Davis, ne soyez pas naïfs : d’autres tournois prendront bientôt leur place, et non pas simplement des rencontres d’exhibition ou du repos comme certains aimeraient.

Et puis, raccourcir le nombre de matchs dans une rencontre (3 contre 5 actuellement), c’est enlever le charme de ce 5ème match décisif qui a aussi construit la légende des grandes finales de Coupe Davis. Alors on dit merci Gérard Piqué, le footballeur à l’origine de ce changement radical, et on dit adieu à la Coupe Davis qui devrait mourir à cause de cette réforme qui ne marchera pas…

Verdict de l’arbitre :

A première vue, cette délocalisation laisse penser à un manque de ferveur comme le fait remarquer Mathieu. De plus raccourcir le nombre de matchs enlève un peu de charme à certaines rencontres endiablées qui se terminaient au 5ème match décisif. Et puis, plusieurs champions ont déjà montré  leur mécontentement via les réseaux sociaux

Oui mais voila, les temps changent, et le sport évolue. Si cela présente quelques points négatifs, il faudrait plutôt se réjouir du fait que les sportifs auront plus de temps afin de préparer cette compétition, comme l’avance Benjamin. Mais aussi, motivés d’une manière ou d’une autre, par un prize money qui semblerait avoisiner les 20 millions de dollars.

En tant que spectateurs, on ne peut qu’être persuadé que cette réforme soit une bonne idée, qui reste néanmoins à optimiser.

🏆 Je déclare donc Benjamin vainqueur !

Sofiane Soultan