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Coupe du monde de rugby 2017

Lénaïg Corson, d’un rugby à un autre

Nicolas Jacquemard

Publié le

Lenaig Corson

Nous avons rencontré Lénaïg Corson, membre de l’équipe de France de rugby à 7 et à 15, qui va disputer la Coupe du Monde de rugby en Irlande.

Lenaïg, peux-tu te présenter en quelques mots ?

Je suis Lénaïg Corson, 28 ans, bretonne et joueuse de rugby en équipe de France a 7 et à XV. J’ai signé un contrat semi-professionnel en 2014 avec la FFR. Je m’entraîne depuis au Centre National du Rugby à Marcoussis et continue de jouer des matchs en TOP 8 Avec mon club formateur, le Stade Rennais Rugby.  À côté du Rugby, je suis chargée de communication sponsoring et événementiel à la GMF. C’est un contrat aménagé dont je bénéficie. C’est très agréable de pouvoir continuer à s’entraîner intensivement et pouvoir être libérée pour les compétitions et en même temps assurer son avenir professionnel, en préparant l’après carrière sportive. Je m’éclate vraiment dans mon travail, j’ai une très bonne équipe autour de moi. 

Tu as commencé par l’heptathlon, comment es-tu venue ensuite au rugby ?

Effectivement, j’ai d’abord été athlète avant de devenir rugbywoman. L’heptathlon est une discipline très complète car nous enchaînons 7 épreuves en 2 jours. J’apprécie toujours autant suivre les compétitions d’épreuves combinées à la télé, notamment avec Kevin Mayer qui excelle dans la discipline mais je ne regrette pas mon choix de m’être lancée au Rugby ! J’ai débuté le rugby sur le tard, à l’âge de 20 ans avec l’université de Rennes. J’avais envie de tester un sport collectif. On était une bonne bande de copines et le fait de devoir mobiliser les aptitudes athlétiques avec un ballon en main m’a vraiment convaincu! J’ai vraiment trouvé le sport qui me correspondait ! 

Tu joues au rugby à 7 et à 15, quelles sont les différences majeures entre ces deux sports ?

La première différence c’est le nombre de joueurs sur le terrain! Au rugby à 7 nous sommes deux fois moins nombreuses sur le terrain pour un terrain qui est identique à celui du XV ! Donc les espaces y sont plus grands et la moindre erreur en défense, c’est quasiment un essai assuré derrière. C’est ce qui rend le « sevens » attractif et spectaculaire, car il y a plus d’essais, plus de longues courses, plus de longues passes qu’à XV. 
Ensuite les matchs sont beaucoup plus courts à 7 qu’à XV. À XV, un match dure 80 min. À 7, un match dure 14 min mais au cours d’un tournoi de « sevens », on joue 3 matchs de poule le premier jour et 3 autres matchs de classement le deuxième jour. C’est très intense et exigeant sur le plan physique. C’est un jeu très rythmé où il faut courir vite et longtemps. Les règles du jeu restent identiques à 7 et à XV. 

Si tu devais choisir entre le 7 et le 15, lequel choisirais-tu ? Pourquoi ?

Avec le 7, je suis dévoreuse d’espace, j’adore les longues courses balle en main, j’adore le fait d’être polyvalente dans le jeu. On doit savoir tout faire ! Et on voyage partout dans le Monde grâce au « sevens ». Avec des tournois dans des endroits plutôt exotiques (Dubai, Hong-Kong, Las Vegas, Sao Paulo…)
À XV, j’apprécie jouer et sauter en touche, marquer sur maul ou mêlée, c’est quelque chose qui nous a réussi cette année avec notre équipe du Stade Rennais. C’était un régal de marquer collectivement, on ressent des émotions de groupe très fortes sur le terrain à ce moment là. Donc difficile de choisir, j’apprécie beaucoup de passer d’un rugby à l’autre !

Lénaïg Corson avec les autres joueuses de l’équipe de France pendant le 6 nations 2017.

Quel est ton meilleur souvenir comme joueuse de rugby ?

Il y en a beaucoup ! Mon premier match de rugby avec la fac, ma première marseillaise, la première fois que ma famille s’est déplacée pour venir me voir jouer à La Rochelle durant le tournoi des 6 nations mais le titre de championne du monde universitaire reste un excellent souvenir. On était sur le toit du Monde avec une superbe équipe de copines. C’était une incroyable aventure humaine et sportive. Ce sont des émotions et des souvenirs qui resteront gravés à vie dans ma mémoire.  

Comment te sens-tu physiquement à quelques jours du début de la Coupe du Monde ?

Je me sens très bien, très excitée et enthousiaste de jouer une coupe du monde. On a vraiment envie d’y être ! On a fait une très grosse préparation, sur le plan physique, on sait qu’on est prêtes. Le groupe vit très bien et on est toujours aussi heureuses de se retrouver a chaque stage.  C’est une des forces de notre équipe. 

Quel sera l’objectif pour l’équipe de France pour cette compétition ?

On a hérité d’une poule pas facile, chaque match sera couperet car il faut finir première de poule ou meilleure deuxième. On va jouer nos deux premiers matchs contre le Japon et l’Australie que l’on connaît peu. Notre dernier match de poule sera l’Irlande en Irlande, avec un public irlandais qui poussera très fort. On avait perdu de peu contre elles durant le tournoi des 6 nations, on a vraiment envie de prendre notre revanche. Passé les matchs de poule, tout sera possible. On a les moyens pour aller chercher le titre.  

Le rugby féminin se développe petit à petit en France, que penses-tu de cette évolution ?

Je trouve ça très bien. Plus il y aura de pratiquantes, plus le niveau va s’élever. On voit arriver dans les pôles des filles qui ont débuté le rugby jeune et qui à 18 ans ont déjà un énorme bagage technique. C’est très prometteur pour la suite ! Le rugby féminin se structure petit à petit, d’abord les clubs et aussi au niveau national avec notamment la création du Pôle France féminin il y a deux ans.  On intéresse également de plus en plus les spectateurs et les médias. La coupe du monde en 2014 à Paris a révolutionné le regard qu’avait les gens sur rugby féminin en France. Les gens savent maintenant que ça existe et qu’en plus on propose du jeu et qu’on ne lache rien sur un terrain!

Si tu pouvais passer 30 minutes avec le sportif ou la sportive de ton choix, qui choisirais-tu ?

J’aurai aimé que ça soit avec Jonah Lomu, j’ai toujours été très fan de son jeu et de sa personnalité imposante mais qui paraissait tellement sympathique. 
Je suis très admirative du succès de nos français du hand, les experts. Gagner autant de titres, quelqu’ils soient pendant tant d’années, c’est incroyable! J’ai beaucoup de respect pour eux et j’aimerai bien les rencontrer pour échanger notamment sur le management de leur équipe et les clés de leurs succès successifs.

Nicolas Jacquemard

Passionné de sport et entrepreneur depuis mes 18 ans, la création de Dicodusport m'a semblé évidente pour participer à la médiatisation d'un plus grand nombre de sports. Le chemin est long mais avec une équipe des plus motivées et les Jeux Olympiques de Paris 2024 en point de mire, nous y arriverons ! Journaliste dans le monde du sport depuis plus de 5 ans, je traite aussi bien de football, de rugby, de biathlon que de cyclisme.

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