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Mehdi Baala, un champion au chevet des athlètes

Nicolas Jacquemard

Publié le

Mehdi Baala

Nous avons rencontré Mehdi Baala, ancien champion français du demi fond, qui est devenu directeur de la performance des équipes de France. Il nous parle des championnats du monde réussis par l’équipe de France, de son travail à la FFA et des adieux d’Usain Bolt.

Mehdi, peux-tu nous parler de ton nouveau rôle à la fédération française d’athlétisme, directeur de la performance des équipes de France ?

Mon rôle est axé sur toute l’équipe de France et plus particulièrement sur les médaillés et les médaillables. L’idée est de mettre les sportifs dans un confort optimum pour qu’ils puissent se concentrer sur leur entraînement et sur leur performance.

Comment as-tu décroché ce poste ? A la fin de ta carrière imaginais-tu une telle reconversion ?

Sincèrement je n’imaginais pas forcément cela mais dans la vie c’est souvent une question d’opportunités et en 2012 j’ai pu entrer à la fédération française comme ambassadeur du demi-fond. J’ai rapidement eu envie d’étendre mon périmètre à toutes les spécialités de l’athlétisme car je considérais que toutes les disciplines sont en corrélation. C’est pour cela qu’on a crée les stages pluridisciplinaires, pour la cohésion de l’équipe et tout est parti de là ! Ces stages sont une idée simple mais tous les athlètes aiment y participer et mettent un point d’honneur à être présent à chaque fois. Pour moi la cohésion de l’équipe de France est la base des bons résultats.

Ces championnats du monde à Londres ont été une réussite, 5 médailles dont 3 en or quel bilan global fais-tu des championnats ?

C’est plus que satisfaisant et les résultats ont été au dessus de nos espérances. On a pu voir qu’on avait des athlètes qui savaient se préparer pour ce genre de rendez-vous. Mélina Robert-Michon qui fait sa meilleure performance de l’année en finale des championnats du monde, c’est extraordinaire de pouvoir faire cela ! Je peux aussi te parler de Yohann qui rate complètement ces Jeux Olympiques, on se souvient tous des images et cette année il va chercher le titre mondial avec la manière. Il voulait même aller chercher le record du monde mais nous lui avons demandé de lever le pied car un titre de champion du monde ça reste gravé. Globalement nous sommes vraiment très satisfait des résultats et de l’engouement qui règne au sein de l’équipe. L’athlétisme est un sport individuel mais je considère qu’en équipe de France cela devient un sport d’équipe.

Pierre-Ambroise c’est un peu inattendu à la vue de sa préparation, comment expliques-tu sa performance ? 

Chaque athlète est différent et il faut adapter notre fonctionnement à chacun d’eux. Pierre-Ambroise a le sien, il préfère se lever tard pour s’entraîner l’après-midi, il ne fonctionne pas comme les autres. Quand il est parti s’entraîner en Australie, on n’a pas vraiment compris mais c’est le choix qu’il avait envie de faire. Il a besoin de se sentir bien, d’aller où il a envie pour s’entraîner plutôt qu’à des endroits où tout le monde va. Il avait besoin de sérénité et d’avoir autour de lui des personnes qui croient en lui. 

Pour Kevin c’est la confirmation des JO de Rio, penses-tu qu’il peut battre le record du monde d’Eaton dans les mois ou années à venir ?

Nous attendions tous de lui qu’il soit champion du monde et il a relevé le défi. Après, le décathlon c’est 10 épreuves et donc 10 possibilités de passer a côté. On l’a bien vu à la perche, la catastrophe n’est pas passée loin. Il nous l’a dit après qu’il avait eu peur avant ce 3ème saut à 5m10. Je suis certain qu’il est capable d’aller au-delà des 9000 points et pourquoi pas d’aller chercher le record du monde. Cela peut être un objectif sympa pour les championnats d’Europe l’année prochaine. Mais pour ce championnat du monde il n’avait pas d’intérêt à prendre des risques car l’important c’est le titre car il reste à vie.

Quels sont les points sur lesquelles l’équipe de France doit mettre l’accent pour continuer sur cette bonne lancée ?

Notre force c’est la cohésion, l’amour du maillot et la fierté des athlètes de faire partie de cette équipe. Nous allons continuer à leur proposer des choses autour de l’esprit d’équipe, des moments où ils peuvent se réunir pour se soutenir les uns les autres. Je trouve extraordinaire de voir Kevin Mayer s’entraîner avec Mélina Robert-Michon en stage. Que ce soit pour l’échange d’un point de vue technique ou psychologique. Yohann Diniz nous a aussi dit qu’il avait peut-être envie de continuer jusqu’à 2020 et pour moi c’est possible quand on voit la performance qu’il fait à 39 ans.

A long terme l’objectif sera Tokyo 2020, est-ce déjà dans un coin de ta tête ?

C’est évidemment l’objectif principal ! Nous sommes déjà focalisés sur 2020 et notre travail est axé là dessus. Nous aurons deux belles répétitions avec les championnats d’Europe à Berlin en 2018 et les championnats du monde à Doha en 2019. Toutes les prochaines échéances sont un moyen de préparer les Jeux olympiques.

Paris aura les Jeux Olympiques en 2024, qu’est-ce que cela représente pour toi ?

C’est énorme, j’aurais aimé les avoir à Paris en 2012 en tant qu’athlète pour pouvoir vivre des JO à la maison. En 2003 j’avais participé aux Championnats du Monde à Paris et c’était magique. J’ai en mémoire les encouragements et les cris du public français, c’est des moments inoubliables. Et les Jeux Olympiques cela va être encore plus grand. J’espère que grâce à ces Jeux, le sport va prendre une plus grande place dans la société car c’est une école de la vie.

Tu as eu la chance de courir contre un monstre de l’athlétisme, Hicham El Guerrouj, aujourd’hui c’est Usain Bolt qui tire sa révérence, quelles conséquences pour l’athlétisme mondiale ?

L’athlétisme a toujours bien vécu les retraites de ces grands champions. Cela va être une nouvelle ère avec de nouvelles « stars ». Puis cela serait bien que la « star » soit l’athlétisme et plus forcément un athlète. Usain, c’était l’icone et il a aidé à remplir des stades mais est-ce que 10 champions du monde sur un meeting ne valent pas un Usain Bolt ? Moi je pense que si ! Je ne suis pas du tout inquiet pour la suite et l’athlétisme va survivre à la retraite d’Usain Bolt.

Nicolas Jacquemard

Passionné de sport et entrepreneur depuis mes 18 ans, la création de Dicodusport m'a semblé évidente pour participer à la médiatisation d'un plus grand nombre de sports. Le chemin est long mais avec une équipe des plus motivées et les Jeux Olympiques de Paris 2024 en point de mire, nous y arriverons ! Journaliste dans le monde du sport depuis plus de 5 ans, je traite aussi bien de football, de rugby, de biathlon que de cyclisme.

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