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Olympique Lyonnais vs ASJ Soyaux : et Soyaux croyait tenir sa syzygie

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Retours de sélection, retours de blessées, et victoire. Lyon s’impose en cette 16ème journée de championnat cinq buts à rien face à Soyaux, enfilant comme des perles des buts à tout ce qui n’est, ni de près de près, ni de loin, Paris ou Montpellier. Les protégées de Jean-Michel Aulas préparent en foulées tranquilles les grandes échéances à venir des 22 mars et 28, face à Barcelone, en Ligue des Champions.

Dans le langage technique, familier des astronomes, astrologues et cartomanciennes, bref, de ceux qui scrutent les étoiles, cela s’appelle une syzygie. Un alignement de trois corps célestes, une symbiose annonciatrice de grands événements. Et Soyaux pensait la tenir, sa syzygie, car pour affronter les Lyonnaises, on ne pouvait rêver meilleur alignement des planètes. Avec une bonne partie de l’effectif mobilisée en sélection nationale, la She Believes Cup mais pas uniquement, les Sojaldiciennes pouvaient espérer une équipe émoussée, déphasée, encore abrutie par le décalage horaire qui ne se compte pas en poignées de secondes.

Raté.

Le tarif fut le même qu’à l’aller, 5 buts à rien. C’était pourtant une équipe en quête de sensation ou de récupération que Reynald Pedros avait alignée. Repos pour Griedge Mbock, Eugénie Le Sommer et Amandine Henry. Retour de la capitaine Wendie Renard, et d’Ada Hegerberg, absentes depuis plus d’un mois pour blessure. Titularisation d’Amel Majri, de Dzsenifer Marozsan, Sarah Bouhaddi, Delphine Cascarino et Lucy Bronze qui foulaient encore le sol américain il y a trois jours. Tranquilles les meufs. Les Lyonnaises déroulèrent une première mi-temps mille fois vue.

Le beau geste et la valeur de l’adversaire

Une possession sans partage, multiplication des raids dans le camp adverse. Concrétisation nulle. Les Lyonnaises, tout à la fois flamboyantes, et bien à la peine pour marquer. On pense à l’art français de la guerre, ce souci de la beauté du geste, tel que le décrit Jean-René Van Der Plaetsen dans La Nostalgie de l’Honneur (Grasset). Beauté du geste, d’autant plus haute qu’inutile. Où combattre avec grâce, honneur deviendrait presque plus important que la victoire. Ne poussons pas plus loin l’analogie. Soulignons également qu’un combat n’est jamais livré seul, que la valeur de l’adversaire compte pour beaucoup.

Celle de Soyaux, étonnant 6ème à la veille de ce match, n’est pas à négliger, même si j’ai, nous avons tous, hâte d’être plus vieux de trois, quatre ans, que le championnat féminin s’équilibre enfin. 1-0 à la mi-temps. Il a fallu un pénalty transformé par Saki Kumagai à la demi-heure de jeu pour concrétiser la domination lyonnaise. Il a surtout fallu remettre les idées à l’endroit, les pendules à l’heure. Ce à quoi s’employa Reynald Pedros à la mi-temps.

Ada la Diablesse est de retour

Ce qu’il raconta fut efficace. En moins de dix minutes, trois buts furent plantés : deux par Amel Majri qui avait oublié de ne pas avoir les yeux en face des trous, le troisième par l’incontournable Ada la Diablesse.

A la 50ème minute, Majri fait une percée dans la surface, côté gauche, décoche du pied droit une frappe enroulée qui trompe la gardienne sojaldicienne Romane Munich (2-0, 50’). Quatre minutes plus tard, cette même Amel Majri assomme la portière adverse après un corner direct (3-0, 54’). Pour couronner le tout, Ada Hegerberg, crucifie Romane Munich en reprenant un ballon mal repoussé (4-0, 59’). Ada la Diablesse apposait enfin sur ce match la signature de son retour, et pouvait, sereine, laisser sa place à Eugénie le Sommer. A ce stade de la rencontre, Lyon a appliqué son tarif coutumier, celui dont parlent toutes les autres équipes de D1, et cette question « Et toi, t’as pris combien ? »

4-0, le reste, c’est de la littérature. Camille Abily, entrée à la 64’ à la place de Marozsan se chargea du point final (5-0, 71’). Parce que Camille Abily en grande championne aime les finitions propres. Parce qu’elle dit aussi, non à son dauphin qu’est Paris, ni à sa prochaine victime probable que sera Lille, mais à Barcelone, adversaire des quarts de finale en ligue des Championnes, que les Lyonnaises, même jetlaguées sont redoutables.

Ce sera le 22 mars. Puis le 28 mars. A souhaiter un saut dans le temps, je sauterai à pieds joints vers cette rencontre, aller, puis retour. Nous saurons alors, face aux grandes équipes européennes, si nos Lyonnaises, à la beauté du geste, associeront celle d’une qualification.

Camille Cordouan

Journaliste/rédactrice depuis septembre 2015 - Supportrice de Chelsea, j'ai pour sports de prédilection le handball, l'athlétisme et le tennis. Si je tweete plus vite que mon ombre, vous pouvez aussi me retrouver les week-ends sur les playgrounds de Bruxelles pour un petit foot ou basket entre potes. Parcourir la France, l'Europe et plus si affinités pour suivre mes sportifs préférés ? Mon kif ! Et c'est avec plaisir que je partage les résultats des sports populaires mais également plus confidentiels pour Dicodusport.

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