À 10 mois des JO de Paris, ce que disent les chiffres sur l’état de l’athlétisme français

ATHLÉTISME – Trois semaines après la fin des Championnats du monde de Budapest, la saison d’athlétisme 2023 s’est achevée ce dimanche par les finales de la Ligue de Diamant à Eugene (États-Unis). Alors que l’équipe de France inquiète, dix mois avant ses Jeux Olympiques, l’analyse de ses résultats en grands championnats et en meetings de la Ligue de Diamant permet de tirer certains enseignements.

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Quatrième lors du 800 mètres des finales de la Ligue de Diamant en égalant son record établi il y a dix jours (1:43.94), Yanis Meziane peut se vanter d’avoir égalé ou abaissé sa meilleure marque pour la sixième fois de la saison. Il est l’une des satisfactions de l’année en ce qui concerne l’athlétisme français.

Énorme Yanis Meziane 4e de la finale de la Diamond League en égalant son record en 1:43.93

Une course de dingue gagnée en 1:42.80 par Emmanuel Wanonyi
Marco Arop NR en 1:42.85
Djamel Sedjati 1:43.06 PB

Yanis n’en était pas loin ! #EugeneDL pic.twitter.com/jWcY5ZUjS2

— Etienne Goursaud 🐦 (@EtienneGoursaud) September 17, 2023

Même s’il termine à près d’une seconde du trio de tête, cette performance parachève une saison où les Français ont figuré neuf fois sur le podium en Ligue de Diamant (en excluant les résultats des épreuves additionnelles non-labélisées Ligue de Diamant). À titre de comparaison, c’est sept podiums de moins qu’en 2022. Dans l’ensemble, ces résultats ne portent pas à l’optimisme. En y regardant de plus près, en plus des six deuxièmes places et des neuf troisièmes places obtenues en 2022, on dénombrait alors une victoire (Benjamin Robert, sur 800 mètres à Paris) contre zéro en 2023 (quatre deuxièmes places, cinq troisièmes places). Pourtant, il est possible d’en faire une tout autre analyse dès lors que l’on change de perspective.

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Des indicateurs positifs

En laissant de côté la saison 2020, largement tronquée par la pandémie, aucun Français ne s’est hissé sur la première place du podium d’un meeting Diamond League en 2019 et 2021. Pire encore, on ne compte que sept podiums tricolores sur ces deux saisons, dont quatre rien que pour Renaud Lavillenie et Wilhem Belocian. Les autres sont à mettre au crédit de Ludvy Vaillant, deuxième du meeting de Paris en 2019, Djilali Bedrani, troisième à Monaco en 2021 et Pascal Martinot-Lagarde, troisième à Lausanne la même année.

Ainsi, sur les deux dernières saisons, les Français sont montés dix-huit fois de plus sur le podium que lors des saisons 2019 et 2021 et douze athlètes différents ont pu goûter à cette joie. Le nombre de Français présents lors des finales de la Ligue de Diamant laisse là encore présager du bon, car les onze athlètes engagés ce week-end forment un contingent incomparable aux saisons précédentes, puisqu’ils étaient six l’an dernier et seulement deux et quatre en 2021 et 2019.

À ces notes d’espoir, certaines performances individuelles laissent augurer une saison 2024 prometteuse, à l’image de la sixième place aux Mondiaux de Sasha Zhoya, du record de France abaissé par deux fois par Alice Finot sur le 3 000 mètres steeple ou des premiers podiums en Ligue de Diamant de Yanis Meziane et Margot Chevrier cette année.

Une période faste au début des années 2010

Néanmoins, ces quelques bons points ne doivent pas masquer les difficultés affichées par l’équipe de France lors des grands championnats. La deuxième place glanée par le relais 4×400 mètres français à Budapest n’est qu’un cache-misère et cette situation tend à s’enliser, voire à empirer depuis quelques années. En comparant le nombre de médailles obtenues et la position de la France au classement des médailles et à la « Placing Table » des Championnats d’Europe et du monde depuis 2010, on observe que l’équipe de France n’a cessé de progresser aux Mondiaux, entre 2011 et 2017 (à l’exception de l’édition 2015), en s’installant durablement autour de la dixième place à la « Placing Table » et en grimpant de la vingt-et-unième à la quatrième position au classement des médailles.

À l’échelle européenne, le constat est similaire sur ces deux classements, car la France n’a pas quitté le top deux sur les éditions 2010, 2012 et 2014 des Championnats d’Europe, réalisant par ailleurs la meilleure performance de son histoire à Zurich en 2014. L’édition 2016 reste en deçà des précédentes, mais est doublée d’une très belle performance aux Jeux Olympiques de Rio, avec six médailles remportées.

Un déclin significatif depuis 2017

Or, depuis 2017, la tendance est au déclin. À l’échelle européenne, la France a terminé vingt-deuxième au classement des médailles, avec 0 titre, à Munich, en 2022, et a quitté le top 3 et même le top 5 de la « Placing Table » (quatrième en 2016, sixième l’an dernier). À l’échelle mondiale, le constat est encore plus saisissant. La France a remporté douze médailles au total, en additionnant les éditions 2013 (5), 2015 (2) et 2017 (5), contre quatre en additionnant les éditions 2019 (2), 2022 (1) et 2023 (1).

Ce constat se manifeste par un net recul, lors des trois dernières éditions, au classement des médailles en ne faisant pas mieux que vingt-deuxième en 2022 et à la « Placing Table » où elle oscille entre la quatorzième et la seizième place. Ainsi, tout l’enjeu des Jeux Olympiques 2024 sera, pour les Français, de concrétiser les signaux positifs envoyés en meeting, afin de réenclencher une marche en avant lors des grands championnats estivaux.

➡️ L’évolution de l’équipe de France d’athlétisme depuis 2010 aux Championnats d’Europe et #WorldAthleticsChamps .

Méth : dans l’ordre, le classement des médailles (Nombre de médailles) classement à la placing table et l’évolution à chaque fois.

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— Victor CLOT-AMIOT (@VictorClotAmiot) August 27, 2023

Passionné de sport depuis toujours, un jour à l'adolescence mes parents m'ont dit : "quitte à passer ton temps à regarder du sport, au moins va le voir en vrai" ! Depuis, cette remarque ne m'a plus quitté et je passe une grande partie de mon temps libre à assister à des compétitions de tous sports. Je mêle d'ailleurs mes deux passions, le sport et les voyages afin de faire une pierre deux coups ! Outre l'US Open ou l'Euro 2021 par exemple, j'ai assisté cet été aux Mondiaux d'athlétisme à Budapest. Mon plus gros coup dur est et restera les JO 2020-2021 pour lesquels j'avais réservé 17 épreuves. La suite, vous la connaissez...