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Arbitrage vidéo : un outil utile en NBA

Nicolas Jacquemard

Publié le

Arbitrage vidéo Damien Dole

Dans le cadre de notre dossier « arbitrage vidéo », penchons-nous sur le cas du basket, où la vidéo est en train de faire son apparition. Pour nous accompagner, des consultants de choix, Vincent Brié de et Val’ & Jérémy Peglion de QI Basket.

S’il n’est pas utilisé en Europe, cela fait maintenant plus de 10 ans que la NBA lui a fait une place grandissante au fur et à mesure des saisons.

Depuis quand et comment est utilisée la vidéo dans ton sport ?

Vincent Brié de :

« L’arbitrage vidéo a été initié lors de la saison 2002-2003 avec comme pour première utilité, déterminer la validité ou non d’un panier rentré au buzzer. Depuis 2007-2008, il est utilisé également pour les fautes flagrantes. La saison suivante, il permettra de déterminer si un shoot est à 2 ou 3 points. Et le système continu d’évoluer avec le jeu. Véritable structure, le Replay Center est basé à Seacaucus, dans le New Jersey. »

YouTube video

Val’ & Jérémy Peglion de QI Basket :

« Depuis son instauration, les choses ont bien évolué. Le plus gros changement, c’est sans nul doute le Replay Center. La NBA a voulu dédier un espace spécifique à cela pour chaque match, le Replay Center, où un arbitre siège également en plus des 3 présents sur le terrain. Alors qu’avant les arbitres allaient à la table de marque pour avoir les angles de vues, maintenant ils y vont, voient les images transmises par le Replay Center (autrement dit, tous les angles possibles et imaginables) et prennent leur décision tout en étant en relation avec l’arbitre du centre vidéo. La NBA a du coup adapté les cas de recours à la vidéo en fonction de ce nouvel outil : il y a désormais des cas qui ne peuvent être tranchés que par l’arbitre du centre vidéo (comme les fautes commises après expiration des 24 secondes d’attaque réglementaire), et d’autres qui sont réservés aux arbitres de terrain (comme les cas d’altercation entre joueurs).

On a deux règles majeures en NBA en la matière. Pour les cas de recours, c’est assez simple : à chaque fois que l’arbitre a donné un coup de sifflet, la décision qui en découle peut être revue en vidéo. S’il n’y a pas de coup de sifflet, un review est impossible. La deuxième règle, c’est qu’un coup de sifflet ne peut être changé que si les arbitres ont une « preuve nette et convaincante » qu’ils se sont trompés. »

Quels sont les principaux problèmes liés de l’arbitrage vidéo ?

Val’ & Jérémy Peglion de QI Basket :

« Le temps, et justement la règle précitée du coup de sifflet nécessaire. Autant par moment, ça va assez vite, et on se demande même pourquoi on fait appel à la vidéo, autant à d’autres moments, une action peut prendre plus de 5 minutes à être revue sous tous les angles, alors que la décision est claire et nette au premier coup d’œil. Quand il faut requalifier une faute simple en faute flagrante, on passe des minutes et des minutes à voir les mêmes images pour voir si oui ou non le joueur a été touché… C’est un peu lassant par moment, surtout à 4h du matin. Justement, cette difficulté que rencontre les arbitres, fait écho à une problématique plus générale de la NBA : les matchs sont trop longs et hachés. A ce titre, l’arbitrage vidéo fait parti du problème.



Le second problème, c’est cette règle un peu hypocrite du coup de sifflet nécessaire. La vidéo part du principe qu’il faut pallier à ce que l’arbitre ne peut pas voir, mais on n’autorise pas son recours quand l’arbitre n’a pas sifflé… c’est un peu paradoxal. On a eu l’exemple cette année du pied en touche. Giannis Antetokounmpo contre OKC : il pose son dribble, met le pied en touche, et marque par la suite. La NBA sort un rapport après-match en disant « il n’y aurait pas dû avoir panier car il est en touche », ce qui ne sert à rien du tout au passage, mais c’est typiquement le genre d’actions qu’on ne peut pas revoir, car il n’y a pas eu le coup de sifflet préalable. »



Quels sont les principaux bénéfices liés à l’arbitrage vidéo ?

Vincent Brié  de :

« Cela permet d’avoir une vue complète lors d’une action décisive ou litigieuse, rendant la décision arbitrale plus juste. D’un point de vue de spectateur, car les replay sont diffusés en live, c’est très appréciable car il permet de mieux comprendre/apprécier un fait de jeu, une faute, une action décisive. »

Val’ & Jérémy Peglion de QI Basket :

« Dans les fins de matchs, on peut dire que ça permet de réparer quelques injustices qu’il pourrait y avoir. Une balle qui file en touche suite à une lutte au rebond dans la dernière minute, pour savoir qui récupère la possession, ça peut être crucial et maintenant il y a peu de problème de ce type qui subsistent. Dans un sport où tout peut basculer sur une action, un tir, une possession, c’est mine de rien un luxe pour les fans.

Ils permettent de revenir sur des erreurs qui peuvent parfois être extérieures à une action. En 2014, en pleines finales NBA, 3pts ont été accordés pour un tir à mi-distance de Norris Cole (Heat) face aux Spurs. L’erreur étant signalée après coup, les arbitres ont pu rectifier leur erreur dans les minutes qui suivaient. »

Arbitrage vidéo NBA

Le contre controversé de Lebron James sur Victor Oladipo – USA Today

Est-ce qu’il y a eu des controverses notoires liées à l’arbitrage vidéo ?

Vincent Brié de :

« La controverse autour de cet outil est qu’il ne permet pas de requalifier une faute sifflée le dernier exemple notoire en date : Lors des dernières Finals, les arbitres ont voulu vérifier allés qui de LeBron James ou de Kevin Durant avait touché en dernier le ballon avant de sortir du terrain, et ont vu sur le moniteur que KD avait fait faute sans pour autant pouvoir revenir sur leur décision. »

Val’ & Jérémy Peglion de QI Basket :

« Il y en a tous les ans. Mais les plus notoires, on les trouve au moment des playoffs sûrement. En saison régulière, une erreur d’arbitrage – vidéo ou non – peut être « compensée » quelques jours après. 82 matchs, c’est long, donc une erreur ou deux, ça ne pénalise pas vraiment. Dans une série de Playoffs au meilleur des 7 matchs par contre, c’est tout de suite plus dur à encaisser.

Cette saison, en saison régulière, on peut reprendre l’action susmentionnée de Giannis Antetokoumpo, même s’il y avait litige, cela ne faisait pas partie des types d’actions que l’arbitrage vidéo permettait de revoir. Autrement dit, les arbitres ne sont pas libres de l’utiliser quand nécessaire en toutes situations. »

Penses-tu que c’est bénéfique pour ton sport ?

Vincent Brié de :

« Je reste fondamentalement convaincu que malgré les problèmes et les controverses, l’arbitrage vidéo a prouvé tout son intérêt dans le jeu. »

Val’ & Jérémy Peglion de QI Basket :

« Nous pensons que l’arbitrage vidéo reste utile dans notre sport. Par moment, en effet, on a la sensation qu’une décision évidente devient insupportablement longue. Pour nous, fans Européens, la sentence est d’autant plus lourde que nous regardons ces matchs le plus souvent en nocturne, et que l’on voit nos chances d’obtenir un peu de sommeil fondre comme neige au soleil. Toutefois, pour le basket, l’arbitrage vidéo reste un luxe. Une possession est très importante dans les fins de matchs, et le sport requiert aussi d’éviter l’injustice – même si par nature il fait plus couler d’encre et déchaîne plus de passions lorsqu’il l’est. Une erreur d’arbitrage laisse souvent un goût amer, et à ce titre tout faire pour limiter ce risque reste un véritable luxe. »

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    331 voix 81%
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23 avril 2018 - 12 août 2021
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Nicolas Jacquemard

Passionné de sport et entrepreneur depuis mes 18 ans, la création de Dicodusport m'a semblé évidente pour participer à la médiatisation d'un plus grand nombre de sports. Le chemin est long mais avec une équipe des plus motivées et les Jeux Olympiques de Paris 2024 en point de mire, nous y arriverons ! Journaliste dans le monde du sport depuis plus de 5 ans, je traite aussi bien de football, de rugby, de biathlon que de cyclisme.

1 Commentaire

1 Commentaire

  1. Gil2chill

    30 avril 2018 à 0h38

    Il manque le mot « vidéo » dans la dernière réponse de Vincent, c’est important. « L’arbitrage vidéo » et non juste « l’arbitrage ».

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