Athlétisme
Athlétisme : Ces 5 athlètes français qui peuvent décoller en 2024

ATHLÉTISME – Focus sur cinq athlètes français à fort potentiel et qui pourraient être des révélations de l’année 2024.
Erwann Cinna (110 m haies)
Dans l’ombre du jeune prodige Sasha Zhoya, Erwann Cinna avance masqué, mais fait preuve d’une redoutable efficacité. Pour sa première année chez les espoirs et donc avec les haies adultes à 106 cm, il a beaucoup impressionné. Notamment lors des championnats d’Europe espoirs. Si Sasha Zhoya a remporté le titre en Finlande, son compatriote et cadet d’un an a été chercher une médaille de bronze qui était bien loin d’être gagnée d’avance. Surtout, il a descendu, ce jour-là, son record à 13.47. Prouvant qu’il est capable d’aller vite en championnat. Il avait déjà surpris à Nairobi en 2021, avec une 5e place des mondiaux juniors, n’étant alors que première année. Une performance éclipsée par l’incroyable record du monde juniors d’un certain Sasha Zhoya, mais que des observateurs aiguisés n’avaient pas manqué de signaler.
Avec ses 13.47, il occupe la 14e place des bilans français de tous les temps en espoirs. En étant que première année, il est devant un médaillé olympique comme Dimitri Bascou et un finaliste mondial comme Thomas Martinot-Lagarde. Pas si loin d’un Garfield Darien (13.36) ou d’un Just Kwaou-Mathey (13.35). Cela ne le place qu’à deux dixièmes des minima olympiques et à un centième des minima pour les championnats d’Europe à Rome. Évidemment, rien ne sera acquis même avec ces minima en poche. S’il y a bien une discipline concurrentielle en France, c’est celle du 110 m haies, avec 6 ou 7 athlètes qui peuvent légitimement rêver de Paris. Mais Erwann Cinna fait partie de ce gotha français. Et à 20 ans, c’est déjà extrêmement fort !
Notre pronostic : Ce sera sans doute un peu court pour une qualification internationale chez les A, du fait de la concurrence. Mais un chrono aux alentours de 13.30 n’est pas une utopie.

Jöna Aigouy (lancer du javelot)
Championne de France et ayant battu son record de près de deux mètres l’été dernier à Albi (58.12 m), Jöna Aigouy a réalisé cette performance en étant à 70-80 % de ses moyens, revenant d’une très grave blessure au genou. Cela la place 7e meilleure française de tous les temps. Désormais totalement remise, elle a choisi de poursuivre sa préparation en Nouvelle-Calédonie. Un pari à un an des JO, mais le potentiel est là chez l’athlète de 24 ans, qui se lance dans la quête des JO. La bataille sera forcément rude.
Pour cela, il faudra évidemment casser la barre des 60 mètres. Cela tombe bien, les minima pour les championnats d’Europe de Rome sont à 60 m et semblent tout à fait envisageables pour la Millavoise. Et le javelot féminin est loin d’être à son sommet actuellement. Un jet à 60 m en plus des minima, s’il est reproduit dans la capitale italienne, pourrait la rapprocher d’un beau top 5 dans une finale. Ce serait une belle performance, mais aussi des points précieux marqués pour le ranking des JO. Double enjeu.
Notre pronostic : Si elle digère bien ses changements, la suite logique serait d’aller chercher les 60 mètres en 2024. Et même les 61 mètres. Tout jet au-delà sera un pas de plus pour Paris. On la voit se qualifier pour les championnats d’Europe et se hisser en finale. Et si elle entre dans le top 5, Paris ne serait pas si loin.

Etienne Daguinos (5 000 m)
Sur 5 000 mètres, quand on évoque des athlètes français, on pense à Jimmy Gressier et Hugo Hay. Moins à Etienne Daguinos. Pourtant, le jeune athlète girondin a réalisé une saison 2023 très solide, pour sa première année chez les seniors. Avec en point d’orgue, une 6e place des championnats du monde sur route, sur la distance du 5 km. Surtout, il a abaissé son record sur 5 000 m piste. Passant de 13:26.41 à 13:15.28, lors du rendez-vous d’Oordegem, un des temples pour le demi-fond et le fond en Europe. Il a pu également participer à la Diamond League de Zurich, avec une belle 8e place.
Le voilà à dix secondes des minima pour les JO. C’est évidemment un petit cap qu’il faudra franchir en 2024. Mais qu’il semble capable de faire, tant sa progression est linéaire, depuis sa révélation chez les cadets. Pour lui, les championnats d’Europe peuvent être une étape. Les minima sont à 13:20. Il faudra refaire ce chrono, car son record date de mai 2023. Mais, avec cette jeune garde du fond, qui ne cesse de progresser, il pourrait s’inviter dans la danse des Français qui défendront nos couleurs à Paris.
Notre pronostic : Sur demi-fond, il faut tomber sur la bonne course et avoir les bonnes jambes. Si les deux critères sont réunis, un chrono de 13:05 n’est pas inaccessible. On le voit bien se qualifier pour les championnats d’Europe de Rome.
Chloé Le Roch (marche)
On a choisi de mettre la cadette dans notre liste, même si, dans son cas, il n’est évidemment pas question de minima olympiques ou européens chez les séniors. Mais, en tant que cadette première année, elle a réalisé une année 2023 absolument hallucinante. Avec un record de France U18 porté à 12:51.83 sur 3 000 m marche. C’est la meilleure performance européenne U18 en 2023. Et si, malheureusement, on n’a pas de données précises, elle doit faire partie des meilleures performances européennes de tous les temps, pour une cadette première année. Voilà où se place la Bretonne.
Pour 2024, la discrète athlète va continuer dans l’ombre d’une discipline qui manque cruellement de médiatisation. Ce qui, dans un sens, lui évite une surexposition qu’elle aurait eue à subir, si elle avait fait une discipline plus exposée. Pour abaisser son record de France du 3 000 m, mais surtout performer sur 5 000 m, épreuve sur laquelle elle sera en confrontation avec les meilleures européennes de sa catégorie. Pour l’heure, son record est à 22:45.19, ce qui est déjà extrêmement solide. À une seconde du record de France de Léna Auvray. Une athlète sacrée au Festival Olympique de la Jeunesse Européenne en 2023.
Notre pronostic : Chloé Le Roch, si tout se passe bien, devrait poursuivre sa progression. Au vu de ce qu’elle a déjà montré sur 3 000 m, un chrono entre 22:10 et 22:20 ne semble pas utopique. Et se rapprocher du top 15 européen de tous les temps sur la distance.
Robin Emig (saut à la perche)
C’est déjà une révélation 2023. Après une année 2022 quasi blanche, Robin Emig a explosé son record de 21 cm à la perche. Franchissant d’abord 5.65 m en salle, puis 5.71 m en extérieur. Devenant le 15e espoir de tous les temps dans cette discipline. Il a montré qu’il avait les nerfs solides, lors des championnats d’Europe espoirs. Avec une seconde place, avec une belle barre à 5.66 m. Il va désormais passer dans la catégorie séniors, avec les exigences qui vont avec.
Place à une année de confirmation, dorénavant, pour l’athlète originaire de Marseille. Dans une discipline très dense en France, avec de nombreux athlètes qui vont prétendre à des qualifications internationales. Les minima pour les championnats d’Europe sont très hauts, à 5.75 m. Et les minima olympiques sont encore plus dantesques à 5.82 m. Mais c’est une discipline qui a explosé cette année, dans la foulée d’Armand Duplantis. Thibaut Collet, malgré une finale admirable, en a fait les frais, avec une 5e place, malgré un bond à 5.90 m au premier essai. Avec une densité folle de perchistes à plus de 5.80 m. Il faut faire du tri.
Notre pronostic : L’année de confirmation sera la plus dure. S’il parvient à bien digérer cette année faste, il peut s’envoler aux alentours de 5.80 m. Maintenant, est-ce que cela peut suffire pour un grand championnat senior ? Rien n’est moins sûr.
