Athlétisme
Athlétisme Mondiaux en salle : Les chances de médailles françaises
ATHLÉTISME – Parmi les treize français engagés aux Mondiaux en salle à Glasgow, certains peuvent nourrir de vrais espoirs de médailles.
La place de la France dans l’histoire des Mondiaux en salle
Les 20èmes championnats du monde en salle vont se tenir ce week-end à Glasgow. Près de 40 ans d’histoire depuis la toute première édition en 1985, à Paris-Bercy. Une édition qui reste d’ailleurs record pour la France. Avec sept médailles glanées, dont les titres de Stéphane Caristan sur 60 m haies et Gérard Lelièvre sur 5 000 m marche. Cette dernière est malheureusement disparue du programme des mondiaux en salle, comme le 200 m. Et jamais les Bleus ont pu rééditer cette incroyable performance à domicile. Du moins, en termes de médailles.
Car l’année 2016 a vu les Bleus de nouveau se hisser à la 3e place. Avec quatre médailles (le 2e meilleur total, avec 2012, 1997 et 1993). Dont le titre de Renaud Lavillenie, qui en a glané trois au total, soit le meilleur total pour un Français, dans des Mondiaux indoor. Hormis 1989, 2006 et 2008, les Bleus ont toujours ramené une médaille. Et les dernières éditions sont même plutôt bonnes pour les Français, au pire 7e (2012 et 2014). Avec, à chaque fois, une médaille d’or. Le perchiste français déclinant, d’autres têtes d’affiche ont pris le relais pour glaner l’or. Une autre tête d’affiche, en la personne de Kevin Mayer, champion du monde de l’heptathlon indoor en 2018. Et la sensation Cyréna Samba-Mayela, qui a dominé le 60 m haies, avec un record de France à la clé.
En bref, s’il y a eu un creux dans les années 2000, il y a un vrai retour en force des Bleus dans les bilans mondiaux. Maintenant, il est juste qu’il y a moins d’épreuves, mais celles restantes virent souvent la France briller. On pense au 60 m haies, mais aussi la perche, dominée par Renaud Lavillenie. À l’inverse, il y a moins de discipline de fond, où les Bleus ont toujours été en difficulté, et ce qui handicape des pays comme l’Éthiopie ou le Kenya.
2022 : 6e – 2 médailles (1 or, 1 argent)
2018 : 5e – 2 médailles (2 or)
2016 : 3e – 4 médailles (1 or, 1 argent, 2 bronze)
2014 : 7e – 3 médailles (1 or, 1 argent, 1 bronze)
2012 : 7e – 4 médailles (1 or; 1 argent, 2 bronze)
2010 : 10e – 1 médaille (1 or)
2008 : Non classé – 0 médaille
2006 : Non classé – 0 médaille
2004 : 26e – 1 médaille (1 bronze)
2003 : 5e – 3 médailles (2 or, 1 bronze)
2001 : 24e – 2 médailles (2 bronze)
1999 : 12e – 1 médaille (1 or)
1997 : 19e – 4 médailles (1 argent, 3 bronze)
1995 : 8e – 2 médailles (1 or, 1 bronze)
1993 : 8e – 4 médailles (1 or, 1 argent, 2 bronze)
1991 : 5e – 3 médailles (1 or, 1 argent, 1 bronze)
1989 : Non classé – 0 médaille
1987 : 9e – 3 médailles (2 argent, 3 bronze)
1985 : 3e – 7 médailles (2 or, 3 argant, 2 bronze)
Plus de quatre médailles, est-ce possible ?
Comme à Belgrade en 2022, il n’y a pas de Français favori de sa discipline. En revanche, parmi les treize français engagés à Glasgow (contre 10 en 2022), il y a quelques sacrés outsiders, malgré les absences de dernière minute d’Azeddine Habz et Jean-Marc Pontvianne. On vous a déjà expliqué pourquoi Makensen Gletty peut être un prétendant à la médaille sur l’heptathlon, mais le spécialiste des épreuves combinées est loin d’être le seul. Ni Thibaut Collet, dont on a salué sa belle saison hivernale. Encore une fois, le 60 m haies pourrait apporter du bonheur aux fans d’athlétisme. Avec Wilhem Belocian et Just Kwaou-Mathey en grande forme. Ce dernier détient même la 3e meilleure performance mondiale de l’année, avec son chrono de 7.43. Un nouveau record. Alors que Wilhem Belocian n’est qu’à un petit centième, avec ses 7.44.
Benjamin Robert n’est pas le mieux placé, mais sur une course ouverte comme le 800 m, tout peut se passer. Et ce n’est pas le frais retraité Pierre-Ambroise Bosse, champion du monde en extérieur en 2017, qui dira le contraire.
Une question de dynamique
Championne du monde en titre, les choses seront plus difficiles pour Cyréna Samba-Mayela. Avec un 60 m haies féminin absolument dantesque, en atteste le record du monde battu par Devynne Charlton (7.67), mais aussi Tia Jones (7.67). Il faudra qu’elle se rapproche, voire très certainement qu’elle batte son propre record de France (7.78), pour espérer quelque chose. Et ce, dès les demi-finales.
Si tout se passe bien, il est vrai qu’on peut envisager 4 médailles, comme ce fut le cas en 2016, voire une de plus en cas d’alignement des planètes. Cela peut se passer moins bien et le spectre du 0 pointé peut planer sur l’équipe de France, comme ce fut longtemps le cas en 2022 à Eugene et en 2023 à Budapest, sur les Mondiaux extérieurs. Comme souvent, c’est une question de dynamique. Il suffit qu’une journée se lance bien et tout peut s’aligner. Comme l’hiver dernier à Istanbul, quand les Bleus ont ramené le dimanche après-midi cinq médailles, des championnats d’Europe, alors que, sur les cinq premières sessions, le compteur était bloqué à une seule récompense.