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ATP, Challenger, ITF : Tout ce qu’il faut savoir sur les 3 circuits du tennis masculin

Tom Compayrot

Publié le

ATP, Challenger, ITF Tout ce qu'il faut savoir sur les 3 circuits du tennis masculin
Visuel Dicodusport

TENNIS – Le monde du tennis professionnel masculin est séparé en trois circuits : ATP, Challenger et ITF. Ces deux derniers ne bénéficient pas des investissements et de la médiatisation du premier, et peuvent ainsi rester mystérieux pour les non-initiés. Ils sont pourtant primordiaux dans le développement du tennis mondial et de ses joueurs. C’est pourquoi Dicodusport vous présente ici les caractéristiques et différences de ces trois circuits.

Circuit principal (ou ATP)

  • 1ère division du tennis mondial
  • Création : 1970
  • Joueurs : de la 1ère à la 100ème place mondiale (approximativement)
  • Catégories de tournois : Grands Chelems, Masters 1000, ATP 500, ATP 250
  • Prize money des tournois : de 560.000$ à 76.000.000$

C’est le circuit que tout le monde connaît, avec des tournois plus mythiques les uns que les autres. Celui dont rêvent tous les joueurs du tennis. Mais le circuit principal n’est le terrain de jeu que d’une centaine de joueurs au monde, le gratin du tennis. Les tournois qu’ils disputent sont largement médiatisés, diffusés à la télévision, et affichent des tribunes remplies. Les joueurs peuvent ainsi empocher des grosses récompenses grâce à un système qui brasse des centaines de millions de dollars chaque année. Les joueurs sont mis dans les meilleures conditions, afin qu’ils n’aient à se concentrer que sur leur tennis. Ils vivent la belle vie en séjournant dans des beaux hôtels aux quatre coins du monde, tout en étant entourés d’un staff de plusieurs personnes.

Mais derrière la lumière des projecteurs se cache une réelle concurrence. Intégrer ce circuit est un objectif pour beaucoup. Et ce n’est qu’une étape pour d’autres. Certains joueurs restent dans le top 100 pendant plus de 10 ans, ce qui nécessite une régularité et une ténacité de tous les moments. Mais en conséquence, cela laisse peu de place aux autres. Contrairement aux circuits secondaires, il y a peu de turnover sur le circuit principal. Les places y sont chères. C’est ainsi que certains redescendent parfois d’un échelon pour retrouver du rythme et de la confiance. Le circuit Challenger est l’idéal pour cela.

Circuit Challenger

  • 2ème division du tennis mondial
  • Création : 1978
  • Joueurs : de la 100ème à la 350ème place mondiale (approximativement)
  • Catégories de tournois : Challengers 175, 125, 100, 75, 50
  • Prize money des tournois : de 40.000$ à 220.000$

En tant que deuxième échelon du tennis mondial, le circuit Challenger regroupe les joueurs aux portes du top 100. Tous les joueurs du circuit principal y sont passés. Selon Novak Djokovic, c’est l’endroit idéal pour savoir « où tu en es dans ton tennis, et jusqu’où tu peux aller. » Pour les jeunes, les Challengers sont donc un tremplin qui peut durer de plusieurs mois à plusieurs années. Pour les autres, c’est un circuit sur lequel ils peuvent passer leur carrière entière, sans jamais parvenir à l’échelon au-dessus.



Le circuit Challenger est régi par l’ATP. Et l’instance reine du tennis mise de plus en plus dessus. Le but étant que ce ne soit plus un circuit de l’ombre. Pour l’instant, une minorité des tournois, en Italie ou en France notamment, attirent un véritable engouement du public au niveau local. Dans le reste du monde, il n’est pas rare de voir des matchs devant des tribunes vides. Ainsi, la diffusion de tous les matchs est passée en libre accès sur le site de l’ATP. Les réseaux sociaux du circuit prennent aussi de l’ampleur. Mais surtout, les dotations, le nombre de tournois et leur capacité ont été augmentés ces dernières années. Ce qui a considérablement changé la vie d’une partie des joueurs, qui peuvent maintenant vivre du tennis sans se soucier des questions financières.



De manière générale, le circuit se professionnalise de plus en plus. Au niveau du confort des joueurs, il est quasiment similaire au circuit principal, au moins dans les gros tournois (Challengers 175 et 125). Partout sur le circuit, l’hébergement à l’hôtel des joueurs est désormais pris en charge. Tout comme leurs déplacements et leurs entraînements. Ce qui n’était pas le cas il y a encore cinq ans. Pendant les matchs, ils peuvent aussi profiter des juges de ligne, des ramasseurs de balle et de l’équipement tennistique nécessaire. Une normalité qui est pourtant un luxe quand on compare au circuit ITF, où rien de tout cela n’existe.

Circuit ITF

  • 3ème division du tennis mondial
  • Création : 1998
  • Joueurs : au-delà de la 350ème place mondiale (approximativement)
  • Catégories de tournois : M25, M15
  • Prize money des tournois : de 15.000$ à 25.000$

Communément appelés les Futures (leur ancien nom), les tournois ITF sont le dernier échelon du tennis professionnel mondial. En 2022, il y a eu plus de 530 de ces tournois à travers le monde. Soit trois fois plus que le circuit Challenger, et sept fois plus que le circuit principal. Leur omniprésence fait qu’ils rapportent très peu de points ATP et de dotation. Ainsi, quantité de témoignages montrent à quel point il est difficile de vivre du tennis sur ce circuit. D’autant plus que les tournois attirent peu de public sur place, les matchs sont rarement diffusés en ligne, et il y a peu de communication des tournois ou des instances dessus. En bref, le circuit ITF est plus ou moins invisible.

Laurent Lokoli, qui a passé des années en ITF, nous avait décrit la difficulté du circuit : « Tu ne gagnes rien en points et en argent. La motivation, tu dois la retrouver tout seul […] Et c’est difficile de jouer du bon tennis à cause des conditions de jeu. Donc, tu fais ce que tu peux. Certains s’accrochent, certains pètent des câbles. Il y a de tout, c’est vraiment la jungle. » Les joueurs jouent dans des clubs de tennis aux infrastructures parfois douteuses, sans juges de ligne et ramasseurs de balle, et devant des tribunes vides. La plupart du temps, l’hébergement n’est pas pris en charge par les tournois. Difficile alors de trouver de la motivation dans ces conditions.

Les joueurs veulent passer le moins de temps possible sur le circuit ITF. Certains jeunes précoces comme Arthur Fils ou Luca Van Assche n’y ont disputé qu’une poignée de tournois avant de passer au niveau supérieur. Mais d’autres n’y parviennent pas. Ils sont alors bloqués dans cette « jungle », et sont parfois obligés d’abandonner leur carrière en conséquence. Une vie au-delà de la 350ème place mondiale est particulièrement dure à vivre. Financièrement, comme moralement. C’est pourquoi l’élargissement du circuit Challenger est une bonne chose. Les instances doivent aller dans ce sens-là afin de soulager ces centaines de joueurs qui donnent tout pour vivre de leur passion et de leur talent.

Journaliste/rédacteur depuis mars 2017 - Amoureux de la petite balle jaune et du gros ballon orange qui traîne sa carcasse sur Dicodusport depuis 2017. Rafael Nadal et LeBron James sont les meilleurs joueurs de l'histoire.

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