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Coupe du monde de football 2022

Coupe du monde : la fin de la mainmise européenne ?

Nicolas Jacquemard

Publié le

Photo Icon Sport

Si vous êtes un Brésilien de 25 ans, vous n’avez aucun souvenir d’avoir vu votre pays soulever la Coupe du monde car vous n’aviez que 5 ans en 2002. Si vous êtes une Argentine de 40 ans, c’est la même punition. Et si vous êtes un Uruguayen de 80 ans, c’est tout pareil. Pourtant, ces trois pays respirent le foot, ont enfanté de nombreuses stars au cours des dernières décennies, et gagner la Coupe du monde est quelque chose de bien plus important là-bas qu’en Europe où une seule soirée et un défilé suffisent à célébrer l’évènement. 

Pire, quel que soit votre âge, si vous provenez d’un autre pays non-européen, ni vous ni vos lointains ancêtres n’ont connu le bonheur de voir leur sélection remporter le plus précieux des trophées, ni même jouer une finale, car à part les trois pays sud-américains cités précédemment, les 5 autres nations ayant remporté la compétition sont toutes européennes et représentent ce que l’on appelle le Big 5 (Allemagne, Italie, Espagne, Angleterre et France). Alors cette Coupe du monde 2022 au Qatar sera-t-elle l’occasion de mettre fin à une disette qui dure depuis 20 ans pour les pays en dehors du Vieux Continent ?

Les bookmakers y croient

Si l’on s’intéresse aux sites de paris sportifs, en général pionniers en la matière de prédire le futur vainqueur, c’est bel et bien le Brésil qui apparaît comme le principal favori, avec une cote à 5,50 sur Circus par exemple, contre 6,50 pour la France et l’Angleterre, ses deux premiers poursuivants. L’espoir est donc permis pour ce pays qui, malgré son absence en finale depuis 20 ans, reste le plus titré de la compétition avec 5 succès (1958, 1962, 1970, 1994 et 2002). L’Argentine, cotée à 10,00 pour la dernière chance de Messi, semble être le seul autre espoir du reste du monde pour rafler le trophée, car l’Uruguay est beaucoup plus loin, avec une cote à 50,00, et que la cote du premier pays non-européen à n’avoir jamais gagné une Coupe du monde est de 80,00 pour le Sénégal.

© Icon Sport

L’Histoire bien moins clémente

Bien sûr, les bookmakers n’ont pas la science infuse et ne peuvent deviner en avance le résultat final, mais la tendance semble claire : seuls le Brésil et l’Argentine peuvent empêcher la France, l’Allemagne et l’Espagne, les 3 derniers vainqueurs, ou l’Angleterre, revancharde après sa défaite en finale de l’Euro dernier, de triompher à nouveau. Mais le bilan des quatre dernières éditions ne porte pas à l’optimisme pour les sélections extra-européennes. Sur 8 finalistes, 1 seul ne fut pas européen, l’Argentine en 2014. Et sur 16 demi-finalistes, seuls 3 furent hors de l’Europe, l’Argentine donc accompagnée du Brésil en 2014, et l’Uruguay en 2010. Les seuls trois anciens vainqueurs non-européens donc.

Et à part ces trois locomotives sud-américaines, le bilan est famélique pour le reste du monde, avec aucune équipe africaine dans le dernier carré en 21 éditions, les troisièmes places des Etats-Unis en 1930, du Chili en 1962 et de la Turquie en 2002, auxquelles s’ajoutent les demi-finales de l’Union Soviétique en 1966 et de la Corée du Sud en 2002. 

A l’inverse des petits pays européens ont déjà fait beaucoup mieux, comme les 5 demi-finales des Pays-Bas, dont 3 finales toutes perdues, ou les 2 finales pour la Hongrie et la Tchécoslovaquie. La Suède, quatre fois demi-finaliste et 1 fois en finale, et la Croatie, troisième en 1998 et deuxième en 2018, ont également réussi à tirer leur épingle du jeu. Dans le même temps, ni la Colombie, ni le Mexique, ni l’Egypte, ni le Japon, ni le Nigéria, n’ont réussi à dépasser les quarts de finale. 

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Des détails qui changent tout

Mais il y a un élément qui pourrait avoir sa grande importance cette année, c’est le fait que la Coupe du monde aura lieu au mois de novembre, et donc en plein milieu de la saison des Européens, alors que cette période correspond en général aux vacances pour de nombreux pays, notamment en Amérique du Sud, mais le problème est que nombre de joueurs sud-américains évoluent aussi en Europe. Plus important sera le fait que la chaleur et le soleil devraient être au rendez-vous, des conditions climatiques qu’ils gèrent mieux que les Anglais ou les Allemands. 

Il est surtout très intéressant de remarquer que 8 des 9 titres des pays sud-américains ont été gagnés hors Europe, alors que 10 des 12 titres glanés par des pays européens ont été remportés en Europe. Voilà la vraie statistique qui pourrait faire pencher la balance en faveur des non-européens durant cette Coupe du monde au Qatar pour enfin mettre fin à l’hégémonie européenne sur la plus belle des compétitions sportives.

Passionné de sport et entrepreneur depuis mes 18 ans, la création de Dicodusport m'a semblé évidente pour participer à la médiatisation d'un plus grand nombre de sports. Le chemin est long mais avec une équipe des plus motivées et les Jeux Olympiques de Paris 2024 en point de mire, nous y arriverons ! Journaliste dans le monde du sport depuis plus de 5 ans, je traite aussi bien de football, de rugby, de biathlon que de cyclisme.

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