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Draft NBA 2024 : Le mois de mars des prospects français

Tom Compayrot

Publié le

Photo Icon Sport

DRAFT NBA 2024 – Chaque année, plusieurs français tentent de réaliser leur rêve en se présentant à la Draft NBA. Et les prochaines générations sont particulièrement riches en termes de jeunes à potentiel. Celle à venir va essayer d’imiter la précédente, et ses quatre tricolores draftés menés par le phénomène Victor Wembanyama. Pour la Draft 2024, ils sont pour l’instant cinq selon les prédictions, avec un trio qui se dégage. De manière mensuelle, nous suivons la manière dont ils s’y préparent, leurs performances et leurs progrès.

Zaccharie Risacher (JL Bourg, Betclic Élite)

  • Ses statistiques en mars : 7.1 points, 2.6 rebonds, 0.4 passe, 0.4 interception, 0.3 contre à 31% au tir, 21% à trois points et 73% aux lancers francs, en 22 minutes.
  • Meilleure performance : 13 points et 4 rebonds contre Nanterre (défaite 105-98).

Alors qu’il s’approche de la barre symbolique des 50 matchs joués cette saison (49 pour l’instant), Zaccharie Risacher est dans le dur. Il vient de connaître son pire mois de la saison. C’est la première fois qu’il passe sous les 10 points de moyenne depuis septembre. Et ce sont surtout ses pourcentages aux tirs qui sont décevants. Le jeune français n’arrive plus à trouver la mire comme en début de saison, lorsqu’il était même le meilleur tireur à 3 points d’EuroCoupe. Cette mauvaise passe survient après la commotion cérébrale qu’il a subie avec l’Équipe de France le 23 février dernier. Son coach Frédéric Fauthoux s’est cependant montré rassurant auprès de BeBasket : « C’est très rare, même pour des joueurs confirmés, de faire une saison en montant non-stop. Il y a toujours un petit creux à un moment […] Je trouve qu’il n’y a rien d’inquiétant. »

D’autant que Risacher contribue dans d’autres secteurs. Pour compenser son manque d’adresse, il se concentre sur les tâches défensives pour faire gagner son équipe. Et ça marche : la JL Bourg est en finale de l’EuroCoupe, et au pied du podium en championnat. Ce qui est rassurant pour le prospect tricolore à douze semaines de la Draft. Il est toujours en 1ère position du top 100 des prospects de cette cuvée 2024, fait par le média américain référence ESPN. La March Madness, tournoi où certains jeunes américains se dévoilent, est quasiment terminée, mais n’a rien changé au classement. Risacher est presque assuré d’être drafté dans le top 5.


Alexandre Sarr (Perth Wildcats, NBL)

  • Ses statistiques en mars (playoffs) : 7.7 points, 3.3 rebonds, 1.0 passe, 0.3 interception, 2.7 contres à 47% au tir, 0% à trois points et 69% aux lancers francs, en 18 minutes.
  • Meilleure performance : 9 points, 2 rebonds et 3 contres contre Tasmania (victoire 89-81).

De son côté, Alexandre Sarr a déjà terminé sa saison avec les Perth Wildcats. Qualifiés en playoffs de NBL, ces derniers ont été éliminés au premier tour contre les futurs champions. Le Français a continué dans son rôle de pivot remplaçant, ne jouant que 18 minutes de moyenne. Mais il a réussi à se montrer pendant ce faible de temps jeu, en étant très impactant des deux côtés du terrain. Comme il a fait sur l’ensemble de la saison. Avec cette fin de saison prématurée, il n’aura joué que 27 matchs cette saison pour 17 minutes de moyenne.

Cela pourrait lui être préjudiciable par rapport à ses concurrents. Zaccharie Risacher et Tidjane Salaün ont par exemple disputé quasiment deux fois plus de matchs, et ils ont encore plusieurs semaines de compétition devant eux pour montrer de quoi ils sont capables. En tout cas, Sarr est toujours en 2ème position du Top 100 d’ESPN. Une semaine après la fin de saison, il est rentré en France avec ses parents qui l’accompagnaient en Australie. Il va maintenant entrer dans une phase de préparation à la Draft, qui arrive dans un peu moins de trois mois.


Tidjane Salaün (Cholet, Betclic Élite)

  • Ses statistiques en mars : 9.2 points, 6.5 rebonds, 1.7 passe, 0.7 interception, 0.0 contre à 33% au tir, 18% à trois points et 88% aux lancers francs, en 30 minutes.
  • Meilleure performance : 18 points, 2 points, 2 passes et 2 interceptions contre Saint-Quentin (victoire 73-69).

Tidjane Salaün a encore vécu un mois complet. Il a jonglé entre le championnat et la coupe d’Europe et joué 6 matchs en 20 jours. Son calendrier va s’alléger dans les prochaines semaines, puisque Cholet a été éliminé de la Ligue des champions. Les matchs seront moins nombreux à l’avenir, mais encore plus déterminants, vu que les Choletais jouent leur place en playoffs de Betclic Élite. Quant à Salaün, il a, lui aussi, vécu un mois compliqué au niveau de l’adresse. La faute à beaucoup de mauvais choix, possiblement par fatigue. Les nombreuses blessures dans son équipe le forcent en effet à jouer encore plus que d’habitude.





Mais il a montré des gros progrès dans d’autres secteurs du jeu comme le rebond ou la compréhension du jeu. Ce qui en fait un joueur encore plus complet qu’avant. Et qui renforce encore son potentiel déjà très haut. Salaün est aujourd’hui en 15e position du top 100 d’ESPN. Il a perdu sept places par rapport au mois précédent. Mais il pourrait tout à fait être pris plus haut, étant donné la tendance des franchises NBA à drafter des joueurs pour leur potentiel plutôt que pour leurs capacités à l’instant T.


Melvin Ajinça (Saint-Quentin, Betclic Élite)

  • Ses statistiques en mars : 3.0 points, 3.0 rebonds, 1.0 passe, 0.0 interception, 0.0 contre à 0% au tir, 0% à trois points et 100% aux lancers francs, en 23 minutes.
  • Meilleure performance : 3 points, 3 rebonds et 1 passe contre Gravelines (défaite 68-76).

La saison de Melvin Ajinça a connu un vrai coup d’arrêt en mars. L’ailier de Saint-Quentin s’est, lui aussi, blessé avec l’Équipe de France, deux jours avant Risacher. Touché à l’épaule, il a joué un seul match contre Gravelines-Dunkerque, où il n’était clairement pas à 100%. Il n’a pas participé aux trois matchs suivants avant que la sanction tombe le 28 mars : il sera « arrêté jusqu’à nouvel ordre », à cause de « deux chocs consécutifs reçus au niveau du sternum. » Sa participation au Hoops Summit – événement le 13 avril aux États-Unis qui regroupe des jeunes prospects du monde entier – est aussi remise en question. Il est possible qu’on ne revoie plus le jeune français cette saison. Aujourd’hui, Ajinça figure en 39e position du top 100 d’ESPN. Sa première saison dans l’élite du basket français aura été satisfaisante, mais sans plus.


Pacôme Dadiet (Ulm, BBL)

  • Ses statistiques en mars : 7.0 points, 2.6 rebonds, 1.0 passe, 0.4 interception, 0.4 contre à 46% au tir, 33% à trois points et 80% aux lancers francs, en 16 minutes.
  • Meilleure performance : 15 points, 5 rebonds, 1 passe et 1 contre face à Ludwigsburg (victoire 60-94).

Lui est par contre en pleine ascension. Pacôme Dadiet monte de plus en plus dans les mock drafts. L’ancien du Paris Basketball arrive même à accrocher le premier tour dans certaines d’entre elles. Il est actuellement en 41e position du top 100 d’ESPN, soit huit places de gagnées par rapport au mois dernier. Cela grâce à des flashs très intéressants montrés des deux côtés du terrain. Son shoot est notamment en amélioration, comme son activité dans le jeu. Reste à voir si cela sera suffisant pour être sélectionné à la Draft cette année. Il n’a pas trouvé la régularité d’un Zaccharie Risacher ou les pics d’un Tidjane Salaün cette saison. Il lui reste encore l’option d’attendre la Draft 2025, où il aura plus de chances d’être sélectionné au premier tour. S’il arrive à réaliser une saison complète grâce aux fondations posées cette saison.


Les autres français en embuscade

Ces prospects ne seront pas les seuls candidats français à la Draft 2024. Mais ils sont pour l’instant ceux qui ont le plus de chances d’être draftés. Comme chaque mois, ESPN classe 40 autres prospects qui pourraient se faire une place au second tour de la Draft. Dans ce lot-là, le média américain cite notamment Zacharie Perrin en 75e position, qui réalise une bonne saison du côté d’Antibes en Pro B, mais malheureusement loin des radars.

Enfin, ESPN classe trois français de la génération 2004 en fin de classement : Armel Traoré (80e), Maxime Raynaud (96e) et Ilias Kamardine (98e). Raynaud, qui a été élu meilleure progression de l’année dans sa conférence, a vu sa saison avec Stanford se terminer à la mi-mars. Il vient d’ailleurs d’entrer sur le portail des transferts de la NCAA, ce qui indique qu’il devrait faire une dernière année aux États-Unis pour conclure son cycle universitaire avant de se présenter à la Draft. Traoré et Kamardine, eux, continuent leur belle saison en France. Enfin, toujours aucune trace dans le top 100 d’Adama Bal, qui a pourtant fini la saison en trombe en NCAA. Comme ses compatriotes, il pourrait être une surprise du second tour en juin.

Journaliste/rédacteur depuis mars 2017 - Amoureux de la petite balle jaune et du gros ballon orange qui traîne sa carcasse sur Dicodusport depuis 2017. Rafael Nadal et LeBron James sont les meilleurs joueurs de l'histoire.

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