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Draft NBA 2024 : Le mois de novembre des prospects français

Tom Compayrot

Publié le

Photo Icon Sport

DRAFT NBA 2024 – Chaque année, plusieurs français tentent de réaliser leur rêve en se présentant à la Draft NBA. Et les prochaines générations sont particulièrement riches en termes de jeunes à potentiel. Celle à venir va essayer d’imiter la précédente, et ses quatre tricolores draftés menés par le phénomène Victor Wembanyama. Pour la Draft 2024, ils sont pour l’instant six selon les prédictions, avec un trio qui se dégage. De manière mensuelle, nous allons suivre la manière dont ils s’y préparent, leurs performances et leurs progrès.

Alexandre Sarr (Perth Wildcats, NBL)

  • Ses statistiques en novembre : 9.5 points, 4.7 rebonds, 0.8 passe, 0.6 interception, 1.1 contre à 45% au tir, 25% à trois points et 71% aux lancers-francs, en 18 minutes.
  • Meilleure performance : 17 points, 6 rebonds, 1 interception et 1 contre contre Melbourne (victoire 102-95).

Il peut être le successeur de son compatriote Victor Wembanyama. Dans une course au premier choix relativement ouverte où plusieurs candidats ont leurs chances, Alexandre Sarr peut clairement tirer son épingle du jeu. Pivot comme son grand frère Olivier Sarr qui joue déjà en NBA, Alexandre attire l’œil des scouts et observateurs avec sa mobilité impressionnante pour ses 2m16 et 98kg. Il est pour l’instant placé en 2ème position du top 100 réalisé par le média de référence ESPN pour la Draft 2024, derrière le meneur américain Isaiah Collier. Sarr est dans le top 5 de quasiment toutes les autres prédictions de draft. Et ses premières performances cette saison n’ont fait que confirmer les attentes.

Le pivot de 18 ans est le nouveau pensionnaire français de la ligue australienne. Il s’est inspiré de ses aînés Hugo Besson, Ousmane Dieng et Rayan Rupert pour signer en NBL cet été. Plus particulièrement aux Perth Wildcats. Il y découvre une ligue de développement, où une grande place est laissée aux jeunes prospects. Même si son cas est particulier. Dans une équipe qui joue le podium, Sarr joue 18 minutes de moyenne en tant que remplaçant de l’indéboulonnable pivot Keanu Pinder. S’il a assez de temps de jeu pour montrer des flashs très intéressants en attaque et une présence défensive spectaculaire, il n’explose pas les compteurs comme le faisait Wembanyama la saison dernière. Mais au fur et à mesure de la saison, son rôle devrait grandir vu ses performances. Notamment si le coaching staff se décide à le faire jouer ailier-fort aux côtés d’un intérieur plus lourd, afin d’apporter sa couverture défensive en second rideau. Ce qu’il a déjà fait cet été en U19, et que font par exemple Evan Mobley et… Victor Wembanyama en NBA.




Zaccharie Risacher (JL Bourg, Betclic Élite)

  • Ses statistiques en novembre : 14.4 points, 2.9 rebonds, 0.8 passe, 1.1 interception, 0.4 contre à 60% au tir, 60% à trois points et 62% aux lancers-francs, en 25 minutes.
  • Meilleure performance : 21 points, 2 rebonds, 1 passe, 1 interception et 1 contre contre Buducnost (victoire 78-73).

Lui aussi est embuscade pour la première place de la Draft. Zaccharie Risacher, ailier de 2m07, est un joueur complet dont la famille de basketteurs lui a appris le sens du jeu. Il fait partie des meilleurs prospects de cette cuvée. Et il est dans le viseur des observateurs depuis maintenant plusieurs années. Sa place dans les prédictions de draft a largement varié, notamment après sa timide Coupe du monde U19 cet été. Mais après quelques semaines de compétition en club, ESPN l’a reclassé en 3ème position de son top 100. Celui qu’on compare beaucoup à Nicolas Batum a de quoi attirer des franchises NBA par sa polyvalence.



Après que l’ASVEL lui a mis le pied à l’étrier dans le monde professionnel, Risacher a décidé de prendre son envol du côté de Bourg-en-Bresse cette saison. Et bien lui en a pris. À la fois en championnat et en EuroCup, il a un rôle bien plus important que ce à quoi il aurait pu prétendre à l’ASVEL. Il a le plus gros temps de jeu de son équipe en coupe d’Europe, et le troisième en championnat. Ce qui est très rare pour un jeune de 18 ans. Son tir à trois points – sa grande force qui représente plus de 40% de ses tirs – apporte un étirement de défense vital à ses coéquipiers. Il a aussi fait beaucoup de progrès dans l’agressivité balle en main, alors que ça pouvait être sa faiblesse. Sa défense sur l’homme est elle toujours aussi impressionnante. En bref, beaucoup de positif ressort de ses premières semaines de compétition.


Tidjane Salaün (Cholet, Betclic Élite)

  • Ses statistiques en novembre : 6.6 points, 2.0 rebonds, 0.9 passe, 1.0 interception, 0.0 contre à 43% au tir, 35% à trois points et 82% aux lancers-francs, en 17 minutes.
  • Meilleure performance : 13 points, 2 passes et 1 interception contre l’ASVEL (défaite 69-73).

Tidjane Salaün a des statistiques moindres par rapport à ses deux compatriotes, mais reste tout de même un prospect très surveillé. L’ailier-fort de Cholet, listé à 2m06 pour 96kg par son club, figure en 16ème position du Top 100 d’ESPN. Son physique déjà développé et sa puissance naturelle lui permettent de tenir sans problème les duels contre des intérieurs adultes. Le petit frère de l’internationale Janelle Salaün est sorti d’un été particulièrement productif, avec de grosses performances à l’Adidas EuroCamp et à l’Euro U18 avec l’Équipe de France. Un parfaite préparation à sa première saison professionnelle complète.

Issu de l’illustre centre de formation de Cholet, le jeune français suit les pas de Rudy Gobert, Killian Hayes ou encore Nando de Colo. Il vise ainsi la NBA comme ses prédécesseurs. Dans une interview à Ouest-France en septembre, il a même confié avoir demandé des conseils à un autre international français, Evan Fournier« Je me souviens lui avoir posé beaucoup de questions sur comment il avait réussi à en arriver là… Il m’a dit qu’il fallait être patient. La NBA ? Quand je serai prêt, j’irai. » En attendant, Salaün se contente d’un rôle principalement défensif, et ne dispose que de quelques cartouches en attaque. Mais il se permet parfois de prendre les choses en main. Comme lorsqu’il a marqué 24 points dans le tournoi de qualification à la Ligue des Champions fin septembre. Le genre de performances qu’il va devoir reproduire pour espérer une place au premier tour de la Draft.


Melvin Ajinça (Saint-Quentin, Betclic Élite)

  • Ses statistiques en novembre : 8.1 points, 2.8 rebonds, 1.1 passe, 0.5 interception, 0.2 contre à 35% au tir, 30% de loin et 91% aux lancers-francs, en 23 minutes.
  • Meilleure performance : 15 points, 5 rebonds, 1 passe et 1 contre contre Strasbourg (défaite 66-78).

Le quatrième espoir français qui a de sérieuses chances d’être drafté en 2024 est Melvin Ajinça. Le pensionnaire de Saint-Quentin a capitalisé sur son exceptionnelle Coupe du monde U19 cet été (19.3 points de moyenne). Celle-ci l’a fait monter dans les prédictions de Draft, alors qu’il n’y figurait même pas avant. Aujourd’hui, ESPN le classe en 37ème position de son Top 100. D’autres l’anticipent dans le top 25. L’ailier de 2m03 est plus difficile à placer que ses compatriotes étant donné qu’il a un an de plus. Mais son début de saison de haut niveau en Betclic Elite devrait lui ouvrir des portes. Si tant est qu’il arrive à redresser son pourcentage à 3 points, indécent en U19 (49%), mais plus hésitant en club (30%). S’il vise un rôle de 3&D, c’est même primordial. Même si le physique et la mentalité sont déjà là.


Pacôme Dadiet (Ulm, BBL)

  • Ses statistiques en novembre : 6.6 points, 1.8 rebond, 0.4 passe, 0.6 interception, 0.2 contre à 50% au tir, 48% de loin et 64% aux lancers-francs, en 16 minutes
  • Meilleure performance : 14 points, 3 rebonds, 1 interception contre Bourg (défaite 84-89)

C’est l’une des deux surprises de ce classement. Joueur de Ulm en Allemagne, Pacôme Dadiet a récemment réussi quelques performances qui ont attiré les regards. Formé au poste de meneur, il est devenu arrière voire ailier (de 2 mètres) avec le temps. Et il commence enfin à se rétablir après un parcours tortueux. Passé par le centre de formation du Paris Basketball, Dadiet n’y a pas trouvé un temps de jeu suffisant et est entré en conflit avec le club pour le quitter l’été dernier. Demande refusée, ce qui lui a coûté une demi-saison blanche avant qu’il soit enfin libéré vers Ulm. La saison dernière, il n’a disputé qu’une poignée de matchs avec l’équipe réserve, en troisième division allemande. Et n’a pas non plus joué en U18 cet été, blessé. À seulement 18 ans, le jeune français a donc beaucoup de choses à prouver. Pour l’instant, ESPN le classe en 51ème position de son top 100. Mais étant donné son manque d’expérience, il n’est pas encore sûr qu’il se présentera à la Draft cette année.


Zacharie Perrin (Antibes, Pro B)

  • Ses statistiques en novembre : 12.3 points, 8.1 rebonds, 1.0 passe, 0.8 interception, 0.4 contre à 56% au tir, 14% de loin et 75% aux lancers-francs, en 25 minutes.
  • Meilleure performance : 16 points, 10 rebonds, 1 interception et 1 contre contre Nantes (victoire 90-82).

La deuxième surprise se nomme Zacharie Perrin. L’ailier fort de 19 ans, mesuré à 2m08 pour 104kg, figure en 59ème position du top 100 d’ESPN. Il est un prospect connu depuis longtemps, notamment grâce à ses grosses campagnes internationales avec les Équipes de France de jeunes. Mais lui aussi a connu des embûches sur son parcours. Il sort en effet d’une saison blanche après une mauvaise expérience en université américaine, à Illinois. Écarté des terrains pendant un an, il a cependant pu travailler à l’entraînement et revenir encore plus fort dans son ancien club d’Antibes. Cette saison, il domine dans les raquettes de Pro B grâce à son physique et ses qualités de finisseur. Difficile cependant de savoir si son profil pourra intéresser les franchises NBA, ou plutôt les écuries européennes.


Les autres français en embuscade

Ces prospects ne seront pas les seuls candidats français à la Draft 2024. Mais ils sont pour l’instant ceux qui ont le plus de chances d’être parmi les 60 draftés. D’autres pourront s’ajouter en fonction de leurs performances dans les semaines à venir. ESPN liste notamment dans le reste de son top 100 les trois collègues de la génération 2003, champions d’Europe U20 cet été : Maxime Raynaud (75ème), Ilias Kamardine (93ème) et Armel Traoré (97ème). Ils ont globalement autant de chances d’être draftés que Dadiet et Perrin. La suite de leur saison donnera davantage d’indices sur leur sort. On surveillera aussi les matchs sur le circuit universitaire américain d’Ilane Fibleuil (UCLA) et Adama Bal (Santa Clara).

Journaliste/rédacteur depuis mars 2017 - Amoureux de la petite balle jaune et du gros ballon orange qui traîne sa carcasse sur Dicodusport depuis 2017. Rafael Nadal et LeBron James sont les meilleurs joueurs de l'histoire.

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