Cyclisme
Julian Alaphilippe : les raisons d’y croire
Auteur d’une année 2019 remarquable, Julian Alaphilippe tentera de conclure sa saison de la plus belle des manières ce dimanche avec les championnats du monde. Plusieurs raisons nous poussent à croire en cet exploit.
Longtemps numéro un mondial au classement UCI World Tour de l’année 2019, le coureur français Julian Alaphilippe s’est vu détrôner (provisoirement ?) par le Slovène Primoz Roglic, récent vainqueur du Tour d’Espagne. Ce dimanche, le Tricolore pourrait récupérer sa place de numéro un mondial en étant titré pour la première fois aux championnats du monde. Plusieurs éléments nous donnent envie de croire que Julian Alaphilippe peut réaliser ce qui serait une réelle performance pour le cyclisme français, 22 ans après le dernier titre mondial décroché par Laurent Brochard.
Une année 2019 exceptionnelle
Attendu après une saison 2018 remarquée, avec notamment ses deux victoires d’étapes sur le Tour de France, Julian Alaphilippe n’a pas failli et a su confirmer tous les espoirs placés en lui. En s’imposant sur deux classiques cette année, dont son premier Monument sur Milan – San Remo et la Flèche Wallonne, le Français a marqué les esprits et est devenu une véritable référence sur ces courses d’un jour où l’étiquette de favori lui colle désormais à la peau. Son abandon sur la Clasica San Sebastian, malgré son statut de tenant du titre, n’a pas écorché son image.
⏪ Revivez l’ascension finale du Mur de Huy et la victoire de Julian Alaphilippe !
⏪ Relieve the final climb of the Mur de Huy and the victory of @alafpolak!#FlecheWallonne pic.twitter.com/DtmY55ncVl— La Flèche Wallonne (@flechewallonne) 24 avril 2019
Cette classique, placée seulement quelques jours après le Tour de France dans le calendrier annuel, a eu raison de la fatigue du coureur de la Deceuninck – Quick-Step. Rien d’étonnant à la vue des performances impressionnantes du Français sur les trois semaines du Tour de France. Car en effet, son année 2019 restera également marquée par la révélation au grand jour de sa capacité à se mêler à la lutte dans un grand Tour, sur trois semaines. Un profil d’épreuve qui jusque-là ne semblait pas correspondre à l’Auvergnat. Mais avec Alaphilippe, il faut désormais s’attendre à tout.
L’expérience des Mondiaux
Déjà l’an dernier, Julian Alaphilippe se présentait au départ des Mondiaux 2018 à Innsbruck (Autriche) avec l’étiquette de favori, dans un final très costaud qui devait lui correspondre. Emmené par une véritable Dream Team côté France, avec notamment Romain Bardet et Thibaut Pinot en équipiers de luxe, le natif de Saint-Amand-Montrond ne parvenait à suivre dans les derniers kilomètres, dans le mur avec ses pentes à 28%, manquant de fraîcheur et de punch à ce moment précis. Côté Français, on se consolera alors avec la belle deuxième place de Romain Bardet. En 2017, le nouveau chouchou des Français avait animé la fin de l’épreuve à Bergen, en Norvège, rattrapé à deux kilomètres de l’arrivée.
Pour cette nouvelle tentative, Julian Alaphilippe sait à quoi s’attendre. Le Français a d’ailleurs modifié son approche de l’événement en réalisant une coupure significative après la Grande Boucle. Ses reprises en Allemagne, puis au Canada, lui auront permis de se tester et de retrouver du rythme, en pensant fortement à ces Mondiaux.
Un parcours de puncheur, mais pas que
285km sur un profil accidenté, voilà le parcours qui attend les coureurs dans le Yorkshire ce dimanche. La fin de course, réalisée en format circuit, donnera des indications plus précises sur les chances de chacun. À la lecture de ce profil, on se dit qu’il est presque fait pour Julian Alaphilippe.
Mais attention tout de même, car le Français ne sera pas le seul à prétendre au maillot arc-en-ciel, loin de là. Le manque de forts pourcentages pourraient permettre à certains sprinteurs de disputer la victoire. Et puis, les Mathieu van der Poel, Peter Sagan, Philippe Gilbert et bien d’autres seront de sérieux adversaires. L’expérience de ces Mondiaux montre également que ces courses ne sont jamais écrites à l’avance et que le statut de favori n’est pas toujours simple à assumer.