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NBA 2022-2023

NBA 2022/23 : Killian Hayes a-t-il suffisament fait ses preuves pour rester en NBA ?

Tom Compayrot

Publié le

Photo Icon Sport

NBA 2022/23 – Il est une grande source de frustration depuis son arrivée en NBA. Killian Hayes peine à confirmer les attentes placées en lui par sa franchise, les Detroit Pistons, qui lui ont pourtant renouvelé plusieurs fois leur confiance malgré des performances insuffisantes. Le meneur français, n°7 de la Draft 2020, pourrait arriver à un point de rupture la saison prochaine.

La longue blessure de Cade Cunningham, une saison sans objectif sportif, aucune blessure pour le ralentir. Tous les signaux étaient au vert cette saison pour l’explosion tant attendue de Killian Hayes. D’autant que la troisième saison en NBA est généralement celle où les joueurs s’habituent à l’adversité et prennent confiance dans leur jeu. Mais rien de tout cela n’a eu lieu pour le Français. À la clé, quelques flashs intéressants mais dans l’ensemble, tout reste encore trop instable. Cette saison, Hayes compile 9.9 points, 2.8 rebonds, 6.2 passes, 1.4 interception à 37 % au tir dont 27% de loin, en 28 minutes de moyenne.

Opportunités non concrétisées

Si ces chiffres sont décevants, c’est parce que Hayes a reçu les clés de l’équipe cette saison. Les Pistons ont continué à faire confiance à leur meneur français, malgré ses deux premières saisons compliquées (6.9 points de moyenne à 37 % au tir). Il a joué titulaire dans quasiment chaque match depuis la blessure de Cade Cunningham en novembre. Avec un temps de jeu la plupart du temps au-dessus des 30 minutes. Une situation idéale qu’il n’a que peu concrétisée.



L’ancien de Cholet n’a dépassé que six fois la barre des 20 points. À cause de sa peur d’attaquer le panier, il se réduit à prendre des jumpshots qui ne sont clairement pas son fort. Ce qui se traduit par des pourcentages au tir très faibles : son True Shooting % – une statistique avancée qui mesure la véritable efficacité au tir d’un joueur – est tout simplement le plus faible chez les joueurs NBA. Son match raté à Paris en est symptomatique. Et il n’a pas non plus réussi à mener vers la victoire ses Pistons, qui ont de loin le pire bilan de la ligue. À ses côtés sur le backcourt, le rookie Jaden Ivey est une bien plus grande source de satisfaction pour la franchise. Même si sa saison n’est pas irréprochable.



Il est important de prendre du recul sur la saison de Killian Hayes. De fait, beaucoup de meneurs dans la ligue et en dehors rêveraient de sa situation. Avoir un gros temps de jeu et des responsabilités, sans la pression de gagner des matchs. Et sans avoir de star à alimenter à ses côtés. Et la plupart de ces meneurs seraient plus productifs que lui. Avec le temps, cette loi de la concurrence va rattraper le Français. S’il ne se montre pas indispensable, d’autres joueurs viendront le remplacer. C’est ce qui est arrivé à de nombreux hauts picks de draft avant lui.

Quel futur ?

Hayes va terminer sa troisième saison en NBA. En tant que rookie drafté par la franchise en 2020, son contrat de quatre ans se terminera à l’été 2024 (à part si les Pistons décident de lui offrir une dernière année, sous forme de qualifying offer). Sa quatrième année de contrat a en tout cas été garantie en septembre dernier. Il fera partie du projet de l’équipe du Michigan la saison prochaine, mais certainement pas avec le même rôle. Jaden Ivey et Cade Cunningham devraient être les postes 1 et 2 titulaires. Hayes sera le meneur remplaçant – comme il l’était en début de saison, avec une quinzaine de minutes de moyenne. Si tant est qu’il n’est pas détrôné par un rookie ou un autre jeune arrivé entre temps.

Le jeune français a donc raté la deuxième – voire troisième – chance que les Pistons lui ont donnée. Beaucoup de jeunes n’ont pas eu ce privilège d’être autant protégés par leur franchise. À commencer par son compatriote Théo Maledon, qui a été transféré du Thunder après une deuxième saison décevante. La production statistique d’Hayes reste insuffisante pour un joueur de calibre NBA. Ses progrès à la passe et sa défense correcte ne sont pas suffisants pour satisfaire. De manière générale, il n’a toujours pas la confiance nécessaire pour s’imposer dans la ligue.

L’avantage pour lui est qu’il n’a encore que 21 ans. Si les Pistons ne le gardent pas, d’autres franchises pourraient tenter le pari de le transformer en sixième homme. Dans une situation différente, il est possible que tout se débloque pour lui, comme ça a été le cas pour Nicolas Batum aux Clippers. Sinon, il est possible qu’il doive dire adieu à ses rêves de NBA. Plus que jamais, le basket – et le sport de haut niveau – est une affaire de mental.

Journaliste/rédacteur depuis mars 2017 - Amoureux de la petite balle jaune et du gros ballon orange qui traîne sa carcasse sur Dicodusport depuis 2017. Rafael Nadal et LeBron James sont les meilleurs joueurs de l'histoire.

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