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Rugby à XV

Top 14 : Une grosse bataille pour le Top 6, forces et faiblesses des prétendants

Etienne Goursaud

Publié le

Top 14 Une grosse bataille pour le Top 6, forces et faiblesses des prétendants
Photo Icon Sport

TOP 14 2023/2024 – À trois journées de la fin de saison régulière, la lutte pour la phase finale fait rage. On fait le point équipe par équipe.

Perpignan (9e, 53 points)

Forces – Le maintien quasiment validé, Perpignan est une équipe qui n’aura pas grand-chose à perdre en cette fin de saison. Même si la défaite à domicile contre Clermont (28-35) a mis un coup d’arrêt à la dynamique, l’USAP va aborder la fin de saison en trouble-fêtes. Mais aussi avec des armes plus concrètes. Avec une équipe qui sait scorer, à l’image de ses 70 essais inscrits, le 3e total en Top 14 cette saison. Un bilan bonifié par Tavite Veredamu et ses 12 essais, le 2e total de Top 14, et Tommaso Allan en convertissant 87.5 % de ses tentatives face aux perches. Mais qui sait obtenir des munitions. L’USAP est la meilleure équipe du championnat, en termes de ballons grattés, avec ses 93 ballons récupérés. Bien aidée par Patrick Sobela, qui en a récupéré 15 à lui tout seul. Le 2e total du championnat.

Faiblesses – Si Perpignan est solide en attaque, il est bien plus friable en défense, avec 612 points encaissés. Les 35 points encaissés contre Clermont, à Aimé Giral, ne font que confirmer cela. Globalement, c’est une équipe qui a du mal à faire le jeu, avec une possession et une occupation inférieure à 50 % (49.9 et 48.6). Et qui peine à obtenir des pénalités (40, le pire total du championnat). L’inexpérience peut aussi jouer. Perpignan ne s’est pas retrouvé dans cette configuration depuis longtemps en Top 14, et manque globalement d’expérience sur les matchs couperets de haut de tableau de Top 14.



Le programme de sa fin de saison

24e journée : Va à Bayonne

25e journée : Reçoit l’Union Bordeaux-Bègles

26e journée : Va à Pau


Castres (8e, 54 points)

Forces – Castres fait partie de ces équipes qui sont toujours là, pour répondre présent lors d’un sprint final. Capable d’avoir un titre de champion de France, après s’être qualifié in extremis en phase finale, comme ce fut le cas en 2018. Mais c’est aussi la 4e attaque du championnat, avec 568 points marqués. Et qui possède des joueurs capables de faire des différences individuellement. Comme l’ailier Nathanaël Hulleu, qui a réussi 15 franchissements cette saison, le 7e total de Top 14. Et qui est même 6e en termes de plaquages cassés, avec 57 fois où les défenseurs se sont cassés les dents sur le joueur. Pierre Popelin est le 5e joueur avec le plus de mètres parcourus (1518 mètres). Tandis que Mathieu Babillot est le 5e joueur du championnat sur le nombre de ballons grattés (11).

Faiblesses – Castres est une équipe qui peut être indisciplinée, qui a déjà récolté 23 cartons jaunes, la 11e équipe de ce championnat. Et qui peine dans les rucks, avec seulement 60 ballons récupérés. De plus, le CO ne plaque pas beaucoup (2714 plaquages réussis, le 12e total de Top 14). Castres est une équipe qui peine parfois à séduire dans son jeu et qui laisse toujours une image d’une équipe opportuniste. C’est une équipe à la peine en déplacement avec seulement 11 points pris.



Le programme de sa fin de saison

24e journée : Va à Clermont

25e journée : Reçoit le Stade Français

26e journée : Va à Bayonne


Pau (7e, 57 points)

Forces – La Section Paloise possède le meilleur réalisateur du championnat, en la personne de Joe Simmonds, avec ses 221 points marqués (près de 10 par match). Il est d’ailleurs le 2e en moyenne de points (11.6). Mais la Section Paloise, c’est aussi un détonateur, comme Théo Attissogbé, qui est le meilleur du championnat en termes de franchissements (22) mais aussi sur le nombre de plaquages cassés (74) comme le nombre de mètres parcourus ballon en mains, avec 1916 mètres. Un domaine dans lequel Jack Maddocks est 3e, avec 1722 mètres. Défensivement, les Palois ont des joueurs qui abattent du travail, avec Luke Whitelock, 4e en termes de plaquages réussis, avec 219, soit près de 11 par match. Ce n’est pas un hasard si cette équipe récupère beaucoup de pénalités (68). Et qui est la 2e du championnat en mètres gagnés ballon en mains (18047). Mais aussi en nombre de plaquages réussis (3213). Et qui a le luxe de se mettre peu à la faute.

FaiblessesPau est une équipe, malgré des moyens en hausse cette saison (10e budget de Top 14), qui a une certaine inexpérience. Habitué à jouer le maintien et à connaître des secondes moitiés de saison plus compliquées. L’effectif de Pau, un poil ric-rac, peut-être aussi une faiblesse dans les matchs qui comptent, avec la fatigue qui s’accumule. Le calendrier ne leur sera pas favorable, avec deux déplacements consécutifs contre deux concurrents directs au top 6. C’est aussi une équipe qui ne marque pas tant de bonus que cela (7).

Le programme de sa fin de saison

24e journée : Va à La Rochelle

25e journée : Va au Racing 92

26e journée : Reçoit Perpignan


La Rochelle (6e, 56 points)

Forces – La Rochelle est la meilleure défense du championnat, avec 423 points encaissés, malgré leur fessée reçue le week-end dernier à Bordeaux (34-14). Alors même qu’elle est bonne dernière en termes de plaquages réussis (2355). Mais cela est expliqué par une grande discipline, avec seulement 10 cartons jaunes concédés. Soit le meilleur total avec Clermont. C’est aussi une équipe qui tient le ballon (54.6 % de possession, le meilleur total de Top 14). Mais qui est capable d’occuper (52.1 %). Le talent des avants rochelais est reconnu. On pense à Levani Botia (blessé), Will Skelton mais aussi Grégory Alldritt. La Rochelle possède aussi deux bons 10 avec Antoine Hastoy et le jeune Hugo Reus, le meilleur du championnat, sur les transformations réussis (91.5 %). C’est la seule équipe en bagarre, à recevoir deux fois en cette fin de saison.

Faiblesses – Offensivement, le Stade Rochelais est clairement à la peine. C’est la 10e attaque de Top 14, avec 515 points. À peine plus de 22 par match. Dixième également en nombre d’essais marqués (59). Le manque de réalisme est d’ailleurs un problème. On a vu cette équipe parfois camper dans les 22 mètres adverses, sans jamais trouver la faille. Cela s’explique par une équipe qui peine un peu dans les duels, 11e équipe sur les mètres parcourus (16038), 9e sur les franchissements (100) et 11e sur les plaquages cassés (454). En bref, elle peine à convertir ses temps de possession, là où on a connu des Rochelais ultra-conquérants par le passé. Cela se traduit à l’extérieur, avec 10 petits points pris, le plus faible total d’une équipe de haut de tableau.

Le programme de sa fin de saison

24e journée : Reçoit Pau

25e journée : Va à Toulouse

26e journée : Reçoit le Racing 92


Racing 92 (5e, 57 points)

Forces – Sans forcément être tout le temps flamboyant, le Racing 92 est la 2e équipe en termes d’essais marqués (73). Une statistique confirmée par sa capacité à créer des brèches, à l’image des 123 franchissements, là aussi le 2e total de ce Top 14, des Franciliens portés par Wame Naituvi dans ce domaine, qui en est déjà à 17 franchissements et 51 plaquages cassés. Le Racing 92 est également deuxième sur le nombre de plaquages cassés, avec 571. Le club francilien peut compter sur Henry Arundell, 7e marqueur d’essais, puisqu’il a franchi à neuf reprises la ligne d’essai adverse. C’est aussi une équipe poil à gratter à l’extérieur, meilleure défense loin de ses bases. Deuxième équipe du championnat en déplacement avec 21 points pris, derrière l’incroyable Stade Français et son bilan de six victoires et six défaites.

Faiblesses – En revanche, le Racing peut peiner sur certains fondamentaux de la conquête. Ainsi, les Franciliens ont le 12e total en ballons grattés avec 61 ballons récupérés cette saison. Ils sont aussi 12e en pénalités récupérées (42). Une équipe parfois un peu moyenne sur certaines statistiques. Ni trop haut, ni trop bas, mais qui ne ressort pas. Et qui peut passer au travers, à l’image de Bayonne, venu gagner son premier succès en déplacement depuis sa remontée (37-28). Un match délocalisé à Auxerre certes, mais qui fait tâche. Battu par ailleurs par le Stade Français (27-11), Toulouse (20-27) et surtout Montpellier (44-20). Alors qu’ils ont déjà un calendrier de fin de saison compliqué (lire ci-dessous), il ne faudra pas se rater contre Pau, sur leur dernier match à domicile. 12e équipe du championnat à domicile.

Le programme de sa fin de saison

24e journée : Va à Lyon

25e journée : Reçoit Pau

26e journée : Va à La Rochelle


Toulon (4e, 59 points)

Forces – Avec quatre points d’avance sur la 7e place, c’est peut-être la plus grande force des Toulonnais. Ce n’est pas la seule cependant ! On parle de la seconde attaque du Top 14, avec 605 points marqués en 23 matchs. Mais aussi une défense très solide, avec 469 points encaissés. Notamment à l’extérieur, où les Varois ne concèdent que 23 points par match. Et qui peuvent compter sur Melvyn Jaminet, qui a retrouvé des sensations sur la Rade, avec ses 14 points de moyenne par match. Certes en onze matchs. Les Toulonnais peuvent compter sur leur ailier Gaël Drean et ses 16 franchissements en 15 matchs.

Faiblesses – Avec de telles forces, on peut se demander pourquoi les Toulonnais n’ont pas déjà sécurisé leur place. Tout d’abord, c’est une équipe qui n’a marqué que sept points de bonus cette saison. Des points perdus en route qui font la différence. On peut penser à ces défaites courtes en déplacement contre Castres (25-17), contre Pau (17-9), Toulouse (25-17). Qui auraient pu être récompensées par des points de bonus défensif. C’est aussi une équipe à la peine loin de ses bases, avec seulement 11 points pris. Malgré ce succès face à Bayonne, qui ne jouait certes pas à Jean Dauger sur ce match. Il manque peut-être LE joueur capable de faire la différence de temps en temps, pour appuyer là où cela fait mal.

Le programme de sa fin de saison

24e journée : Va à Oyonnax

25e journée : Reçoit Clermont

26e journée : Va au Stade Français

Journaliste et amoureux de sport. Ancien footballeur reconverti athlète quand ses muscles le laissent tranquille. Elevé à la sauce des exploits de Thomas Voeckler en 2004, du dernier essai de légende de Eunice Barber à la longueur lors des championnats du monde d'athlétisme de 2003 mais aussi Zidane, Omeyer et Titou Lamaison.

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