Tour d'Italie 2024
Tour d’Italie 2024 : Les tops et flops du Giro

TOUR D’ITALIE 2024 – Au lendemain de l’épilogue du 107ème Tour d’Italie, on fait le bilan, avec les tops et flops de ce premier Grand Tour de la saison.
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Les tops du Giro
Pogacar, l’évidence
Bien sûr, commençons par Tadej Pogacar et l’équipe UAE Team Emirates. La structure émiratie n’avait certes pas envoyé une équipe de rêve, mais les équipiers de Pogi n’ont jamais été mis en difficulté, et ont même été soutenus par d’autres formations pour assumer le poids de la course. Au final, le Slovène a sans surprise été impérial avec six succès d’étape, la victoire finale avec presque 10 minutes d’avance sur son dauphin et le maillot de la montagne. Rafal Majka a encore été un super lieutenant et Juan Sebastian Molano s’est même permis d’être un grimpeur par moment. Maintenant, on verra ce que fera UAE Team Emirates avec son armada sur le Tour de France cet été, et si Pogacar sera assez frais physiquement et moralement. En tout cas, il a beaucoup mieux géré ses efforts sur ce Tour d’Italie et a sans doute appris à être moins fougueux pour pouvoir mettre à mal Vingegaard sur la Grande Boucle.

Decathlon AG2R La Mondiale, à fond la forme
Ensuite, Decathlon AG2R La Mondiale a assumé son statut de deuxième équipe de la saison. La formation savoyarde a remporté assez aisément le classement par équipes, un classement annexe inscrit dans les gènes de cette équipe. Certes, Ben O’Connor n’a pas pu se battre pour le podium, mais quatrième, c’est quand même un résultat plus que satisfaisant, surtout avec ses petits pépins de santé en dernière semaine. Valentin Paret-Peintre a brillé dès que le temps était moins maussade avec un succès d’étape et en étant un super équipier lors de la dernière étape de montagne. Alex Baudin a montré pendant 15 jours un niveau très intéressant en vue des Grands Tours. N’oublions pas non plus le succès d’étape d’Andrea Vendrame. Le seul bémol pourrait être le niveau d’Aurélien Paret-Peintre, moins fringuant qu’attendu.
🇮🇹 @giroditalia
🏆🏆 2 victoires d’étape
📊 4eme du général
🏆 Classement par équipeEt un groupe extraordinaire. Fiers de vous 🩷
🏆🏆 2 stage wins
📊 4th overall
🏆 Teams classificationAnd an amazing group. Proud of you 🤩. #DECATHLONAG2RLAMONDIALETEAM – ©️ Getty pic.twitter.com/UUVJ6vOtdD
— DECATHLON AG2R LA MONDIALE TEAM (@decathlonAG2RLM) May 26, 2024
Jonathan Milan, le buffle
De son côté, Jonathan Milan a été encore plus dominant cette année. Le sprinteur de la Lidl-Trek a levé les bras à trois reprises et a décroché un deuxième maillot cyclamen de suite. De plus, il a terminé à quatre reprises, deuxième d’étape. Maintenant, on verra son niveau face à Jasper Philipsen, notamment pour le placer dans la hiérarchie mondiale du sprint. Mais, Milan a parfaitement répondu aux attentes, surtout avec le beau plateau proposé sur ce Giro, avec Tim Merlier, Kaden Groves et Olav Kooij au départ.

Le cyclisme italien a retrouvé des couleurs
Le cyclisme italien a sans doute retrouvé le sourire en plus de la domination de Milan et du succès d’étape de Filippo Ganna. Antonio Tiberi s’est adjugé le classement de meilleur jeune, une première depuis Fabio Aru. Le rouleur grimpeur de la Bahrain-Victorious a démontré qu’il tenait sur trois semaines de course avec un bon niveau. Cinquième du classement général, il aurait pu viser la quatrième place de Ben O’Connor sans ses déboires de première semaine. Pour le futur, on suivra sa progression pour viser des bons classements généraux sur les deux autres Grands Tours dans un futur proche.
Deux autres pépites transalpines ont brillé sur ces trois semaines de course : Davide Piganzoli chez Polti Kometa avec une solide treizième place au classement général pour son premier Grand Tour et surtout le feu follet Giulio Pelizzari au sein de la Bardiani. L’héritier de Ciccone s’est montré très offensif en montagne avec une deuxième place à Monte Pana et une sixième place à Bassano del Grappa. D’une façon générale, les équipes invitées ont été très bonnes en termes de résultats et d’état d’esprit, notamment sur les classements annexes.
🟥 Winner of the HiPro Combative Award of stage 2️⃣0️⃣:
🇮🇹 Giulio Pellizzari (VBF)#GirodItalia | #HiPro | #Proteine pic.twitter.com/Avwy1Mxvvq
— Giro d’Italia (@giroditalia) May 26, 2024
Alaphilippe, à la folie
Enfin, on conclut avec le retour de Julian Alaphilippe. Le double champion du monde a retrouvé des couleurs, même en cas de mauvais temps. Neuf fois dans les échappées, il a été récompensé du titre de super combatif. De plus, le Français a décroché un super succès d’étape en solitaire après une longue échappée et été proche d’un second bouquet lors de l’étape des routes blanches. Pourvu que ce ne soit pas un feu de paille, mais bien le début de renouveau pour lui. Va-t-il participer au Tour pour aider Remco Evenepoel ? Va-t-il accès la suite de sa saison sur les JO et les Mondiaux ? À noter que la Soudal Quick-Step est parti avec quatre bouquets dans la besace grâce à Tim Merlier.

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Les flops du Giro
Groupama-FDJ et Arkéa B&B Hôtels dans le dur
Contrairement à Decathlon AG2R La Mondiale, voire Cofidis, deux équipes françaises sont passées à côté de leur Giro. D’abord, la Groupama-FDJ a présenté la plus jeune équipe de cette édition. Mais, Laurence Pithie n’a réalisé que deux tops 10 alors qu’on pouvait attendre mieux de sa part, après un début de saison remarqué. De plus, l’équipe était essentiellement articulée autour de lui. Enzo Paleni a été le petit rayon de soleil. Ensuite, Arkéa B&B Hôtels a peiné à exister malgré les prestations plutôt convaincantes de Ewen Costiou. Jenthe Biermans n’a réalisé qu’un top 10 et David Dekker a été transparent. Ces équipes miseront tout sur le Tour de France alors que Cofidis a sauvé la mise avec un succès d’étape presque inespéré avec Benjamin Thomas. Ce succès a lancé la saison de la formation nordiste.

DSM Firmenich, Bardet, Intermarché-Wanty, Ewan : des déceptions en vrac
Puis, la DSM Firmenich PostNL est passée à côté de son Tour d’Italie, spécialement du côté des sprinteurs. Fabio Jakobsen a souvent été largué dès que la route s’élevait à peine et Tobias Lund Andresen a été sacrifié la plupart du temps pour son leader. De plus, ce duo a goûté au goudron transalpin lors d’une des rares arrivées où Jakobsen pouvait jouer sa carte. Malheureusement, Romain Bardet n’a pas répondu à ses objectifs avec un top 5 et une victoire d’étape. Mais, le grimpeur de Brioude a quand même limité la casse avec une huitième place au classement général. Sa forme a été trop irrégulière pendant trois semaines pour espérer mieux. Le seul jour où il pouvait s’imposer, il a subi la loi de Valentin Paret-Peintre.
Enfin, les constats des équipes Intermarché-Wanty et Israel Premier Tech ne sont guère plus satisfaisants. Ces deux formations ont rapidement perdu leur chef de file : Biniam Girmay et Michael Woods. Marco Frigo, Lilian Calmejane et Dries De Pooter ont eu beau se battre dans les échappées. Le résultat d’ensemble est finalement faible. Madis Mihkels a réalisé quelques placettes chez Intermarché-Wanty alors que Simon Clarke et Ethan Vernon ont été aux abonnés absents.
Enfin, petite mention à la bonne ambiance du côté de Jayco AlUla. La structure australienne avait investi sur le retour de Caleb Ewan. Ce dernier a plutôt râlé auprès de ses équipiers au lieu de jouer la gagne. Heureusement, Luke Plapp et Filippo Zana ne se sont pas sentis concernés par ses propos.
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