Portraits
William Barthau, la Coupe du monde avant un retour en France
Rencontre avec William Barthau, international Français de rugby à XIII, ancien joueur des Dragons Catalans et des London Broncos. A quelques jours du début de la Coupe du Monde (27 octobre au 2 décembre), il nous livre ses impressions sur cette compétition.
William, peux-tu te présenter en quelques mots ?
Je m’appelle William Barthau, je suis né le 30 janvier 1990 à Villeneuve sur Lot. Je suis international Français de Rugby à XIII et je joue au poste de demi de mêlée.
Je suis partie en sport étude à Toulouse à l’âge de 16 ans pendant deux années. Ensuite j’ai signé mon premier contrat pro à Perpignan à 18 ans où je suis resté pendant 5 ans à jouer aux Dragons Catalans en Super League. Cela fait maintenant 3 ans que j’ai signé à Londres pour les London Broncos, club de 2ème division anglaise.
Comment as-tu commencé le rugby et plus particulièrement le XIII ?
J’ai commencé à jouer au rugby à 4 ans à Pujols. Mon amour pour ce sport vient de ma famille. Mon grand-père jouait à Villeneuve XIII, mon père a suivi toutes les classes à Villeneuve XIII et ma mère y à jouer également. Depuis tout petit j’étais au bord du terrain à les suivre et c’est tout naturellement que j’ai commencé à le pratiquer.
Ton départ aux London Broncos a été un déclencheur pour ta carrière comment l’expliques-tu ? Quelles sont les différences entre la France et l’Angleterre ?
J’avais un énorme manque de temps de jeu à Perpignan à cause de la concurrence, notamment celle des joueurs étrangers aux palmarès et aux expériences supérieurs. Je n’ai donc pas trop eu la chance de m’exprimer avec eux. J’étais arrivé à un certain âge où il fallait prendre une décision pour pouvoir m’épanouir davantage sur le terrain en ayant plus de temps de jeu. J’ai eu la chance que les Londons Broncos m’aient contacté et je n’ai pas hésité pour signer.
C’est un état d’esprit différent, une culture différente. Je ne veux cracher sur la mentalité française car je suis français mais les anglais ont plus d’envie, ils savent ce qu’ils veulent. Quand ils ont un objectif, ils sont prêts à faire des sacrifices pour l’atteindre.
Quel bilan fais-tu de ta dernière saison en Angleterre ?
C’est une saison mitigée, collectivement nous n’avons pas atteint l’objectif de monter en Super League (1ère division) mais personnellement cela fait deux saisons que j’ai franchi un cap. Mon entraîneur me l’a dit et j’en suis très content. Grâce à toute l’équipe, je peux m’exprimer en apportant mes qualités sur le terrain pour être un joueur décisif. Le rugby à XIII est un sport d’équipe donc si je veux accomplir de bonnes choses, j’ai besoin de tout le monde.
La saison prochaine, retour en France au Toulouse Olympique XIII ?
Effectivement je reviens en France mais rien n’est fait avec Toulouse. Je suis en discussion avec eux. J’ai demandé à revenir en France en signant un contrat de « release » pour casser mon contrat car ma famille, ma copine et mon pays me manquaient. Cela faisait 3 ans que j’étais tout seul à Londres, le seul Français, ça commençait à faire un peu long. J’avais envie de voir autre chose, l’aventure anglaise m’a plu et m’a beaucoup appris mais il était temps pour moi de revenir en France. Je ne sais pas encore où j’évoluerais la saison prochaine, je suis plutôt focalisé sur la Coupe du Monde en ce moment.
Au vu des blessures des cadres, comment sens-tu la Coupe du monde ? La jeunesse du groupe ne sera-t-elle pas un handicap ?
Je la sens très bien, c’est vrai que ces derniers mois il y a eu de nombreux cadres qui se sont blessés et qui sont forfaits pour la Coupe du Monde mais il y a des joueurs pour les remplacer. Il faut passer à autre chose, on est un groupe de 24 et si on veut accomplir quelque chose de bien, on aura besoin de tout le groupe. Notre destin est entre nos mains.
Le groupe est jeune mais je ne pense pas que ce soit un handicap, au contraire. Nous avons hâte de voir ce que l’on peut faire tous ensemble, de jouer pour exprimer toute l’expérience qu’on a emmagasinée ces dernières années car il y a pas mal de joueurs qui ont le niveau Super League. Nous sommes tous sur la même longueur d’onde et je pense que nous pouvons réaliser de bonnes choses. Nous devons faire de notre jeunesse un atout en jouant sur notre envie et notre fraîcheur.
Comment appréhendes-tu la confrontation avec les superstars de NRL lors du match de poule face au champion du monde en titre Australien ?
Pour l’instant nous n’y pensons pas, nous avons d’abord un match de préparation contre la Jamaïque la semaine prochaine. Cela sera notre seul match pour nous préparer, il permettra de nous roder avant le début de la compétition. La rencontre est prévue le vendredi 13, la veille de notre départ pour la Coupe du Monde. Nous sommes focalisés sur le Liban qui sera le match le plus important. Etant dans une poule de 4 avec les 3 premiers qui se qualifient, nous savons très bien que tout se jouera contre le Liban et non contre l’Angleterre et l’Australie qui sont des nations majeures. Après, c’est ce qui se fait de mieux dans notre sport donc jouer contre sera motivant. Nous allons prendre du plaisir et montrer ce qu’on est capable de faire face aux meilleures équipes.
Le manque de médiatisation du XIII en France est-il un problème pour toi ?
Forcément ça reste un problème mais étant donné que notre sport en France n’est pas professionnel, je comprends que les médias ne s’y intéressent pas forcément. C’est dommage car quand on voit le spectacle en Angleterre ou à Perpignan avec les Dragons Catalans qui jouent en Super League, je pense que c’est un sport qui mérite d’être reconnu davantage qu’il n’est actuellement.
Si tu pouvais passer 30 minutes avec le sportif de ton choix, qui choisirais-tu ?
Je dirais Johnny Wilkinson pour qu’il me donne quelques-uns de ses secrets 🙂