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Endurance

6 Heures de Monza : Qu’attendre de la nouvelle Peugeot 9X8 ?

Antoine Ancien

Publié le

6 Heures de Monza Qu’attendre de la nouvelle Peugeot 9X8
Photo Icon Sport

WEC – SIX HEURES DE MONZA – La quatrième manche du championnat du monde d’endurance (WEC) marque l’entrée en compétition de la nouvelle Peugeot 9X8. Après avoir cumulé les kilomètres en piste lors de ses phases de tests, le constructeur français ne veut se mettre aucune pression avant d’aborder les 6h de Monza. Mais face aux Hypercars expérimentés de Toyota et Glickenhaus, il devra vite apprendre afin de se mêler à la lutte pour la victoire.

11 ans plus tard, Peugeot fait son grand retour en endurance. De 2007 à 2011, le Lion a triomphé sur les plus grands circuits du monde. À Monza, le Temple de la vitesse mais aussi à Spa, au Nürburgring, à Silverstone ou encore aux États-Unis. Son plus beau fait d’armes reste bien entendu sa seule et unique victoire dans la Sarthe à l’occasion des 24h du Mans 2009 avec la 908 (Peugeot en compte trois dans son histoire). Le constructeur basé à Poissy avait alors réussi à stopper l’hégémonie d’Audi.

Après avoir été sacré champion des Le Mans Series, des Asian Le Mans Series et de l’Intercontinental Le Mans Cup, Peugeot s’était engagé pour participer à la première saison du WEC et sa création en 2012. En proie à des difficultés financières, la marque française avait finalement fait volte-face au dernier moment, laissant seuls Audi, et Toyota, nouvel arrivant.

En septembre 2020, Peugeot annonçait son intention de venir jouer la gagne au Mans et en endurance en 2022. S’il faudra attendre 2023 et le centenaire des 24 Heures du Mans pour voir évoluer la toute nouvelle 9X8 sur le tracé manceau, sa présence se matérialisera dès ce week-end à l’occasion des 6 Heures de Monza. L’auto française va donc compléter un plateau jusque-là bien maigre avec Toyota, Glickenhaus et Alpine.

Le design, cet aspect unique qui différencie Peugeot de ses concurrents

En ayant décidé d’élaborer une LMH (Le Mans Hypercar), Peugeot, comme pour Toyota et Glickenhaus auparavant, a eu une grande liberté en matière de conception. Prouesse d’ingénierie ou pas (nous le verrons bien), c’est l’absence d’aileron arrière qui nous marque d’entrée. Les premières images du prototypes dévoilées l’an passé révélaient déjà l’absence de cet appendice. Pas de retour en arrière et un choix que les dirigeants de Peugeot assument. Olivier Jansonnie, Directeur Technique du programme WEC de Peugeot Sport expliquait : « Le règlement nous autorise à avoir un seul élément aérodynamique ajustable, sans qu’il soit précisé que ce doive être l’aileron arrière. Nos calculs et nos simulations ont démontré que nous pouvions être très performants sans aileron arrière ».

Directeur du groupe Stellantis, Jean-Marc Finot ajoute : « Cette absence d’aileron arrière sur la Peugeot 9X8 est un marqueur d’innovation majeur. On atteint un niveau d’efficience technique, en aérodynamique, qui nous permet de nous passer de cet artifice. Mais comment, en dépit de toutes les croyances et des habitudes, cette absence est dictée par la recherche de performance, nous allons en garder le secret aussi longtemps que possible ! »

Au-delà de cet aspect aérodynamique, la Peugeot 9X8 est équipée d’un moteur V6 2.6 litres bi-turbo de 500 Kw, soit environ 680 chevaux situés en position centrale (train arrière) et un moteur électrique à l’avant d’une puissance de 200 Kw (puissance totale ramenée à 690 chevaux max, règlement oblige). Directeur du Design chez Peugeot, Matthias Hossann raconte : « La technologie de la 9X8 étant signée à 100% Peugeot Sport, il fallait rendre cela visible par notre design. Sans aucun compromis sur la performance, nous cherchions à lui donner une posture unique et à garder une idée de carrosserie épurée qui tranche avec les voitures d’Endurance très géométriques de la génération précédente. »

Symbole d’une architecture atypique, l’habitacle de la 9X8 est révolutionnaire avec un cockpit aux allures futuristes. Clairement, le constructeur sochalien se démarque des Hypercars actuelles de Toyota et Glickenhaus. Singulière, on distingue les trois griffes lumineuses du Lion à l’avant comme à l’arrière de la carrosserie. Mais le savoir-faire de Peugeot Sport en matière de créativité ne doit pas faire oublier le plus important : viser les sommets en raflant de nombreuses victoires sur les différents tracés mondiaux et reconquérir le Mans en 2023, date anniversaire pour la marque qui fêtera les 30 ans de son deuxième succès avec la 905.

Deux trios de pilotes talentueux et des essais prometteurs

Peugeot peut compter dans ses rangs des pilotes chevronnés et qui connaissent bien les joutes de la discipline. Ainsi, la #93 est confiée aux mains de Paul Di Resta, Mikkel Jensen et Jean-Éric Vergne quand Loïc Duval, Gustavo Menezes et James Rossiter (qui remplace Kevin Magnussen, initialement prévu pour faire partie du programme Peugeot) piloteront la #94.

Les premières sorties en piste se sont déroulées en fin d’année dernière et se sont accentuées depuis janvier. En Europe, que ce soit sur le circuit d’Aragon (Espagne), du Castellet ou de Portimao (Portugal), la 9X8 a parcouru plus de 10 000 kms. De bon augure avant de pouvoir s’exprimer de manière officielle demain à Monza.

La Balance de Performance, une donnée à prendre à compte

Si elle a fait jaser le mois dernier au Mans pour diverses raisons, la Bop, cet outil désormais bien implanté en WEC, vise à ajuster les équilibres en matière de performances. De retour en Italie, les instances ont mis à jour les détails de celle-ci. Pour sa toute première course, la nouvelle Hypercar 9X8 aura l’avantage sur la concurrence et notamment sur son concurrent hybride Toyota. Peugeot sera autorisé à activer son système hybride sur l’essieu avant à partir de 150 km/h contre 190 pour le constructeur nippon.

Au niveau du poids, l’auto affichera quelques kilos de plus que chez ses adversaires avec 1079 kg sur la balance. Celui-ci est de 1071 pour la Toyota. Fixé à 1030 kg, Glickenhaus voit sa puissance augmenter avec 533 Kw soit 715 chevaux (18 de plus par rapport aux 24 Heures du Mans).

Lors de la première séance d’essais libres disputée vendredi après-midi, Peugeot a signé le troisième meilleur temps avec la #93, à 818 millièmes de la Glickenhaus qui a terminé première. La #94 a dû se contenter de 12 petits tours et est reléguée en fond de classement. Demain, les deux autres séances d’essais libres puis les qualifications en début de soirée viendront conclure toute la préparation de Peugeot qui entrera dans le vif du sujet dimanche et le départ donné à 12h.

Journaliste/rédacteur depuis mai 2021 - Coupe de monde de football, Roland-Garros, 24h du Mans autos...Qu'importe la compétition sportive, je vis le sport à chaque instant de l'année. Passionné depuis l'adolescence par son histoire, ses enjeux ainsi que par le milieu du journalisme, c'est en toute logique que j'ai décidé de rejoindre l'aventure Dicodusport. Mon but ? Vous transmettre ma fièvre sur chacune des disciplines.

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