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Basket-ball

Angelo Tsagarakis : « Je pars d’une page complètement blanche avec le 3X3 en Grèce »

Maxime Cazenave

Publié le

Angelo Tsagarakis  « Je pars d’une page complètement blanche avec le 3X3 en Grèce »
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Basket 3X3 – Peu de temps après avoir pris sa retraite en tant que joueur, Angelo Tsagarakis va désormais passer de l’autre côté de la barrière en prenant en main l’ensemble des sélections nationales de basket 3X3 en Grèce. L’ancien international français s’apprête donc à se lancer dans un nouveau défi de taille, et nous donne des premières indications sur cette nouvelle responsabilité qui lui tient énormément à cœur.

Cette nomination à la tête de la sélection grecque doit être une émotion particulière pour toi, notamment en raison de tes racines locales ?

Bien sûr ! J’ai eu l’honneur de représenter fièrement mon pays maternel en tant que joueur et désormais la possibilité de représenter mon pays paternel en tant que coach. C’est une belle histoire. J’ai toujours trouvé dommage, pour un vrai joueur binational comme moi, de ne pas avoir le droit de représenter ses deux pays. Je suis autant Grec que Français. C’est un fait génétique et une réalité émotionnelle. Je suis né en France et j’y ai grandi. Ma mère est Française. Mon nom, mon physique et mon caractère sont helléniques. Cette opportunité me permet de faire aujourd’hui ce que j’aurais dû avoir le droit de faire sur le parquet. Mais je t’avoue que j’aurais aimé d’abord boucler la boucle en France à ce niveau-là. Ce n’est pas faute d’avoir essayé maintes et maintes fois, mais les portes sont restées fermées, donc il fallait tout simplement avancer.

Comment se sont effectués les premiers contacts, et les dialogues qui en ont découlé avec la fédération ?

De manière très simple : je suis resté fidèle à moi-même. Le basket 3×3 en Grèce était resté au point mort. J’ai vraiment attendu jusqu’au dernier moment pour voir si j’allais avoir l’opportunité d’être responsabilisé au sein de la FFBB dans l’optique des JO 2024, avec la nouvelle garde d’entraîneurs de sélections 3×3 annoncée en octobre dernier. Il s’est avéré que non, donc j’ai commencé à me renseigner vis-à-vis des besoins de la fédération hellénique dans le domaine du 3×3, et elle était à la recherche de… tout !

Un appel d’offres avait été effectué. Grâce à mon réseau, je suis rentré en contact avec la légende Nikos Zisis, néo-retraité, et actif au sein de la fédération depuis quelques mois. Je me doutais qu’il avait l’oreille du président Vangelis Liolios, et on a eu un échange téléphonique inspirant. Deux jours plus tard, j’étais en conférence avec le président Liolios et son bureau. J’ai pu partager ma vision du projet 3×3, qui jusqu’à présent avait été laissé à l’abandon en Grèce. Le président est ambitieux. C’est un véritable passionné de basket, on sent à travers lui la nouvelle dynamique insufflée au sein de la fédération hellénique. Deux semaines plus tard l’accord était finalisé. L’annonce a mis un peu de temps à être officialisée car la fédération gérait dans le même temps le dossier Dimitis Itoudis en 5×5.

Quel va être ton objectif à la tête de cette sélection, qui malgré la popularité énorme du basket en Grèce, n’a pas disputé les derniers JO et ne possède pas de joueurs classés dans le Top 250 mondial actuellement ?

Ce qu’il faut bien comprendre, c’est que j’ai la charge de toutes les sélections nationales, et que je pars d’une page complètement blanche avec le 3×3 en Grèce. Mon réel objectif est de changer la culture du pays vis-à-vis de cette discipline ne suscitant aucun intérêt pour le moment, car méconnue, et laissée à l’abandon depuis le lancement du projet FIBA 3×3 en 2012. Pourtant, le premier championnat du monde de la discipline a eu lieu à Athènes ! Imagine un peu le gâchis. Donc étape par étape. Pour le moment, mon objectif reste à court terme car mon premier contrat s’étend jusqu’en septembre.

J’aimerais avoir un été studieux avec mes seniors et U23, tout en préparant les U17 pour le championnat d’Europe à la maison, à Athènes. Dans ce processus, je veux former le coach U17 qui sera mon assistant en seniors. Avec la fédération, l’idée est de collaborer sur la durée, mais il faut que les conditions conviennent aux deux parties. Affaire à suivre donc ! Mais à titre personnel, je vais déjà essayer d’éduquer le peuple au sujet de ce sport magnifique, et tâcher de séduire toute une génération de basketteurs talentueux, qui a les moyens de propulser le basket hellène vers le haut.

Est-ce que ce le projet sera axé principalement sur la jeunesse prometteuse qui émerge, notamment chez les U23 ?

C’est une question sur laquelle je reste en réflexion. Par exemple, cet été, il y a la Nations League U23, et les qualifications européennes coup sur coup, à deux jours d’intervalle à Tel Aviv. Est-ce que je fais deux équipes ? Ou je n’emmène que mes U23 pour les faire monter en pression ? Est-ce que je réalise une formule hybride ? Je me laisse encore un peu de temps, mais l’idée de privilégier la jeunesse me stimule beaucoup. Pourquoi pas suivre le modèle russe qui s’est soldé par une médaille d’argent aux JO ! Je ne veux cependant pas mettre de côté les anciens car pour promouvoir le 3×3, et le faire évoluer rapidement au sein du territoire, il nous faut des ambassadeurs reconnus dans le milieu basket, un peu comme je l’étais à mon échelle de mon temps.

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Tu vas enfiler un nouveau costume après celui de joueur. Comment appréhendes-tu le fait de passer de l’autre côté de la barrière, peu de temps après avoir stoppé ta carrière professionnelle ? Est-ce que ton travail avisé de consultant pour Sport en France et LNB TV a été une motivation supplémentaire pour franchir le pas ?

Je ne sais pas si c’est mon rôle de consultant qui m’a un peu plus incité à franchir le pas, mais il est évident que je prends plus de plaisir à encadrer le très haut niveau 3×3, que le basket 5×5 de manière générale. C’est un management différent. On crée des équipes plus autonomes sur le terrain, et surtout le 3×3 permet de développer beaucoup plus les joueurs individuellement que le basket normal. Ça me stimule particulièrement. Le 3×3 est un incubateur de progression accélérée bénéfique au 5×5, et c’est à mon humble avis le meilleur outil de formation désormais disponible pour les entraîneurs. Mon corps n’est plus apte à subir les exigences du jeu, donc la transition vers le coaching s’est faite naturellement.

Journaliste/Rédacteur depuis 2012 - Bercé par l’amour des Girondins de Bordeaux, les échecs de Christophe Moreau sur le Tour de France sous l'ère Lance Armstrong et le fade-away létal de Dirk Nowitzki, ma passion dévorante pour le sport a toujours été un pan incontournable de ma vie. Transmettre ma passion à l’écrit a été une transition naturelle. Suiveur assidu de basket et de hockey sur glace, je garde toujours un peu de place pour suivre le cyclisme, le football et le maximum de performances françaises.

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