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Portraits

Cécilia Berder, continuer à progresser et prendre du plaisir

Nicolas Jacquemard

Publié le

Cecilia Berder

Nous avons rencontré Cécilia Berder, escrimeuse de haut-niveau et journaliste, qui vient de remporter deux médailles de bronze aux Championnats du Monde de Leipzig.

Cecilia, peux-tu te présenter en quelques mots ?

Je m’appelle Cécilia Berder, j’ai 27 ans, je suis originaire de Bretagne et licenciée au club d’Orléans depuis 2007. A côté de ma vie de sportive, je suis journaliste à France Info où je fais des chroniques tous les week-ends.

Comment as-tu commencé l’escrime ?

C’est un vrai coup de chance ! J’étais assez hyperactive quand j’étais petite et je voulais faire de l’escalade. Mon surnom était « la petite chèvre » car je grimpais partout :). A 7 ans, j’ai voulu aller dans un club à Quimper, mais il n’y avait plus de places, il a fallu que j’attende un an. Ma mère avait entendu parler de l’escrime et m’a dit que j’avais le look pour en faire, que ce sport m’irait bien. J’ai donc commencé comme cela à 7 ans et ça dure maintenant depuis 20 ans.

Pourquoi avoir choisi le sabre comme arme ?

J’ai d’abord commencé par le fleuret mais je me suis vite rendu compte que cette arme demandait beaucoup d’endurance et j’avais envie de quelque chose de plus explosif. Mon maître d’armes a très vite vu que cela ne me correspondait pas et il m’a envoyé dans la salle à côté avec les garçons qui faisaient du sabre. Dès que j’ai essayé, je me suis dit que c’était vraiment cool et que c’était ce que je voulais. Un mélange de stratégie et de rapidité, tout ce que j’aime !

Tu as remporté deux médailles de bronze aux mondiaux, es-tu satisfaite de tes compétitions ?

Bien sûr, cela a été de très beaux championnats. Revenir avec deux médailles des mondiaux c’est rare, je suis donc très contente. En individuel j’aurai pu perdre au premier tour car je me qualifie 15 à 14. Et par équipes nous sommes menées de 10 touches dans le match pour la médaille de bronze. A peu de choses près je finissais ces championnats en étant éliminée au premier tour de l’individuel et 4ème par équipes. Oui ces deux médailles sont de vraies satisfactions.

Après je pourrais toujours me dire que j’aurai pu la gagner cette demi-finale en individuel mais je connais la difficulté pour accrocher des médailles, il y a très peu d’élues. Je ne peux pas me permettre d’être déçue.



Par équipes, vous remportez donc le bronze, est-ce une joie différente de gagner collectivement ?

Evidemment c’est encore plus fort, en plus j’ai eu la chance de mettre les touches finales. En individuel, quand vous vous retournez le coach et les filles de l’équipe sont contents mais par équipes quand vous avez les trois autres filles qui vous courent dessus à la fin toutes les émotions sont démultipliées. C’est plus de pression quand on se bat pour une équipe mais, forcément, quand on gagne, la joie est multipliée par le nombre de personnes dans l’équipe ! C’est énorme, ce genre d’émotions il n’y a que le sport qui les procure.



Quel est ton meilleur souvenir comme escrimeuse ?

Il y en a plein ! Je dirais le gain de la médaille de bronze par équipes à Paris en 2010. C’était ma première titularisation au sein de cette équipe et nous avions gagné la médaille en France, devant notre public. Remporter une médaille à la maison, devant la famille, qui plus est en équipes, ce sont des éléments qui me parlent vraiment ! De plus, le cadre était super car la compétition s’est déroulée au Grand Palais ! 🙂

Quels seront tes objectifs pour la prochaine saison ?

En escrime, les saisons se ressemblent beaucoup. Nous allons recommencer les Coupes du Monde en novembre, il y aura huit étapes où j’espère briller autant que cette année. J’ai envie de confirmer mon rang. Ensuite, il y aura les championnats d’Europe et du Monde en juin et juillet. Ce sont les gros rendez-vous chaque année ! Il y aura aussi les championnats de France avec mon club d’Orléans et pour moi que ce soit une compétition de quartier ou au bout du monde, l’objectif est toujours le même : m’éclater et gagner !

Tu es aussi journaliste, comment arrives-tu à concilier cela avec ta carrière de haut niveau ?

C’est de l’organisation, quand je pars trois semaines en compétition, il faut que j’enregistre mes chroniques à l’avance. C’est très passionnant, mais un peu fatiguant. J’ai deux univers, un avec l’escrime et un à la radio. Certains ne savent même pas que je suis escrimeuse de haut niveau ! Cela me permet de trouver un équilibre et de rencontrer plein de personnes d’horizons différents.

Paris 2024, c’est presque fait, est-ce que cela peut être un objectif pour toi de finir sur ces JO ?

En 2024, j’aurai 34 ans, donc je ne sais pas trop. Ça dépendra de pas mal de choses. La vie de sportive est difficile et j’ai parfois du mal à me projeter au delà d’une année. Est-ce que je serai encore en forme physiquement et mentalement ? Est-ce que les coachs voudront encore de moi ? Est-ce que j’aurai encore la volonté ? Plein de questions où je n’ai pas les réponses. Il faut aussi prendre en compte que je veux avoir une vie de femme et je n’ai pas envie d’avoir cette seconde vie avec le corps brisé. Ce n’est jamais simple de prendre sa retraite et ce sera à moi de faire les bons choix. Aujourd’hui le corps va bien et je continue à progresser dans mon sport, c’est quelque chose de très important pour moi. Aujourd’hui, aller jusqu’en 2024 me paraît fou, mais on verra avec le temps.

Si tu pouvais interviewer le sportif ou la sportive de ton choix, qui choisirais-tu ?

J’en ai plein dans la tête, mais je dirais Armel le Cléac’h ! La voile est un sport qui me dépasse. La prouesse physique et mentale pour arriver à faire ce qu’il a fait, je trouve cela dingue. Je pense qu’il aurait plein de choses à nous apprendre sur la gestion du quotidien et des émotions.

 

Passionné de sport et entrepreneur depuis mes 18 ans, la création de Dicodusport m'a semblé évidente pour participer à la médiatisation d'un plus grand nombre de sports. Le chemin est long mais avec une équipe des plus motivées et les Jeux Olympiques de Paris 2024 en point de mire, nous y arriverons ! Journaliste dans le monde du sport depuis plus de 5 ans, je traite aussi bien de football, de rugby, de biathlon que de cyclisme.

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