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CIO : Martin Fourcade et Renaud Lavillenie, deux champions à la lutte

Situation ubuesque au sommet du sport français. Martin Fourcade et Renaud Lavillenie, tous deux intéressés par une candidature au CIO, vont être départagés par une commission spéciale. Une procédure qui divise.
Qui succédera à Tony Estanguet en tant que membre du CIO ? Si Martin Fourcade et Renaud Lavillenie sont candidats, le mode de sélection fait grand débat au sommet du sport tricolore. En effet, c’est une commission spéciale, réunie en catastrophe, qui va devoir départager le biathlète et le perchiste, afin d’élire le successeur de l’homme fort du comité d’organisation des Jeux de Paris 2024.
« Un procédé inacceptable » pour Guy Drut
Première figure du sport français à monter au front, le médaillé d’or aux JO de 1976, Guy Drut. Et il n’y va pas par quatre chemins : « On nous demande de choisir entre deux champions olympiques qui ont toute légitimité pour entrer au CIO. L’un ou l’autre sera lésé. C’est un procédé inacceptable, ça ne va pas améliorer l’image du mouvement sportif français. » Celui qui doit faire partie des 15 personnes qui devront trancher vise clairement Denis Masseglia, président du CNOSF (Comité national olympique et sportif français). Mais pourquoi tant de précipitation et de remue-ménage ?
Un seul Français peut siéger au CIO
Et c’est là que le bât blesse. La commission des athlètes du CIO ne compte que 105 places et deux sportifs d’un même pays ne peuvent y siéger. Si Renaud Lavillenie aurait les faveurs de nombreuses personnalités comme le président de l’IAAF (Fédération Internationale d’Athlétisme), Sebastian Coe, il se murmure que Denis Masseglia aurait une (petite) préférence pour le quintuple champion olympique Martin Fourcade.
Or, et c’est là que ça se complique, un candidat, participant aux JO d’été, ne peut être élu que lors des JO d’été, et même chose pour un sportif participant aux JO d’hiver. Dès lors, si le Catalan était choisi, il devrait attendre les JO d’hiver en 2022 pour candidater, et mettre sur le carreau Renaud Lavillenie, pourtant prêt à se présenter dès Tokyo 2020. En clair, la France prendrait alors le risque de perdre son siège l’an prochain. Inenvisageable.
Masseglia assume
En attendant, cette commission controversée se réunit ce mercredi. Sous pression, Denis Masseglia s’est défendu auprès de l’AFP : « Je ne peux empêcher personne d’être candidat et j’ai appris mi-juillet que la date fatidique du CIO pour déposer une candidature était le 9 septembre. A partir de là, il fallait bien organiser une procédure. Celle que j’ai proposée suit les recommandations du CIO et j’ai eu l’assentiment des deux candidats. » Quelle que soit la décision, celle-ci ne devrait pas convenir à tout le monde. Un bazar dont le mouvement sportif français se serait bien passé.