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Coupe du monde 2023 : pourquoi World Rugby veut une compétition à 24 équipes ?

Brett Gosper, directeur général de World Rugby, a annoncé la volonté des plus hautes instances du rugby mondial d’organiser la Coupe du monde de rugby à 24 équipes au lieu de 20, et ce dès 2023. Mais pour quelles raisons ?
« Nous avons toujours pensé à une expansion plutôt qu’à une réduction. C’est juste une question de savoir “quand” nous allons le faire plutôt que “si” nous allons le faire. » Les mots sont clairs. Comme pour le football et ses prochaines Coupes du monde à 48 équipes, le rugby devrait selon toute vraisemblance voir son Mondial évoluer afin d’engager 24 nations au lieu de 20. Évidemment, le premier enjeu est commercial et le DG de World Rugby ne s’en cache pas : « La tendance pour nous, c’est d’essayer de développer ce sport, auprès des fans et des marchés commerciaux. »
Effectivement, la perspective de voir quatre équipes supplémentaires batailler pour le titre mondial ouvre la voie à des pays dans lesquels le rugby émerge, à l’image de l’Espagne ou de l’Allemagne où l’ovalie se développe. Si les Espagnols ont déjà disputé une Coupe du monde (1999), les Allemands se verraient bien y participer pour la première fois, d’autant plus que la patte germanique est déjà présente dans le rugby professionnel. Par exemple, Hans-Pieter Wild, riche homme d’affaires suisse d’origine allemande, est le propriétaire du Stade Français depuis début 2017. Il y a encore quelques semaines, il était même le principal protagoniste d’un programme de développement du rugby outre-Rhin. Ainsi, ouvrir la compétition à des nations qui se donnent les moyens de tutoyer les sommets prend tout son sens.
Enfin, voir une compétition à 24 pays a également un but commercial. Droits TV, produits dérivés, afflux des supporters, un Mondial avec quatre équipes supplémentaires engendrait en effet des retombées économiques plus conséquentes et permettrait de mobiliser davantage de sponsors. Si l’argument du développement du rugby est avancé, celui lié à l’argent n’est ainsi jamais très loin. Sur un plan sportif, si le mode de qualifications devrait être revu, les scores fleuves risquent d’être encore plus nombreux lors de la compétition. Une chose est sûre, l’argument de la compétitivité, lui, n’a pas été évoqué pour World Rugby. Tant pis pour le spectacle.