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Cyclisme sur route 2025

Cyclisme : Puck Pieterse, une future cannibale en construction

Maxime Cazenave

Publié le

Cyclisme : Puck Pieterse, une future cannibale en construction
Photo Icon Sport

CYCLISME SUR ROUTE – Vainqueure de la Flèche Wallonne mercredi, Puck Pieterse a enfin décroché la grande victoire sur une classique autour de laquelle elle tournait depuis de longs mois. Constamment placée, la Néerlandaise de seulement 22 ans confirme au fil des épreuves qu’elle a tout pour devenir une véritable cannibale dans les prochaines années.

On attendait Demi Vollering, Elisa Longo Borghini, Lotte Kopecky ou encore Katarzyna Niewiadoma au moment de sortir les favorites de la Flèche Wallonne 2025. Au sein d’un plateau relevé, Puck Pieterse faisait ainsi « seulement » figure de grande outsider pour la plupart des spécialistes. Mais à force d’accumuler les places d’honneur, il fallait bien que l’heure de la coureuse de la Fenix-Deceuninck sonne enfin.

Une régularité époustouflante depuis ses débuts sur route

C’est donc au sommet du Mur de Huy que cette dernière a enfin décroché son premier grand succès sur une classique. Et avec la manière. Patiente dans l’ascension, elle est ainsi restée collée à la roue de Demi Vollering, avant d’être la seule à pouvoir dépasser sa compatriote dans les 150 derniers mètres, en déployant une puissance exceptionnelle. Sa joie au moment de franchir la ligne a donc fait plaisir. Depuis son arrivée sur route, la spécialiste du cyclo-cross avait déjà prouvé ses qualités exceptionnelles, peu importe le terrain.

Excepté sa toute première course professionnelle, l’Omloop Van Het Hageland, disputé début 2022, la Néerlandaise affiche une régularité absolument démentielle. Sur les 20 courses d’un jour disputées depuis, elle a ainsi terminé à… 18 reprises dans le Top 10 ! Même ses deux pires résultats restent plus que corrects, étant donné qu’il s’agit de deux 13èmes places. Entre-temps, elle n’a disputé qu’une seule course par étapes, le Tour de France 2024. Un Tour sur lequel elle s’était également illustrée en signant une 11ème place synonyme de maillot blanc, mais en décrochant aussi une magnifique victoire d’étape sur les routes de Liège-Bastogne-Liège. Bref, dès que Puck Pieterse est sur une course, ce n’est pas pour trier les lentilles.

Puck Pieterse, un moteur hors norme à canaliser

Si elle a prouvé mois après mois qu’elle était déjà l’une des filles les plus puissantes du peloton, cette impression s’est renforcée en ce début de saison. Malgré une nouvelle saison complète en cyclo-cross, la Néerlandaise n’a eu qu’un mois de pause avant d’effectuer ses débuts sur route le 1er mars, lors de l’Omloop Het Nieuwsblad. Ce qui ne l’a donc pas empêché de s’illustrer. Toutefois, la victoire lui a constamment échappé, parfois de peu. Sur le Trofeo Ori in Euro, elle a été battue par Karlijn Swinkels dans un sprint à deux, tandis que sur l’Amstel Gold Race, elle fut, au même titre que Juliette Labous, surprise par Mischa Bredewold dans le final. À chaque fois, elle payait un manque de finesse tactique criant.

En effet, pendant que la plupart des cadors ont tendance à rester au chaud, et à compter leurs efforts, Puck Pieterse a tendance à faire preuve d’impatience. Ainsi, sur chaque course, cette dernière a eu tendance à en faire trop. Que ce soir en multipliant les attaques, ou en roulant en tête de groupe sans réelle raison. Sur l’Amstel, lorsque le coup avec Labous et Silvia Persico est parti, c’est encore elle qui a effectué la majorité du boulot, enchaînant les relais longs et appuyés.

« Essaie de rester calme, pour une fois »

En revanche, à Huy ce mercredi, la coureuse de 22 ans est cette fois bien restée au chaud. Manager de la Fenix-Deceuninck, Michel Cornelisse a ainsi confirmé après la course qu’il avait dû imposer cette patience à sa fougueuse leader : « Aujourd’hui, j’ai dit à Puck : Essaie de rester calme, pour une fois ». Sur un effort lui convenant à merveille, la Néerlandaise a ensuite conclu, en réalisant une performance exceptionnelle sur les pentes du Mur de Huy. En effet, elle a signé le même temps d’ascension que Bastien Tronchon, 18ème de la course masculine, preuve de sa force énorme !





Un potentiel sans limites pour performer sur tous les terrains

Mais alors, jusqu’où peut aller le phénomène Puck Pieterse ? « Je la compare à Mathieu van der Poel, a tenté Michel Cornelisse. Il était aussi inarrêtable au début de sa carrière. Puck ne connaît qu’une seule position : à fond. Il ne faut pas trop changer ça, car c’est ce que les gens veulent voir ». La comparaison tient la route, tant la jeune néerlandaise a montré son habileté à franchir les bosses, les pavés, ou à développer des watts sur du plat. Le tout, en disposant d’une petite pointe de vitesse lui permettant de se mêler à des sprints.

Mais à contrario d’un van der Poel, qui a toujours affiché des limites en montagne, la cyclo-cross women, également championne du monde de VTT cross-country, pourrait également se mêler à des batailles en haute montagne. Lors de ses premières confrontations avec de vrais cols sur le Tour de France 2024, elle avait signé des performances prometteuses en allant chercher une 7ème place au Grand-Bornand, avant d’assurer le maillot blanc en terminant 17ème à l’Alpe d’Huez. Alors qu’elle fêtera ses 23 ans le 13 mai prochain, la native d’Amersfoort dispose du coffre pour chasser sur tous les terrains.

Pour le moment, elle semble donc se concentrer sur la chasse aux classiques. Avec une science tactique plus affinée, et un poil plus de patience, elle ne semble avoir aucune limite. Sa victoire sur la Flèche va en tout cas déjà lui enlever un poids sur la conscience. Libérée, cette dernière peut rapidement devenir un réel épouvantail dans la plus pure tradition du cyclisme néerlandais. Dès dimanche, elle sera en tout cas scrutée avec attention sur Liège-Bastogne-Liège, sur les routes où elle s’était imposée sur le Tour. Avec un nouveau statut, celui d’une coureuse qui a déjà goûté à la victoire.

Journaliste/Rédacteur depuis 2012 - Bercé par l’amour des Girondins de Bordeaux, les échecs de Christophe Moreau sur le Tour de France sous l'ère Lance Armstrong et le fade-away létal de Dirk Nowitzki, ma passion dévorante pour le sport a toujours été un pan incontournable de ma vie. Transmettre ma passion à l’écrit a été une transition naturelle. Suiveur assidu de basket et de hockey sur glace, je garde toujours un peu de place pour suivre le cyclisme, le football et le maximum de performances françaises.

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