Athlétisme
Hypomeeting Götzis : Le plateau de l’heptathlon
ATHLÉTISME – L’heptathlon rajeunit et se densifie. La compétition pourrait être mémorable ce week-end au Hypomeeting de Götzis, en Autriche. Faisons un point sur les forces en présence du côté des dames.
Dans les Alpes autrichiennes, deux femmes veulent se pousser vers les sommets. Pour cette 48e édition du meeting de Götzis, la liste de départ est bien garnie. Des heptathlètes expérimentées feront face à la jeune garde de la discipline. Anna Hall et Adrianna Sulek pourraient bien faire gonfler le compteur de points. La première d’entre elles est une nouvelle venue sur le circuit mondial et cela ne l’a pas empêché de performer rapidement. Après avoir glané le titre NCAA en juin dernier, Hall est montée sur la boîte lors des Mondiaux à Eugene. L’athlète de 22 ans a atteint 6 755 points, elle est repartie de l’Oregon avec la médaille de bronze. L’Américaine est en pleine progression et ses premières sorties de l’été sont impressionnantes avec des records battus et d’autres chatouillés.
La bataille vers les 7 000 points sera rude avec la présence d’Adrianna Sulek. La vice-championne d’Europe en titre voudra faire mieux que sa deuxième place de l’an passé au Hypomeerting. La Polonaise s’est améliorée dans toutes les disciplines sauf aux lancers, ce qui lui est préjudiciable dans sa quête de gloire. Le poids et le javelot sont de loin ses plus gros points faibles. En se surpassant dans ces épreuves, elle pourrait être aisément au-dessus de sa meilleure marque en carrière.
L’inconnue « KJT »
Anouk Vetter est la vainqueure sortante du meeting de Götzis. Il y a un an, quasiment jour pour jour, la Néerlandaise a battu son record avant de le pulvériser deux mois plus tard aux championnats du monde (6 693 puis 6 867). A 30 ans, son meilleur niveau est toujours présent. Celle qui a une médaille dans tous les grands championnats ne viendra pas en Autriche pour faire de la figuration. Contrairement à Sulek, elle apprécie lancer et lancer loin. Son record au javelot est simplement hallucinant pour une spécialiste des épreuves combinées : 59m81. Un essai qui lui permettrait d’entrer avec facilité dans une finale olympique. Ce week-end, soyez prêts à la voir tout donner au lancer du javelot avant de contrôler sur l’épreuve finale, le 800m.
Quid de Katharina Johnson-Thompson ? La Britannique est l’athlète la plus proche du record du monde parmi les engagées. Sauf que “KJT” n’a plus réalisé de performances majuscules depuis 2019. Par la suite, seulement un total de 6 377 points à se mettre sous la dent pour cette carnivore de l’heptathlon. La championne du monde de Doha avance dans le flou. Il est difficile de savoir où elle en est dans sa préparation. La semaine dernière, à Loughborough, elle fêtait son retour, 9 mois après les Jeux du Commonwealth. Götzis ressemble à un premier révélateur dans l’optique des Mondiaux, en Hongrie.
Les Pays-Bas et les États-Unis arrivent en nombre
Les Pays-Bas sont une nation forte des épreuves combinées et le renouvellement au plus haut niveau ne se fait pas attendre. Sofie Dokter et Marijke Esselink accompagneront Vetter à Götzis. Meilleure débutante l’an passé, Dokter semble en mesure de passer au-delà des 6 144 points, son record. Et cela à seulement 20 ans. Cette année, pas de présences belges. Nafissatou Thiam reprendra la compétition un peu plus tard et peaufine sa préparation en Afrique du Sud. Noor Vidts, un temps annoncée parmi les engagées, a déclaré forfait il y a quelques jours. Ses mollets la font souffrir et elle préfère ne pas prendre de risques.
Le Top 10 risque d’être assez dense. Le duo finlandais Maria Huntington et Saga Vanninen sera à surveiller ainsi que les deux autres Américaines Annie Kunz et Taliyah Brooks. Les organisateurs ont invité trois locales de 23 ans et moins. Sarah Lagger est la plus expérimentée avec un titre de championne du monde U20 alors qu’elle n’avait que 16 ans. Bonne lanceuse, il lui manque beaucoup de vitesse de pointe au-dessus des haies et sur le demi-tour de piste. La Française Esther Turpin, 14e l’an passé, n’est pas du voyage en 2023.