Jeux Paralympiques de Paris 2024
Jeux de Paris 2024 : Photographes, elles ont vécu au cœur de l’évènement

PARIS 2024 – Laura Jonin et Mathilde L’Azou ont été photographes lors des Jeux Olympiques et Paralympiques. Elles racontent leur aventure.
Plongées au cœur de l’évènement de la grande fête qu’a été Paris 2024. Que ce soient les Jeux Olympiques ou les Jeux Paralympiques, Paris a été le centre du monde pendant un peu plus d’un mois de compétitions sportives. Mais en réalité, c’est dès l’arrivée de la flamme à Marseille que la France a commencé à vibrer pour les JO. Doucement d’abord, puis de plus en plus intensément, jusqu’à la cérémonie d’ouverture. Et pour immortaliser ce moment, des photographes mobilisés sur tous les sites et aux quatre coins de la France, pour relayer et faire vivre, sous un autre œil, ces Jeux.
On a tous en tête cette emblématique photo du surfeur Gabriel Medina, immortalisée par le photographe Jérôme Brouillet. Le Brésilien célébrait la fin de sa vague, index en l’air, planche décollée des pieds. Comme en lévitation le temps d’un instant. Le temps de l’éternité de la photo. De notre côté, nous avons pu rencontrer deux photographes qui officiaient du côté des JOP, pour Paris 2024. Mathilde L’Azou était photographe au cœur des JOP, tandis que Laura Jonin officiait pour le relais de la flamme olympique. Deux angles, deux façons de voir le rendez-vous du siècle, côté français. « C’est dur de raconter en quelques mots ce qu’on a vécu », reconnaît Mathilde L’Azou, créatrice de contenus pour l’évènement.
Le tourbillon des JOP vs la montée de la « hype »
Cette dernière a pu vivre ce tourbillon à son sommet : « Le but était de montrer ce que ne montrent pas forcément les agences. Montrer l’envers du décor. On se retrouve avec un paquet d’émotions et c’est dur de garder un seul moment ». L’envers du décor, elle nous le raconte : « Je me suis retrouvée au judo, dans le couloir, avec les athlètes qui attendent de rentrer sur le tatami. Tu peux shooter ce moment de concentration, mais aussi la détresse. J’étais pour la médaille de bronze de Clarisse Agbegnenou. Et j’ai vu des choses auxquelles je n’aurais pas eu accès si c’était d’autres athlètes ». Une hype qui s’est ressentie au niveau des réseaux sociaux. L’Aixoise nous l’explique : « Je n’ai jamais eu autant de notifications sur le téléphone (rires). C’est un truc de dingue. C’était de la folie, des likes à la seconde qui dépassent l’entendement. Mais c’était une pression, car on n’avait pas le droit à l’erreur ».
Là où Laura Jonin, sur le relais de la flamme, a pu assister à la montée. « J’ai intégré le convoi à mi-chemin, à la mi-juin. J’ai voulu suivre le relais à la télé, pour voir comment cela fonctionnait. Mais je n’ai pas voulu m’écœurer, donc je n’ai quasi rien regardé après, avant de commencer. Mais la hype, je l’ai sentie. Les locaux étaient vraiment heureux de voir la flamme chez eux. Même s’il y avait la déception que cela passe vite ». Mais aussi, avec cette liberté : « On avait plus de libertés, on pouvait aller dans le public », confirme la photographe lyonnaise.
Mondo sur le toit de l’Olympe ! #Paris2024 #WorldRecord pic.twitter.com/ueFIOFsrTn
— Laura Jonin (@laura_jonin) August 5, 2024
Prendre le temps de profiter et de réaliser un contenu plus artistique
De la hype, de la prise d’émotions, sans négliger le travail, très intense. Il faut vite envoyer les photos, des vidéos, pour que l’organisation des JOP relaye au plus vite sur ses différentes plateformes, des moments forts. Mathilde L’Azou a néanmoins pu profiter du moment de privilège, d’être au cœur de l’évènement. « Je prenais le temps de lever la tête, de me dire « Ok, je suis face au Château de Versailles, tu as envoyé tous les contenus, profite du spectacle, car des Jeux comme cela, on n’en aura plus de notre vivant ». Mais, pendant la cérémonie d’ouverture, il fallait travailler vite et intensément, pour partager des contenus exclusifs.
« On était en back-up, parce qu’ils avaient les contenus de France TV, en termes de vidéos, mais aussi de photos. Le but, c’était vraiment de montrer un œil différent. Prendre du recul et avoir d’autres angles de vue, notamment la vision du spectateur. Prendre l’ambiance autour du relais. J’avais du temps, j’ai pu profiter du moment, de l’ambiance », confirme Laura Jonin. Et parmi les relayeurs de la flamme, des champions, voire des immenses champions. Mais aussi des personnes plus anonymes, mais qui ont contribué à la vie sportive ou associative de la ville ou village que traverse la flamme. « On les filmait sans distinction de célébrité ».
Et même si Laura Jonin n’a pas photographié les compétitions sportives, il n’y a pas de regrets pour la Lyonnaise. « J’ai pu en profiter en tant que spectatrice. Et y emmener mon père, car c’est lui qui m’a fait aimer le sport ». Mais elle jette une bouteille à la mer : « Il y aura d’autres JO, j’espère que j’aurai l’occasion d’aller à Los Angeles, mais aussi dans les Alpes en 2030, parce que je suis dans la région ».
Quelle aventure…
Un rêve éveillé, tous les jours. Que le réveil fut rude ce matin.
Très honorée d’avoir pu prendre part à cette formidable épopée, au sein de l’équipe de @Paris2024 🫶 pic.twitter.com/XGJqIyCpH7
— Mathilde L’Azou (@MathildeLAzou) August 12, 2024
Après l’intensité, gérer le spleen post évènement
Travail intense et fatigue, les photographes devaient tout de même penser à eux et ne pas tomber dans le piège de vouloir trop faire, durant les JOP : « L’adrénaline te prend. Mais j’étais à Rio et je sais qu’il ne faut pas faire l’erreur de se laisser prendre et faire trois sports par jour. Je me suis concentrée la première semaine sur le sport que je devais faire. Puis, quand j’ai vu que j’avais le temps, j’allais sur d’autres sports. En veillant à avoir minimum six heures de sommeil par jour. Mais j’avoue qu’à la fin des Paralympiques, tu sais que c’est la fin et tu te lâches. Car tu sais que ce sont les dernières fois que tu fais ça. J’avoue que je sens la fatigue », confirme Mathilde L’Azou.
Fatigue, mais aussi spleen. Difficile de retrouver une vie « normale », après avoir vécu aussi intensément. « Entre les CM, les forces de l’ordre et l’organisation, on était un groupe conséquent. Du jour au lendemain, tu retrouves ta petite vie. C’est pour cela que j’ai souhaité rester à Paris, chez mes proches. Pour ne pas être seule, sortir et voir les épreuves. Mais cela a été une émotion intense le soir de la cérémonie d’ouverture des JO. Car j’étais encore avec mes collègues. Il fallait vivre ce moment avec eux, qui ont fait vivre la flamme olympique », explique Laura Jonin.
Même son de cloche pour Mathilde L’Azou : « J’étais off sur le dernier jour des Paralympiques, mais je suis allée les voir. On est allé au club France. La soirée était excellente et on a vraiment voulu savourer. Cela fait trois jours que c’est terminé (au moment de l’interview), mais il y a toujours la même émotion. Les larmes ont pas mal coulé ces derniers jours. Je n’ai pas fait la différence entre olympisme et paralympisme. Quand les JO se sont terminés, j’avais encore dix jours pour faire de super photos. Mais à la fin des JP, on rentre chez soi ».
Une chose est sûre pour tous les protagonistes (de près ou de loin) de Paris 2024, ien ne sera plus comme avant. La parade est terminée.
Rentrons il commence à pleuvoir.
MERCI ❤️ pic.twitter.com/Kvqyf0Rwtw— Paris 2024 (@Paris2024) September 8, 2024