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Tennis

La belle histoire de la paire de double Grégoire Jacq / Manuel Guinard

Tom Compayrot

Publié le

Antoine Merlet

TENNIS – Ils étaient dans l’anonymat du circuit secondaire il y a encore un mois, mais ont vécu une parenthèse enchantée. Grégoire Jacq et Manuel Guinard, qui ont commencé à jouer ensemble l’année dernière, ont fait leur entrée dans le Top 100 mondial de double grâce à deux semaines de folie, entre Roland-Garros et Lyon. Dicodusport a recueilli leurs impressions.

Le 23 avril dernier, Grégoire Jacq et Manuel Guinard s’inclinaient en double au premier tour du Challenger 75 d’Ostrava (République Tchèque). Ils étaient alors loin de se douter de ce qui allait suivre. Car même s’ils ont gagné plusieurs Challengers depuis leurs débuts ensemble en juin 2023, les deux amis étaient encore loin des sommets du circuit de double. C’est ainsi qu’ils n’ont d’ailleurs pas réussi à se qualifier pour Roland-Garros cette année. Avec leur classement combiné de 208 à l’époque, ils ne figuraient qu’en dixième place sur la liste d’attente. Et devaient attendre une wild-card de la part de la Fédération… qui n’est jamais venue.

« Une parenthèse dans notre carrière »

Alors convaincus qu’ils ne pourraient pas participer à Roland-Garros en double cette année, Grégoire Jacq et Manuel Guinard ont repris le cours de leur saison. Le second est parti vers l’Allemagne pour participer à un nouveau Challenger. Mais le destin a tourné en leur faveur alors qu’il était sur le trajet. Les forfaits en double se sont accumulés du côté de Paris, jusqu’à finalement arriver à 10 après plusieurs jours. Guinard a donc fait demi-tour pour rejoindre Jacq, et les deux se sont inscrits pour prendre la dernière place restante à quelques heures de la date limite. Ils sont donc entrés dans le tableau de double de Roland-Garros contre tous les pronostics. Et une fois à la Porte d’Auteuil, la magie a opéré.

Car les deux tricolores n’ont pas fait que figuration. Petits poucets du tableau, ils ont pourtant réussi à passer deux tours, dont un contre la paire tête de série n°14. Ce notamment grâce au soutien du public et plus particulièrement du groupe de supporters de la Tribune Bleue, qui en ont fait leurs mascottes. C’est donc à chaque fois dans une ambiance de feu qu’ils ont joué. Avec comme point d’orgue le huitième de finale contre les frères Tsitsipas, joué sur le court Suzanne Lenglen pour la première fois de leur vie. Un souvenir qu’ils garderont longtemps en tête, même si la victoire n’était pas au bout. À la clé de cette semaine folle, une entrée dans le Top 100 pour tous les deux et une cote de popularité en hausse.

C’est ce qu’ils ont pu remarquer la semaine suivante. Car à peine une semaine après, Guinard et Jacq étaient de nouveau à cravacher sur le circuit secondaire, plus particulièrement à l’Open Sopra Steria de Lyon (Challenger 100). Un tournoi où ils devaient défendre leur titre obtenu en 2023. « Non, il n’y a pas eu de redescente émotionnelle. On sait que la semaine dernière était une espèce de parenthèse sur notre carrière. On en a profité, on a plutôt bien géré tout ça… Mais on est très contents de revenir ici. Que ce soit sur un grand court ou un petit, on prendra toujours du plaisir » confiaient-ils à notre micro à Lyon. Et ils ont parfaitement réussi à enchaîner. Favoris du tournoi après leur parcours héroïque à Roland-Garros, ils ont roulé sur la concurrence et se sont adjugés leur deuxième titre d’affilée sur les terres du Tennis Club de Lyon.

Le chemin est encore long

Mais ce troisième tour à Roland-Garros et ce sixième titre en Challenger ensemble ne sont pas un aboutissement pour Jacq et Guinard, 31 et 28 ans. Même si cela leur permet de solidement s’installer dans le Top 100 (respectivement 90e et 94e cette semaine). Mais la route vers les Grands Chelems est encore longue. « Pour l’instant, on n’est pas encore au classement qui nous permettrait de pouvoir espérer jouer ces tournois couramment. Il faudrait qu’on soit 70 chacun pour jouer les tableaux de Grand Chelems. 60 pour être sereins. Donc, on continue notre bonhomme de chemin et on verra où ça nous mène. » D’autant plus que contrairement à son collègue, Manuel Guinard n’a pas abandonné sa carrière de simple, où il est classé 221e mondial.

Le but du Breton est de s’approcher du top 100 mondial en simple, pour quitter le circuit Challenger et pouvoir accrocher les qualifications des ATP 250. Ce qui lui permettrait de jouer ces gros tournois en simple, et en double avec Grégoire Jacq. En conférence de presse de sortie à Roland-Garros, il citait notamment l’exemple à suivre de l’Australien Purcell (n°101 mondial en simple, n°31 en double). C’est dans cet objectif que leurs chemins vont se séparer lors des prochaines semaines. Jacq va jouer les gros tournois sur gazon, dont des ATP 250 avec un autre partenaire, tandis que Guinard va se soigner d’une petite blessure à la hanche, puis retourner en Challenger sur terre battue. « Là, on fait un petit break, on en peut plus de se voir [rires]… On se retrouvera vite pendant l’été ! »

Journaliste/rédacteur depuis mars 2017 - Amoureux de la petite balle jaune et du gros ballon orange qui traîne sa carcasse sur Dicodusport depuis 2017. Rafael Nadal et LeBron James sont les meilleurs joueurs de l'histoire.

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