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Cyclisme sur route 2025

La Flèche Wallonne 2025 : Pouvons-nous vraiment échapper à une course de côte ?

Olivier Dobiezynski

Publié le

La Flèche Wallonne 2025 Pouvons-nous vraiment échapper à une course de côte
Photo Icon Sport

LA FLÈCHE WALLONNE 2025 – Alors que va s’élancer la 89ème édition de La Flèche Wallonne ce mercredi, le monde du cyclisme évoque la possibilité d’un autre scénario qu’une explication dans le Mur de Huy. Alors : réelle possibilité ou fantasme des suiveurs ?

Il est là, tel un géant, un obstacle infranchissable, une légende. Le célèbre Mur de Huy, long d’1,3 km et avec sa pente moyenne de 9,3 %, se dresse comme personne devant un peloton nerveux. À chacun de frotter et de placer son leader à l’amorce de cette montée décisive, définitivement associée à la Flèche Wallonne. Huy est à la classique belge ce que Arenberg est à Roubaix ou encore le Poggio à Milan-San Remo : un véritable ADN et une identité. À Huy, au cœur du mois d’avril, les puncheurs sont invités à se disputer la victoire dans les derniers hectomètres, et rien d’autre ne semble envisageable.

En effet, il suffit de jeter un œil sur le palmarès de ces vingt dernières années. Le maitre des lieux Alejandro Valverde l’a emporté à cinq reprises, Julian Alaphilippe trois fois. Et les autres vainqueurs ne sont autres que des Philippe Gilbert, Davide Rebellin ou encore Cadel Evans, autant de coureurs au coup de rein solide. Le scénario, quant à lui, s’est avéré immuable : une décision finale sur les hauteurs de Huy. Les puristes défendent même becs et ongles le schéma de la Flèche Wallonne, et il ne faudrait surtout pas en sortir tant l’identité parait ancrée maintenant dans le temps et saisie de tous.

Un passé plus diversifié

Pourtant, cette dernière n’a rien d’historique, puisque le Mur de Huy n’a fait son apparition qu’en 1985 en fin de parcours avec la victoire du Belge Claude Criquielion. Et même depuis cette date, la course n’a pas toujours souri aux puncheurs. On pense notamment aux si spéciales années 90, où la course a souvent donné lieu à d’autres scénarios.

Bien sûr, les suiveurs se souviennent surtout du coup de force improbable (et insensé) des Gewiss – Ballan en 1994 avec la victoire d’un Moreno Argentin depuis longtemps sur le déclin devant Giorgio Furlan et Evgueni Berzin, ses deux équipiers. En pleine période EPO, certaines performances stupéfiantes ont ainsi permis des dénouements différents, et notamment des victoires en solitaire comme celles de Laurent Jalabert en 1995, de Lance Armstrong en 1996 ou encore de Michele Bartoli en 1999.

La dernière exception à la course de côte date de 2003. Cette année-là, l’Espagnol Igor Astarloa, maillot mythique de la Saeco sur le dos, prend l’échappée matinale en compagnie d’une quinzaine de coureurs à plus de 130 km de l’arrivée. Il en remet une couche en compagnie de son compatriote Aitor Osa et de son coéquipier kazakh Alexandre Shefer à 11 km, et réussit l’exploit de conserver une minute sur la ligne d’arrivée, résistant au retour inéluctable des puncheurs.

Le profil du Mur de Huy

Le profil du Mur de Huy – Via ASO

Pogacar peut-il le faire ?

Dès lors, l’enchainement des explications dans Huy a pu en emballer certains comme en désoler d’autres. Ces derniers pourraient enfin sortir de leur léthargie cette année si les planètes s’alignent correctement. On pense bien évidemment au monstre slovène Tadej Pogacar, qui bouleverse les codes du cyclisme moderne, année après année. Entourée une nouvelle fois d’une équipe UAE Team Emirates – XRG très solide, avec des équipiers de la trempe de Pavel Sivakov, Jan Christen et Brandon McNulty, le champion du monde en titre aura peut-être à cœur de réaliser une nouvelle folie, en faisant tout exploser dans la deuxième ascension du Mur par exemple. Après tout, ne fait-il pas dynamiter la Primavera dans la Cipressa depuis deux ans, et ce, contre toute logique ?

Néanmoins, le léger état de fatigue du coureur slovène, quelque peu entrevu sur l’Amstel Gold Race ce dimanche, pourrait rabattre un peu les cartes. Car, si Tadej Pogacar n’a plus les moyens de ses ambitions, il courra peut-être de façon plus rangée, quitte à ne pas marquer l’Histoire du cyclisme. Du moins, pour cette fois-ci.

Depuis le milieu des années 90, la passion du cyclisme m'anime. Mes héros s'appellent Luc Leblanc, Piotr Ugrumov, Paolo Savoldelli, Peter Sagan et bien évidemment Romain Bardet. Rédacteur depuis 2023, je suis ici pour partager cet amour de la Petite Reine. Vous pourrez me lire également sur du trail, du ski de fond et tout autre sujet susceptible d'éveiller ma curiosité sportive.

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