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Hockey sur glace

Mara Wagner : « La Development Cup est un énorme pas en avant pour le hockey sur glace au Luxembourg »

Maxime Cazenave

Publié le

Mara Wagner La Development Cup est un énorme pas en avant pour le hockey sur glace au Luxembourg
Photo FB Icehockey Luxembourg

HOCKEY SUR GLACE / DEVELOPMENT CUP IIHF 2022 – Loin des cadors du hockey sur glace, des petites nations développent ce sport depuis peu de temps. C’est le cas notamment de l’équipe féminine du Luxembourg, créée officiellement en 2017. Cette dernière s’apprête à disputer la Development Cup de l’IIHF, ce qui sera sa première compétition internationale. Avant de débuter ce tournoi historique pour le Grand-Duché, la défenseuse Mara Wagner a pris le temps de répondre à nos questions.


Qu’est-ce que la Development Cup ?

Ce dimanche, au milieu d’une riche actualité sportive, la Development Cup va ouvrir ses portes au Koweït. Organisée par l’IIHF, cette compétition permet à des nations néophytes dans le hockey sur glace de disputer leur toute première compétition internationale, avant d’intégrer à terme les divisions inférieures des championnats du monde. Nous avions parlé du tournoi masculin disputé il y a plusieurs mois avec notamment une affiche historique. Aujourd’hui, c’est l’édition féminine qui va débuter avec six nations sur la ligne de départ : Andorre, la Colombie, les Émirats Arabes Unis, le Koweït, l’Irlande et le Luxembourg.

L’aspect sportif est donc loin d’être une priorité pour toutes ces équipes, puisque toutes les joueuses qui participeront vont découvrir le niveau international. En dehors de certaines sélections comme la Colombie qui a déjà disputé des tournois continentaux, cela est une découverte totale pour toutes les filles. L’histoire va donc être de nouveau marquée à cette Development Cup, qui est la première étape avant de définitivement intégrer l’IIHF et ses compétitions. Pour l’occasion, nous allons donc nous plonger à la découverte du hockey féminin au Luxembourg. Défenseuse de cette sélection encore néophyte, Mara Wagner s’est prêtée au jeu de l’interview avant d’aborder ce rendez-vous historique.


Peux-tu nous présenter l’histoire du hockey sur glace au Luxembourg ?

L’histoire du hockey sur glace féminin au Luxembourg a seulement débuté il y a quatre-cinq ans. Un de nos entraîneurs actuels offrait une session d’initiation le lundi après-midi à celles qui le souhaitaient, à partir de 15 ans. Lorsque j’ai commencé, il y avait principalement des parents de patineurs et quelques autres adultes qui s’entraînaient. Mais après plusieurs sessions, de plus en plus de personnes l’ont rejoint, en particulier des filles et des femmes. Lorsque le nombre de patineuses s’est accru, notre coach a réalisé que nous pouvions faire plus. Il a alors décidé de nous séparer afin de créer une équipe féminine et une masculine. Après des mois d’entraînement intensif, nous avons également eu un second coach qui était aussi un ancien joueur en équipe nationale (Petr Fical). Aujourd’hui, à partir de ce petit groupe, nous avons eu la première équipe féminine et une autre équipe masculine appelée Silverbacks, qui évoluent ensemble au sein de la Luxembourgish Hockey League (LHL)

Mara Wagner (FB Icehockey Luxembourg)

Comment as-tu débuté le hockey sur glace ?

À l’origine, je suis une patineuse artistique. Avant de rejoindre le hockey sur glace, j’avais une amie patineuse qui était sur le point de partir étudier au sein d’une université canadienne. Avant qu’elle parte, nous avons décidé de trouver une activité à faire ensemble. Par le biais d’une autre patineuse, nous avons pris connaissance des sessions d’initiation ayant lieu chaque lundi après-midi. Nous avons décidé d’essayer et de découvrir le hockey sur glace juste pour le fun. Mais après quelques sessions, ça nous a plu et on s’y est mises plus sérieusement. Nous avons trouvé une nouvelle façon d’utiliser nos compétences de patineuses. Puisque je viens d’un sport compétitif, j’ai voulu continuer à m’entraîner durement afin de voir quel niveau je pouvais atteindre en hockey sur glace. J’ai ainsi trouvé une nouvelle passion sur la glace et jusqu’à aujourd’hui, je m’entraîne à la fois en hockey et en patinage. Chaque sport me permet de progresser dans l’autre.

Récemment, vous avez disputé votre première rencontre face à d’autres équipes féminines en Allemagne. À quel point cette expérience a-t-elle été enrichissante ?

Quand nous avons joué notre tout premier match face à une autre équipe féminine en Allemagne, c’était une toute nouvelle expérience. Le fait de jouer contre les garçons était difficile en raison des nombreux désavantages physiques. En Allemagne, notre équipe était capable de jouer avec des meilleures tactiques et en mettant en avant ses compétences. Cela nous a apporté une grande satisfaction que chaque joueuse puisse encore plus exprimer ses talents en jouant au sein d’alignements plus structurés. Jouer contre des équipes de notre niveau ou du même genre rend les matchs plus intéressants pour nous.

 

Le Luxembourg dispose de seulement trois patinoires. Est-ce que cela pose un problème pour l’organisation des entraînements et des matchs ?

Le fait d’être doté de trois patinoires n’est pas le principal problème. Actuellement, notre saison se déroule seulement de septembre à avril, et la patinoire à l’est du pays est seulement ouverte de novembre à mars. Cela signifie que notre saison est très courte. Par conséquent, la phase de préparation pour les matchs l’est également, et les matchs de LHL débutent vraiment tôt. Mais nous essayons d’avoir la patinoire au centre de Luxembourg ouverte tout au long de l’année.

En novembre, ce sera la première compétition internationale de la sélection de hockey sur glace féminine luxembourgeoise. Qu’est-ce que cela représente pour toi ?

Pour l’équipe et moi-même, c’est un énorme pas en avant. Après avoir essentiellement joué contre des équipes masculines, nous sommes enthousiastes à l’idée de rejoindre le hockey féminin. Nous sommes honorées de représenter le Luxembourg en tant que première équipe féminine. Nous marquons l’histoire du hockey féminin luxembourgeois. De plus, j’ai fait partie de l’équipe nationale de patinage artistique durant des années, pour différentes compétitions internationales. Je me sens donc honorée et fière de représenter le drapeau luxembourgeois au niveau international sur la glace.

Vous allez affronter d’autres nations naissantes. Est-ce que vous avez des informations sur vos futures adversaires, ou est-ce une totale découverte ?

Comme toutes les équipes sont des nations en développement, il est difficile de trouver des résultats ou même des informations autour d’elles. À l’image de notre équipe, on peut trouver quelques vidéos et actualités sur internet. Mais nous devons attendre de se rencontrer sur la glace afin de voir le réel niveau de chacune.

 

La Colombie par exemple vient avec l’ambition de gagner. Quel est l’objectif du Luxembourg ?

C’est déjà une victoire pour l’équipe d’avoir l’opportunité d’aller au Koweït. Comme toute équipe, nous jouons pour gagner, mais la victoire peut avoir une multitude de signification. Nous aspirons toujours à remporter un match, mais il faut aussi se concentrer sur des objectifs plus petits. Cela passe par une meilleure organisation sur la glace, le développement du collectif… Pour nous, une victoire, c’est lorsque nous quittons la glace en étant fières de ce que nous avons produit, parce que nous avons donné le meilleur de nous-même, peu importe le score final.

Que pouvons-nous espérer à l’avenir pour le hockey sur glace luxembourgeois ?

Il s’agit du commencement donc beaucoup de choses ! L’intégralité de la communauté hockey s’est développée elle-même ces dernières années. Le Luxembourg a finalement été en mesure d’accueillir son propre championnat avec huit équipes différentes. Il inclut à la fois des équipes masculines et féminines, avec des joueurs de tout âge. La communauté hockey se développe elle-même dans tous les différents aspects comme l’égalité des genres, le développement des jeunes, l’excellence dans le sport ou l’innovation. La communauté a beaucoup grandi, et continue de progresser pour atteindre ses objectifs.

Journaliste/Rédacteur depuis 2012 - Bercé par l’amour des Girondins de Bordeaux, les échecs de Christophe Moreau sur le Tour de France sous l'ère Lance Armstrong et le fade-away létal de Dirk Nowitzki, ma passion dévorante pour le sport a toujours été un pan incontournable de ma vie. Transmettre ma passion à l’écrit a été une transition naturelle. Suiveur assidu de basket et de hockey sur glace, je garde toujours un peu de place pour suivre le cyclisme, le football et le maximum de performances françaises.

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