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Marion Allemoz : « On ne veut pas se contenter de cela et on veut plus »

Trois semaines après le titre mondial de Division 1A, nous avons interrogé Marion Allemoz, la capitaine de cette belle équipe de France qui accède pour la première fois de son histoire à l’élite mondiale.
Marion, félicitations pour ce titre de championne du monde qui a dû faire plaisir à toute l’équipe de France.
Oui merci, c’est vrai qu’il fait plaisir celui-ci !
Surtout que le début a été un peu délicat après deux matchs, avec une victoire et une défaite. Quel était ton sentiment, et celui de l’équipe, après ces deux premiers matchs qui ont été accrochés ?
C’est exactement le championnat du monde auquel on s’attendait, c’est-à-dire à des matchs serrés. On en a eu la preuve sur les quatre premiers matchs où cela se joue à un but d’écart. On a vraiment fait preuve de caractère sur l’ensemble du Mondial. On a eu des débuts de matchs difficiles sur certaines parties, mais on n’a jamais rien lâché et c’est ce qui a fait la différence à la fin.
Ensuite, vous avez enchaîné les victoires. À quel moment as-tu senti, avec le groupe, que le titre était vraiment possible ? Après l’Autriche ou la Hongrie ?
Déjà, contre l’Autriche, on savait qu’il y avait un gros enjeu sur ce match là parce que si on perdait, c’était quasiment terminé pour la première place. Et on savait qu’en gagnant contre la Hongrie, on se mettait dans une bonne position. Et encore, même là ce n’était pas fait, car il fallait aussi attendre les résultats des autres équipes et on avait un dernier match à aller chercher. On ne pouvait donc pas pronostiquer le résultat final car le niveau était serré et toute anticipation était impossible.
Vous êtes finalement championnes du monde avant votre dernier match contre la Slovaquie. Raconte-moi cette journée particulière. Comment avez-vous suivi le match et appris pour le titre ?
C’est un sentiment particulier d’apprendre avant le dernier match que l’on est championne. On avait décidé d’aller s’entraîner le matin et de regarder le match ensemble l’après-midi, avant notre sieste. Et quand on a appris qu’on était championnes, on a vite célébré le titre ensemble. On avait surtout du mal à réaliser sur le moment et on s’est tout de suite focalisée sur le match du soir, car on voulait bien finir le travail. Et je pense que c’est ce que l’on a réussi à faire sur le dernier match.
Cela vous a-t-il aidé de jouer à domicile avec les supporters qui vous ont bien poussées sur l’ensemble du tournoi ?
Oui, toutes les conditions étaient réunies pour que l’on performe bien. Le public nous a poussées jusqu’au bout sur l’ensemble des matchs, surtout sur les troisièmes périodes. C’est sûr que c’était un appui supplémentaire et que cela a permis de faire la différence dans les moments clés.
À l’ultime sirène, explosion de joie. Qu’as-tu ressenti ?
Même sur le coup, c’était exceptionnel de pouvoir dire que pour la première fois de notre histoire, on allait jouer l’année prochaine un championnat du monde élite, c’est quand même historique. Pour ma part, j’ai eu du mal à réaliser sur le coup ce que l’on venait de faire et ça a pris quand même du temps pour se dire « Bon OK, maintenant c’est fait, on y est arrivé ».
Au cours de cette compétition, tu as honoré ta 200ème sélection. Est-ce que tu mesures le chemin parcouru depuis ta première sélection jusqu’au titre de championne du monde ?
Oui. C’est certain qu’on revient de loin. Je suis passée par ce que appelle la Division 1 B. J’avais vécu la descente en 2009, la remontée en 2013. Quand je regarde le chemin parcouru, c’est juste exceptionnel de pouvoir dire que maintenant, on va faire partie du Top 10 l’année prochaine. D’ailleurs, sur le nouveau ranking de l’IIHF, on est 10ème mondial. C’est sûr que regarder en arrière et de voir tout ce que l’on a accompli, c’est une belle fierté. Maintenant, on ne veut pas se contenter de cela et on veut plus. Mais c’est déjà un bel objectif qui a été atteint.
Tu as été un peu plus discrète au niveau des statistiques comparé à d’habitude. En tant que capitaine, tu as apprécié la force collective de ton équipe ?
Oui, c’est l’une de nos forces. Là où des équipes comptent sur quelques individualités, nous avons un groupe homogène. Le tournoi a vraiment été une performance d’équipe et on a pu jouer sur la profondeur que l’on avait. Le danger pouvait venir de partout. Physiquement, sur l’ensemble des matchs, cela a fait la différence.
Il y a eu une vague d’engouement pour vous sur les réseaux sociaux de la part d’autres internationales, comme les championnes du monde de handball. Comment as-tu ressenti cela ?
Ça fait plaisir et chaud au cœur de voir qu’on a le soutien d’autres sportives françaises car on voit qu’au final, on porte toutes les couleurs de la France. Et donc de se soutenir entre sports, c’est vraiment une belle image.
C’est trop tôt pour penser à la Finlande (NDLR : lieu du prochain Championnat du monde en 2019) ou c’est déjà dans un coin de ta tête ?
Non, ça vient rapidement après quelques semaines de repos en France. C’est déjà dans nos têtes car la préparation commence dès maintenant. L’année prochaine, on sait à quoi s’attendre avec des matchs de niveau très élevé. Il faudra donc reproduire des matchs à haute intensité de manière répétée afin que l’on soit prêtes pour l’année prochaine afin se maintenir.
Revenons sur ta saison en club. Est-ce que le titre en bleu atténue la déception de l’élimination en demi-finale avec les Canadiennes ?
Ce sont deux choses différentes aussi pour moi. Jouer pour son pays, c’est quelque chose de différent et d’avoir réussi ce que l’on a fait, c’est incroyable. Et quand je repense à ma saison avec les Canadiennes, c’est quand même un bilan mitigé puisqu’on a réussi à aller chercher la première place de saison régulière. En demi-finale, on est tombé sur une très bonne équipe du Markham Thunder qui a été très solide défensivement, qui nous a coupées nos offensives.