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Matchs truqués : ne soyons pas hypocrites !

Nicolas Jacquemard

Publié le

Edito – Une affaire de paris truqués est en train d’éclabousser le tennis mondial. Des centaines de joueurs ciblés, dont une quarantaine de Français. Si c’est la première fois qu’une affaire de cette ampleur est révélée, ne jouons pas les hypocrites, ce sont des pratiques connues de tous, et surtout des instances nationales et internationales.

A lire certains commentaires ou certains articles, on pourrait croire que les fans de tennis découvrent que les matchs truqués sont un vrai fléau pour la petite balle jaune lorsque l’on quitte le top 100. Quoi ? Des joueurs acceptent de balancer un match contre de l’argent, vraiment ? A d’autres, s’il vous plaît !

Les sonnettes d’alarme ont été tirées à de nombreuses reprises par des joueurs ou joueuses approchés ou qui avaient déjà avoué leur faute. On pense à la Française Marine Partaud qui avait dénoncé ces parieurs fous présents au bord des cours ou dans les tribunes, et qui tentaient d’acheter des matchs ou des sets. En 2016, c’est l’espoir australien Oliver Anderson qui avait balancé un set pour répondre favorablement à la requête d’un « parieur », comme il l’a raconté à L’Équipe.

Les instances le savent, le problème existe depuis bien longtemps, les joueurs et joueuses classés au-delà de la 100ème place mondiale ont du mal à joindre les deux bouts et les tricheurs s’engouffrent dans cette faille. C’est le tableau que le Français Mike Lescure, placé en garde à vue, a dépeint à la police, un tennis corrompu sur le circuit secondaire et tertiaire, qui tend à se faire une place de plus en plus grande.

Mais pourquoi la Fédération Internationale ne bouge-t-elle pas pour remédier à cela ? Déjà, parce que les paris sportifs sont une manne financière intéressante pour elle, et deuxièmement, car il est compliqué d’interdire complètement les paris sur les matchs de tennis sur les tournois Challenger et Future à travers le monde, chaque pays ayant des législations différentes à ce niveau-là. Après, d’autres solutions peuvent exister, comme une répartition avec un écart moindre au niveau des prizepool entre les différents tournois, mais aussi des programmes d’aides pour les joueurs en difficulté.

Encore une fois, ne soyons pas hypocrites en s’offusquant de ce qui arrive en ce moment, en jetant notamment la pierre à ces joueurs. Même s’ils ont fait une véritable erreur en répondant favorablement aux sirènes des tricheurs, on ne peut douter que la plupart aimeraient gagner leur vie en jouant au tennis plutôt qu’en se faisant corrompre. Ils sont certes responsables de leur faute, mais le véritable coupable n’est-il pas la Fédération Internationale de Tennis ?

Nicolas Jacquemard

Passionné de sport et entrepreneur depuis mes 18 ans, la création de Dicodusport m'a semblé évidente pour participer à la médiatisation d'un plus grand nombre de sports. Le chemin est long mais avec une équipe des plus motivées et les Jeux Olympiques de Paris 2024 en point de mire, nous y arriverons ! Journaliste dans le monde du sport depuis plus de 5 ans, je traite aussi bien de football, de rugby, de biathlon que de cyclisme.

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