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Top 14 2022-2023

Top 14 : Course aux phases finales, nos paris pour la saison 2022-2023

Nicolas Mezine

Publié le

Top 14 Course aux phases finales, nos paris pour la saison 2022-2023
Photo Icon Sport

TOP 14 2022/2023 – À un an du grand événement qui aura lieu sur notre sol, le Top 14 reprend ses droits pour la saison 2022/2023. Avant d’évoquer la course au maintien, on se concentre sur les équipes amenées à jouer le haut de tableau. La Rochelle, Toulouse ou Montpellier, qui terminera premier ? Qui passera à la trappe ? Voici la GROSSE preview de la saison 2022/2023. 

Top 2

Stade Rochelais

Champions d’Europe après leur brillant succès face au Leinster au Stade Vélodrome, les Maritimes semblent armés comme jamais pour de nouveau jouer les premiers rôles cette saison. Après un titre européen, l’équipe du président Merling aura comme objectif d’enfin soulever le Brennus en fin de saison, d’autant que les Rochelais restent sur une élimination en barrages sur la pelouse du Stade Toulousain.

Lorsque l’on regarde le recrutement effectué par les clubs de Top 14 à l’intersaison, celui des Bagnards arrive en tête de liste au niveau de la qualité : Thierry Paiva, George-Henri Colombe, Yoan Tanga, Antoine Hastoy ou encore Ulupano Seuteni sont venus renforcer les rangs rochelais. Cependant, Ronan O’Gara a vu dix-sept joueurs quitter le club cet été. Victor Vito, Kévin Gourdon et Hanro Liebenberg sont partis à la retraite, Ihaia West a rejoint le RCT tout comme Jérémy Sinzelle alors qu’Arthur Retière portera le maillot du Stade Toulousain. Antoine Hastoy et Ihaia West sont similaires dans leur profil, mais l’ancien Palois est une meilleure garantie face aux perches. Toutefois, si Yoan Tanga et Grégory Alldritt sont en équipe de France, le poste de troisième ligne manque de qualité derrière ces deux joueurs que l’on pourrait retrouver lors de la Coupe du monde 2023.

Avis : Sur le papier, l’effectif est XXL et devrait rivaliser pour jouer une qualification directe pour les demi-finales. Les Rochelais seront moins impactés que les Toulousains lors du Tournoi des Six Nations et devraient de ce fait perdre moins de points. Difficile de les voir sortir des deux premiers du classement.



Joueur à suivre : Antoine Hastoy. À un an de la Coupe du monde, l’ancien Béarnais est venu à La Rochelle pour grandir et goûter aux joutes européennes. Derrière Romain Ntamack, une place de numéro deux est ouverte et Antoine Hastoy pourrait obtenir son ticket pour la CDM 2023 en cas de belle saison avec son club.



Stade Toulousain

La saison dernière fut décevante pour le Stade Toulousain, qui n’a pas remporté le moindre titre. Plusieurs raisons peuvent expliquer une saison en demi-teinte : Cheslin Kolbe, qui était la star de la ligne des 3/4, n’a pas été remplacé, alors que la fin de saison a été difficile pour certains cadres, entre les matchs reportés pour des cas de Covid et des déplacements difficiles en Coupe d’Europe (Munster, Leinster). En demies de Top 14, les Toulousains ont paru émoussés physiquement, mais cette saison, le club a mis les moyens sur la table pour que le club retrouve de sa superbe.

L’an dernier, le Stade n’avait pas de second centre de qualité associé à Pita Ahki. Pour combler ce manque, ils ont recruté Pierre-Louis Barassi du LOU. C’est une excellente recrue, car c’est un joueur très complet, qui a connu le haut niveau international et qui sera une plus-value par rapport à Guitoune, Fouyssac ou Holmes qui étaient présents l’an dernier. Le paquet d’avants n’a pas été chamboulé, même s’il faudra surveiller l’état de santé de Charlie Faumuina qui n’est plus tout jeune. Le gros du recrutement a été effectué sur les 3/4. Pour amener de la folie et du déséquilibre, le ST a recruté deux joueurs capables d’éclairs : Arthur Retière, capable de jouer à tous les postes de la ligne d’arrières et Ange Capuozzo, la nouvelle star de la Squadra Azzurra. Enfin, Melvyn Jaminet rejoint également la Haute-Garonne, mais il devra se faire sa place face à un Thomas Ramos qui est parmi les grosses satisfactions de la fin de saison dernière.

Avis : Sur le papier, l’effectif est bien meilleur, les manques ont été comblés, surtout au niveau des 3/4. La concurrence sera toutefois présente avec plusieurs joueurs qui ont envie de Six Nations et de Coupe du monde. Le staff n’aura que l’embarras du choix pour aligner une équipe très compétitive. Enfin, les problèmes liés au Covid sont du passé (on espère), et le Stade semble prêt à jouer le titre sur les deux tableaux.

Joueur à suivre : Ange Capuozzo. La pépite italienne a brillé pendant plusieurs saisons au Stade des Alpes avec Grenoble. Lors du Tournoi des Six Nations, il a été le meilleur joueur italien durant les rencontres auxquelles il a participé. Prêt à passer un cap en rejoignant le ST, il aura une place à prendre sur l’aile de l’attaque toulousaine.

Montpellier

Le champion en titre voudra conserver sa couronne à l’issue de cette saison 2022/2023, mais c’est évidemment plus facile à dire qu’à faire. Depuis le Stade Toulousain en 2011 et 2012, aucun club n’a été champion de France deux années consécutives. L’an dernier, les Montpelliérains ont surpris plusieurs écuries. On rappelle qu’ils jouaient le maintien il y a de ça un an. Mais portés par des joueurs cadres comme Zach Mercer ou Cobus Reinach pour ne citer qu’eux, les Cistes seront à nouveau au rendez-vous, avec un effectif renforcé intelligemment à l’intersaison.

Au niveau du pack, le départ à la retraite de Guilhem Guirado n’a pas été renforcé, et le club a également vu un de ses Enfants du Pic Saint-Loup raccrocher lui aussi les crampons. On parle bien évidemment de Fulgence Ouedraogo. Derrière, Benoît Paillaugue est parti à Toulon pour découvrir la ferveur de la Rade tandis qu’Handré Pollard a rejoint les Tigers de Leicester. Par le passé, le MHR nous avait habitués à des recrutements assez surprenants, mais cette année, le club a ciblé ses recrues. Sur le papier, Montpellier bénéficie des meilleures paires de demies : Reinach/Garbisi, qui a explosé l’an passé, et Léo Coly, meilleur joueur de Pro D2, associé à Louis Carbonel. Ça en jette non ? Pour apporter du poids à sa ligne de 3/4, le club a par ailleurs recruté Ben Lam, qui reste sur de bonnes saisons avec le maillot bordelais.

Avis : Conserver son titre ne sera pas mince affaire, mais Montpellier semble armé pour jouer les premiers rôles cette saison. Le recrutement a été bien effectué, Paul Willemse fera son retour dès le début de la saison (il a manqué la fin de saison passée pour blessure) et un sentiment de maîtrise et de contrôle semble embrasser le club depuis plusieurs mois. Les Héraultais devraient se mêler à la lutte pour les deux premières places.

Le joueur à suivre : Léo Coly. Le gamin de Rennes a survolé la Pro D2 l’an dernier avec son club de Mont-de-Marsan et semble prêt pour le niveau Top 14. Il fait partie de cette génération XXL des demis de mêlée en France et aura certainement du temps de jeu derrière Cobus Reinach.

Top 6

Racing 92

Globalement, lorsqu’on analyse de plus près la saison des Racingmen l’an dernier, cette dernière a été décevante. En barrage de Top 14, ils n’ont pas existé sur la pelouse de Bordeaux-Bègles. En demi-finales de Champions Cup face à La Rochelle, ils se sont embourbés dans un style de jeu qu’ils ne maîtrisent pas. Cet effectif a parfois donné l’impression de trop miser sur ses individualités (Thomas, Vakatawa, Tanga) plutôt que sur un collectif soudé et prêt à toutes les guerres.

Le recrutement du club laisse dubitatif à plusieurs postes, surtout au niveau du paquet d’avants. Teddy Baubigny et George-Henri Colombe ont quitté le club, tout comme Luke Jones, Baptiste Pesenti mais aussi Yoan Tanga en troisième ligne. L’ancien Agenais a été le meilleur Racingman la saison dernière et sa perte n’a pas été comblée par le club. Pour remplacer ce beau monde, le club a fait le choix de miser sur des paris au talon avec Janick Tarrit de Nevers et Peniami Narisia de Brive. Le premier a été capitaine de Nevers pendant deux saisons et le second a été une des rares satisfactions du CAB l’an passé. En deuxième ligne, Veikoso Poloniati vient combler les départs cités au-dessus, tout comme Cameron Woki en troisième ligne, la recrue phare du club. Pour remplacer Tanga, on peut penser que le club misera sur Kamikamica, qui vient de Brive. Concernant les 3/4, le club a également misé sur des paris, comme le recrutement de Regan Grace, ancien treiziste, Asaeli Tuivuaka, ancien septiste, ou encore Christian Wade, qui sort de deux saisons en NFL. En revanche, Warrick Gelant est un magnifique joueur de rugby et apportera sa polyvalence sur les postes de 10, 12/13 et 15.

Avis : Les départs de Baubigny et de Tanga n’ont pas été remplacés qualitativement et sur la ligne de 3/4, le club a décidé de faire plusieurs paris pour combler les pertes de Teddy Thomas, Kurtley Beale ou encore Maxime Machenaud, qui numériquement parlant n’a pas été non plus remplacé. Le Racing 92 sera à la lutte pour la qualification, mais il faudra éviter certaines blessures sur des postes clés (demis de mêlée, centres) et que certains jeunes qui ont explosé la saison dernière (Diallo, Le Garrec, Kolingar) s’affirment en tant que patrons.

Le joueur à suivre : Warrick Gelant. L’ancien des Stormers a été déterminant avec son équipe lors du titre en United Rugby Championship. Non convoqué avec les Springboks, il espère avoir la même trajectoire que Cheslin Kolbe pour prouver qu’il a sa place en équipe nationale. Le Top 14 va découvrir un magnifique joueur de rugby, capable de tout faire sur un terrain.

Toulon

Après un exercice 2021/2022 mitigé, Toulon aspire à de nouvelles ambitions pour cette nouvelle saison. L’an passé, la première partie de saison a été très compliquée pour le club de la Rade, avec un discours du coach qui ne passait plus auprès de ses hommes, des blessures de cadres (Ollivon, Villière) et une treizième place au classement à l’aube de la 17ᵉ journée. Franck Azéma a succédé à Patrice Collazo sur le banc du RCT et la deuxième partie de saison fut bien meilleure, le Rugby Club Toulonnais ayant été tout proche de participer aux phases finales. Pour cette saison donc, le RCT a innové au niveau du staff en recrutant Pierre Mignoni, qui sera l’associé d’Azéma en tant qu’entraîneur. De plus, le duo devra faire sans l’enfant du club : Louis Carbonel est parti à Montpellier, au grand désarroi des supporters du RCT qui ont tout fait pour que le club conserve son joyau.

Au niveau du recrutement de cette saison, le club a arrêté de miser sur des joueurs plus ou moins méconnus en Europe et veut faire confiance à des joueurs reconnus en Top 14. Dany Priso et Teddy Baubigny viennent renforcer la rotation au niveau de la première ligne, Baubigny est une excellente recrue compte tenu de sa fiabilité en touche, là où le RCT avait des difficultés les saisons précédentes (Tolofua, Etrillard, Sosene-Feagai). Eben Etzebeth et Leone Nakarawa sont partis et sur ce poste, Azéma fait confiance à Sitaleki Timani, qu’il a connu sous le maillot de Clermont. En troisième ligne, le club mise toujours sur Sergio Parisse qui a rempilé une saison supplémentaire : on peut appeler ça un pari d’autant que Facundo Isa dispute le Rugby Championship avec les Pumas et disputera certainement les tests de novembre.

Du côté des 3/4, le club s’est séparé de deuxièmes voire troisièmes couteaux (Dachary, Moretti, Tuwai, Laborde) et a remplacé Louis Carbonel par Ihaia West. Pour amener de l’expérience derrière Baptiste Serin, le très frais champion de France Benoît Paillaugue arrive également. Enfin, un des meilleurs centres du Top 14 a par ailleurs posé ses valises sur la Rade en la personne de Waisea Nayacalevu. Le recrutement est donc épuré, ciblé sur des postes clés (centre, talonneur).

Avis : Compte tenu de leur forme entre mars et juin 2022, le RCT peut aspirer à une meilleure place au classement. Le recrutement est bon, il faudra tout de même digérer le départ de Louis Carbonel, car son successeur pourrait rapidement être pris en grippe par Mayol. Avec des joueurs clés en pleine possession de leurs moyens (Ollivon, Villière, Kolbe), Toulon devrait renouer avec le Top 6, d’autant qu’ils disputeront la Challenge Cup cette saison et auront le luxe de donner du temps à tout l’effectif.

Le joueur à suivre : Aymeric Luc. L’an dernier, le transfuge de Bayonne avait été désigné meilleure recrue du Top 14 et avait époustouflé ses coéquipiers grâce à ses exploits et sa capacité à bien sentir les coups. À un an de la Coupe du monde, il pourrait pourquoi pas redistribuer les cartes sur le poste d’arrière même si Melvyn Jaminet, Thomas Ramos ou encore Anthony Boutier ont de l’avance.

Castres

Finalistes l’an dernier, les Castrais aspirent à confirmer leur statut d’équipe phare du Top 14. L’an passé, les joueurs du duo Darricarrère/Broncan ont été réguliers, souvent placés dans le Top 6. Avec un budget inférieur aux grosses cylindrées du Top 14, Castres se débrouille toujours pour être aux avant-postes, grâce à un recrutement très intelligent et un collectif très soudé.

Par rapport à la saison dernière, l’effectif a très peu évolué, si ce n’est que Rory Kockott a enfilé son costume d’entraîneur des arrières. Le club s’est séparé de plusieurs joueurs qui ont obtenu peu de temps de jeu la saison dernière (Guillemin, Aguillon ou Kafatolu) et a prêté son espoir Simon Meka en Pro D2 afin qu’il s’aguerrisse. Au niveau des arrivées, Castres tentera de relancer Leone Nakarawa qui reste sur une saison mitigée du côté de Toulon et au niveau des lignes arrières, on surveillera la saison d’Adrien Seguret. Très utilisé à Grenoble, ce second centre a été champion du monde U20 avec les Bleuets en 2018 et compte tenu du pedigree de cette génération, on peut s’attendre à tout. Pour les autres arrivées, comme à leur habitude, les dirigeants tenteront de faire passer un cap à des joueurs estampillés Pro D2 (Azar, Maravat).

Avis : Chaque année, on n’attend pas le CO dans les six premiers, mais chaque année, ils sont en phase finale. Ils ont peu de marge, ne pratique pas le plus beau rugby de France, mais les valeurs inculquées par le staff (solidarité, collectif, défense) font que Castres est le plus gros poil à gratter du championnat. Franchement, on voit bien encore Castres jouer les trouble-fêtes comme l’an dernier, sans toutefois arriver en finale.

Le joueur à suivre : Leone Nakarawa. Qu’attendre du fantasque deuxième ligne fidjien cette saison ? Retrouvera-t-on le joueur magnifique qui a été nommé à deux reprises parmi les meilleurs joueurs du monde ou effectuera-t-il une deuxième saison quasi blanche en Top 14 ? Beaucoup de questions, mais compte tenu du profil atypique du bonhomme, il ne faudra pas l’enterrer trop vite.

Bordeaux-Bègles

Pour résumer la saison de Bordeaux-Bègles l’an passé, il faut prendre la saison du RC Toulon et inverser les parties de saison. L’UBB avait démarré tambour battant sa première partie de saison et s’est ensuite écroulé à partir du mois de mars (11 défaites lors des 15 dernières rencontres). D’un point de vue extérieur, il semblerait que le discours et les conférences de presse de Christophe Urios après chaque défaite ne soient pas comprises par le groupe. Des tensions sont apparues, dans une interview dans le Midol Mathieu Jalibert a indiqué ne pas avoir compris certaines paroles de son entraineur tandis que Cameron Woki a décidé de plier bagage.

Qu’attendre de l’UBB sur cette saison 2022/2023 ? Au niveau de l’effectif, plusieurs pertes seront difficiles à combler. On a évoqué le cas de Cameron Woki, mais des joueurs qui ont énormément joué l’an dernier comme Roumat, Paiva, Dweba, Seuteni ou Lam ont quitté la Gironde à l’intersaison. Le pack est plutôt bon sur le papier, renforcé par les arrivées d’Ugo Boniface et de Sipili Falatea en première ligne. Toutefois, pour remplacer Woki, Picamoles voir Roumat, le club a décidé de miser sur Caleb Timu, qui n’aura pas marqué son empreinte lors de son passage à Montpellier et sur Antoine Miquel, qui a eu du mal à gagner du temps de jeu à Toulouse. Sur les 3/4, pour remplacer François Trinh-Duc, Christophe Urios pourra compter sur Zack Holmes, qui n’a plus affiché son niveau observé à la Rochelle depuis longtemps, tandis que Madosh Tambwe vient d’Afrique du Sud pour remplacer Ben Lam. Enfin, pour palier au départ de Seuteni, le club a jeté ses galons sur Tani Vili, espoir en provenance de Clermont.

Avis : Au sein de la rédaction, on ne s’attend pas à une grande saison pour l’UBB. Après trois saisons à Bordeaux, il semblerait que Christophe Urios ait fait son temps en Gironde et son discours n’adhère plus avec son groupe. Au niveau du recrutement, l’UBB s’est affaibli sur certains postes (3ᵉ ligne notamment) et des joueurs cadres manqueront durant la période des doublons.

Le joueur à suivre : Thomas Jolmès. Recruté l’an dernier en cours de saison, le longiligne seconde ligne a été une grande satisfaction l’an dernier, alignant les bonnes performances. Cela lui a spécialement permis de disputer la tournée estivale avec les Bleus au Japon. De quoi envisage une place à la Coupe du Monde ? Il part de loin, mais son profil mobile pourrait être très précieux dans les rangs girondins cette saison.

Lyon

Après sept saisons sous la houlette de Pierre Mignoni, le LOU entame un nouveau cycle avec l’arrivée de Xavier Garbajosa. Mignoni avait la mission de maintenir le LOU dans le haut du panier en Top 14, pour un résultat mitigé, car son équipe a parfois donné le sentiment de faillir dans les grands rendez-vous. Toutefois, le LOU a remporté son premier titre européen la saison dernière en remportant la Challenge Cup.

Pour entamer ce nouveau cycle, Yann Roubert a donc décidé de miser sur Xavier Garbajosa. Reconnu comme un très bon tacticien lors de son passage à La Rochelle, une équipe reconnue pourr la fougue de ses arrières, son passage en tant qu’entraîneur-chef reste cependant un échec du côté de Montpellier où son management n’a pas été apprécié par tous. Alors que le club nous a habitués à recruter des gros noms par le passé, le recrutement a été plutôt discret. Chiocci, Ivaldi, Fainga’a ou encore Mathieu Bastareaud ont quitté le club, remplacé par des joueurs plus ou moins de même niveau. On notera pourtant le recrutement de Liam Coltman, qui est reconnu comme une valeur sûre de ce poste en Nouvelle-Zélande. En revanche, on est assez surpris par le recrutement effectué sur les lignes arrières. Le club a perdu sa paire de centres titulaire (Ngatai/Barassi) qui était clairement une des forces de l’équipe. Le Néo-Zélandais était notamment le régulateur de la ligne de 3/4 du LOU. Pour remplacer ces deux joueurs, le club a recruté l’Australien Kyle Godwin et Josiah Maraku qui vient de Narbonne.

Avis : Qui dit nouveau cycle, dit temps d’adaptation pour que la mayonnaise prenne entre le nouvel entraîneur et ses joueurs. Sur le papier, le LOU semble avoir perdu en qualité par rapport à l’an dernier (Fainga’a, Ngatai et Barassi) mais pourra compter sur Niniashvili et Berdeu qui ont explosé l’an dernier. En revanche, on a du mal à faire confiance à la nouvelle paire de centres et la profondeur de banc sur certains postes laisse plus ou moins à désirer.

Le joueur à suivre : Théo William. On aurait pu citer Davit Niniashvili, mais c’était trop simple. Compte tenu des nombreux départs en troisième ligne et du nouveau cycle enclenché par le club, on mise sur Théo William pour prendre ce rôle de gros espoir capable de devenir titulaire à terme. Il avait laissé une bonne impression avant son départ en prêt à Bourg-en-Bresse.

Clermont

Sixième il y a deux ans, l’ASM n’a pas réalisé une bonne saison l’an dernier avec une septième place au classement final. Les Jaunards n’ont jamais donné l’impression de pouvoir réellement viser mieux, même s’ils terminent à seulement quatre points de la qualification. Pour la saison prochaine, le club entame un nouveau cycle, puisque trois de leurs joueurs historiques ont quitté le club : Morgan Parra, après treize saisons en Auvergne, a rejoint le Stade Français. Formé au club, l’enfant de Michelin Wesley Fofana a mis un terme à sa carrière, car son corps lui a dit stop. Enfin, Camille Lopez est parti au Pays Basque pour s’offrir un dernier challenge avec l’Aviron Bayonnais.

Pour cette saison, l’ASM s’appuiera sur ses hommes cadres comme Damian Penaud, dont l’avenir au club est incertain. Le recrutement n’est pas pharaonique, Clermont a essayé tant bien que mal de se renforcer. Les départs de Peni Ravai et Sipili Falatea n’ont pas été remplacés, Loîc Godener a été recruté pour soulager les vieux briscards que sont Fritz Lee et Peceli Yato. Le gros du recrutement a été effectué sur les lignes arrières. Pour remplacer Lopez et JJ Hanrahan qui est retourné en Irlande, l’ASM fera confiance à Anthony Belleau et Jules Plisson. Le premier est un bon joueur du Top 14 qui doit prouver qu’il peut avoir le niveau international, tandis que le second est sur la pente descendante depuis plusieurs saisons. Tani Vili étant parti du côté de Bordeaux, la cellule de recrutement a misé sur Irae Simone pour remplacer poste pour poste un des plus gros espoirs du club. L’Australien évoluait chez les Brumbies et apportera sa puissance au centre de l’attaque. Il devrait être associé à Julien Hériteau, qui est une valeur sûre du championnat s’il est épargné par les blessures. Enfin, deux 3/4 polyvalents ont été recrutés pour remplacer poste pour poste Bastien Pourailly et Kotaro Matsushima : Bautista Delguy, qui évoluait à Perpignan la saison dernière et Alex Newsome, qui jouait aux Waratahs la saison passée.

Avis : Difficile de voir comment l’ASM peut faire mieux par rapport à la saison passée. Plusieurs cadres sont partis, des joueurs semblent à bout de souffle et le recrutement n’est pas fameux, plusieurs espoirs du club ont quitté le navire (Vili, Falatea). Il y a des doutes sur certains postes (ouverture, troisième ligne) où la rotation peut paraître limitée (piliers). Toutefois, en jouant sans pression pour amorcer ce nouveau cycle avec un Sébastien Bézy qui aura la lourde tâche de prendre le relais de Morgan Parra, Clermont pourrait causer certains problèmes à plusieurs grosses écuries du Top 14.

Joueur à suivre : Baptiste Jauneau. Le demi de mêlée des U20 tricolores pourrait avoir un rôle à jouer cette saison. Sébastien Bézy devrait démarrer la saison dans la peau du titulaire, mais comme énoncé, l’ASM devrait s’appuyer sur quelques jeunes du club amenés à devenir des cadres sur le moyen-terme. Dans ce rôle, on voit bien le jeune demi de mêlée avoir du temps de jeu cette saison et éclore au haut niveau.

Stade Français

Le cas du Stade Français est très épineux. Lorsque l’on possède le plus gros budget du championnat, on a forcément les moyens de viser chaque année le haut du tableau et d’avoir un club uni et soudé. Pourtant, le club basé à Jean-Bouin ne laisse pas cette image, bien au contraire. L’an dernier, la saison fut assez catastrophique avec seulement onze victoires en vingt-six rencontres. Plusieurs éléments peuvent expliquer cette saison cauchemardesque : un mauvais recrutement, comme l’exemple de Laumape, des Sudistes pas investis à 100 % dans le projet, un président qui a l’air d’être très autoritaire et un fond de jeu assez fade, où le collectif a brillé par ses individualités.

Pour cette saison 2022/2023, le club change donc de cap et a voulu franciser l’effectif à l’intersaison. Latu, Gray et Laumape sont partis, tandis que le club a subi le départ de Waisea Nayacalevu, son meilleur joueur la saison dernière. Antoine Burban a mis fin à sa carrière tandis que Yoann Maestri, un des plus gros salaires du club, est parti au Japon. Au niveau des arrivées, on en dénombre quatorze, dont dix Français. Mickaël Ivaldi et Morgan Parra seront chargés d’encadrer les jeunes du club et de leur faire profiter de leur expérience du haut niveau. Lucas Peyresblanques et Mathieu Hirigoyen poursuivront leur progression après plusieurs saisons à Biarritz, tandis que des joueurs comme Julien Ory ou Théo Dachary tenteront de relancer leur carrière. Enfin, Baptiste Pesenti remplacera poste pour poste Yoann Maestri après une saison mitigée chez les voisins du Racing 92.

Avis : Ce sera l’année de la reconstruction pour le Stade Français qui tentera de faire mieux que la saison dernière. Toutefois, sur le papier, l’effectif ne semble pas assez fourni en qualité pour viser le Top 6. Des bons jeunes sont présents (Barré, Segonds, Delbouis), mais il y a beaucoup de paris au niveau du recrutement, surtout sur les lignes arrières (Dachary, Megdoud, Ahmed). Le départ de Waisea est énorme tant il était important pour le club. On mise sur une place entre la dixième et la douzième place, mais on ne serait pas surpris si le club présidé par le Dr Hans Peter Wild jouait le maintien.

Le joueur à suivre : Julien Delbouis. Ce pur parisien devrait avoir du temps de jeu cette saison et aura la lourde tâche de remplacer Waisea poste pour poste. S’il est épargné par les blessures, il pourrait devenir un homme fort du système offensif du nouveau technicien, Paul Gustard.

Le classement de la rédac’

  1. La Rochelle
  2. Toulouse
  3. Montpellier
  4. Toulon
  5. Racing 92
  6. Castres
  7. Bordeaux-Bègles
  8. Lyon
  9. Clermont
  10. Stade Français

Passionné de sport, notamment de rugby dans toutes ses variantes (XV, XIII et VII). Fan du RC Toulon et de l'Olympique de Marseille.

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