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Rugby à XV

Top 14 (J8) : La révolte bonifiée du Stade Français contre Clermont

Etienne Goursaud

Publié le

TOP 14 2024-2025 – Mal en point depuis le début de saison, le Stade Français remporte un succès bonifié contre Clermont (36-6).
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TOP 14 2024-2025 – Mal en point depuis le début de saison, le Stade Français remporte un succès bonifié contre Clermont (36-6). Un succès précieux qui permet aux Parisiens de sortir de la zone rouge, même s’il faudra confirmer. Pire équipe de Top 14 en déplacement, l’ASM a encore vécu un véritable calvaire sur la pelouse de Jean Bouin.

Toute rédemption part d’un acte fondateur. Il est bien sûr trop tôt pour dire si le Stade Français est guéri. Mais cette large victoire va faire énormément de bien aux Parisiens, dans la tourmente depuis le début de la saison. Une large victoire (36-6) et surtout de la constance dans le haut-niveau de tout au long du match. Dans ce duel entre le dernier du Top 14 et la dernière équipe en déplacement (0 point pour l’ASM Clermont en déplacement), une équipe pouvait se rassurer. Les Parisiens ont peut-être même fait un peu mieux que cela, ce samedi soir. Et pourtant, les tribunes très clairsemées de Jean Bouin traduisaient un certain désamour du public pour son équipe. Il est possible que certains aient regretté de ne pas avoir fait le déplacement.

Une mi-temps référence pour le Stade Français

Est-ce la meilleure mi-temps du Stade Français cette saison ? Probablement. Il faut dire aussi que le curseur n’était pas monumental pour les Parisiens, en panne depuis le début de la saison. Une mi-temps construit en deux temps. D’abord un premier quart d’heure très solide en défense. Et quand on réussit près de 90 % de ses plaquages (60/67), cela aide à contenir les assauts des Clermontois malades en déplacement (pire attaque de Top 14 loin de ses bases). Et quand on défend bien, on épuise parfois son adversaire. Surtout, on s’offre des possibilités de contre. Et Léo Barré est à l’origine et à la conclusion de l’un d’entre eux. Pour le premier essai du match (8-3, 17e).

Un essai qui délivre les hommes en rose et une physionomie de match qui s’inverse. La domination sera totale pour le Stade Français, et ce, jusqu’à la pause. Symbole de la domination, les Parisiens ont battu 20 défenseurs, contre 7 pour les Clermontois. Qui sont à la peine en défense. Avec 12 plaquages manqués en 58 tentés, après 25 minutes de jeu. Et s’ils seront plus rigoureux par la suite, à force de défendre, ils vont finir par craquer. Malgré l’exemplarité d’un Killian Tixeront et son 18/18 au plaquage, à la mi-temps. Mais ses coéquipiers concèdent six pénalités en 31 minutes, la 6e fatale au talonneur Folau Fainga’a. Qui écope d’un carton jaune pour une faute cynique à moins de cinq mètres de la ligne d’essai.

Et comme un symbole, c’est sur un avantage en cours, que Brad Weber décide d’écarter, après une longue séquence avec les avants. Le demi de mêlée trouve Louis Carbonel, son partenaire à la charnière. Et le 10 trouve un intervalle, pour le deuxième essai des siens (15-6, 38e). Une ode à la persévérance, après quelques ratés. Mais, mine de rien, une pénalité de Benjamin Urdapilleta, ramène les Auvergnats à 9 points à la pause (15-6). Séduisants, mais quand on connait les difficultés du Stade Français cette saison, rien n’était encore joué.



Le naufrage de Clermont à la conquête

On vous l’a dit, ce soir, le n est une ode à la persévérance. Totalement transformés depuis le premier essai, les Parisiens repartent à l’assaut, alors que les Clermontois se mettent encore une fois à la faute. Quatre pénalités concédées en neuf minutes. Bautista Delguy frôle même le carton rouge, quand il plaque à la tête Louis Carbonel. Après consultation de la vidéo, l’Argentin écope à son tour d’un carton jaune et s’en sort diablement bien, au vu du peu de circonstances atténuantes (49e). Une ode à la persévérance, car le Stade Français va décider d’aller en touche. Et malgré des échecs en bonne situation (51e, 52e), ils vont s’obstiner encore et toujours. Et être récompensés, quand Lucas Peyresblanques conclut un magnifique maul des siens (22-6, 57e). L’ultime délivrance.



Et que c’est mérité tant que le talonneur entrant va faire un match plein dans tous les secteurs. Et tant les statistiques offensives sont outrageusement en faveur du Stade Français. Clermont ne voit plus le jour depuis le premier quart d’heure. Et quand ils sortent un peu la tête de l’eau, la conquête est défaillante avec quatre mêlées perdues (sur sept et à un moment sur cinq) et deux touches rendues aux Parisiens. Que plus rien ne peuvent arrêter.

Sur une nouvelle touche bien jouée, par une combinaison cette fois-ci, Peniasi Dakuwaqa slalome dans une défense clermontoise aux abois, pour le quatrième essai (27-6, 65e). Et la démonstration est parachevée par le très solide Juan Johan Van Der Mescht, en force, pour faire boire le calice jusqu’à la lie (36-6, 75e). Il y aurait même pu avoir un essai ou deux de plus en fin de match. Et si Jean Bouin n’avait pas fait le plein, loin de là, ceux qui sont venus en ont eu pour leur argent. Et leur lot d’émotions. Ce qui n’était pas vraiment le cas cette saison.

Journaliste et amoureux de sport. Ancien footballeur reconverti athlète quand ses muscles le laissent tranquille. Elevé à la sauce des exploits de Thomas Voeckler en 2004, du dernier essai de légende de Eunice Barber à la longueur lors des championnats du monde d'athlétisme de 2003 mais aussi Zidane, Omeyer et Titou Lamaison.

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