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Tour de France 2024

Tour de France 2024 : Les tops et les flops de cette édition

Etienne Goursaud

Publié le

Tour de France 2024 Les tops et les flops de cette édition
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TOUR DE FRANCE 2024 – Découvrez nos tops et nos flops du Tour de France édition 2024. Avec des surprises et des déceptions.

Les tops

Biniam Girmay, ambassadeur de l’Érythrée

L’Érythréen aura été l’un des coureurs de ce Tour de France. Et même après 121 ans d’existence, la Grande Boucle a toujours besoin de pionniers pour continuer à se développer. Premier coureur d’Afrique subsaharienne à s’imposer, il en est assurément un. Et il a fait encore mieux, avec trois victoires d’étapes et un beau maillot vert du classement par points. Là aussi, il rentre dans l’histoire. Le tout à seulement 24 ans. Véloce, puissant, son profil rappelle un peu celui de Peter Sagan qui avait amené un vent de fraîcheur en 2012. On ne peut que lui souhaiter le même destin sur le Tour de France. Phénomène dans son pays, dont certains ont fait le déplacement à Nice, pour l’encourager sur le chrono. Biniam Girmay vient de franchir un grand cap dans sa carrière. Et incontestablement en popularité.

Le spectacle et le parcours

Si, dès les Pyrénées, le suspense pour la victoire finale a perdu de son intérêt, avec un Tadej Pogačar qui a assis sa domination sur la Grande Boucle, le spectacle fut néanmoins intense sur ce Tour de France 2024, et ce, jusqu’au bout. L’étape des chemins blancs autour de Troyes, innovation dans cette épreuve, a été une franche réussite, avec des attaques incessantes, que ce soit du côté de l’échappée, réglée par Anthony Turgis (TotalEnergies), comme pour les favoris, même s’il y a eu statu quo. L’étape vers le Lioran a été d’une intensité monumentale de bout en bout, avec la résurrection de Jonas Vingegaard (Visma Lease a bike). Comme celles dans les Pyrénées, marquées par ce bras de fer remporté par le Slovène.



Si les baroudeurs n’ont pas été à la fête, la bagarre pour prendre les échappées, dans les étapes compliquées, ont contribué à durcir la course, avec des premières heures de course parcourues à une vitesse vertigineuse. Les vainqueurs d’étape sont tous des champions qui ont brillé sur les plus grandes courses, ce qui fait la spécificité du Tour de France, par rapport aux deux autres Grands Tours. Et le bouquet final, dans le Mercantour et autour de Nice, n’aura pas manqué de piquant.

Remco Evenepoel peut rêver du Tour de France

Remco Evenepoel a fait une grande performance. En prenant la 3e place du classement général et en ramenant le maillot blanc à Paris, il signe le premier podium d’un Belge depuis Jurgen Van den Broeck en 2010, après déclassement d’Alberto Contador. Il se pose en candidat pour grimper d’un ou deux rangs et troquer le maillot blanc pour du jaune. Aujourd’hui, Tadej Pogačar parait intouchable, mais le Belge peut avoir des motifs d’espoirs. Il a connu son premier Grand Tour sans aucun jour « sans ». Contrairement à sa Vuelta 2022, remportée, où il avait montré certaines limites en 3e semaine. Pas de défaillance et une belle résistance qui l’ont fait espérer, un temps, à chiper la deuxième place de Jonas Vingegaard. On a déjà hâte de le revoir sur les routes du Tour de France.



Les flops

Décathlon-AG2R et Groupama-FDJ dans le dur

Les deux équipes fortes du World Tour, au niveau français, n’ont pas existé. Au vu du début de saison très compliqué de Groupama-FDJ, ce Tour de France était un peu une chronique d’une mort annoncée. Ce fut le cas. Avec un David Gaudu, venu jouer le général et défaillant dès la première étape. Le 4e du Tour de France 2022 a tenté de prendre les échappées en montagne, mais sans peser sur la course et finir totalement éreinté lors de la dernière semaine. En urgence, Marc Madiot avait rappelé le jeune Lenny Martinez, pour tenter de sauver les meubles. Mais, fatigué de son début de saison, il a traversé la Grande Boucle comme un fantôme. Seul Quentin Pacher, 3e de la 2e étape, a un peu sauvé les meubles de la formation de Marc Madiot. Romain Grégoire et Stefan Küng n’ont pas vraiment réussi à s’exprimer, même si le premier cité n’a pas ménagé ses efforts sur certaines étapes.

Pour Decathlon-AG2R La Mondiale, c’est en revanche une bien plus mauvaise surprise. Tant l’équipe semblait marcher sur l’eau cette saison. Elle sortait d’un Tour d’Italie brillant et se présentait avec de belles cartes sur ce Tour. Felix Gall, dans le top 10 et vainqueur d’étape en 2023, est passé à côté de son sujet. Avec un seul top 10 d’étape au Pla d’Adet et 14e du classement général. Son sprinteur Sam Bennett n’a pas su trouver l’ouverture sur les nombreuses occasions qui se sont présentées à lui. Avec, au mieux, une 4e place à Nîmes. Aucun podium d’étape pour l’équipe. Le bilan est bien faible.

Les étapes de plaine

Thierry Gouvenou l’a laissé entendre durant le Tour, il a été déçu des étapes de plaine et songe à durcir ces étapes. À trop vouloir jouer avec le feu, les sprinteurs viennent de se brûler les ailes. Il est vrai qu’on fustige ces étapes, où aucun coureur ne veut se lancer dans l’aventure de l’échappée du jour. Il est juste que ces échappées n’ont que peu de chances d’aller au bout et, contrairement aux autres Tours, il n’y avait qu’une réelle étape de plaine en 3e semaine. Mais, quand tu es baroudeur et que tu pars en début d’étape, et que tu vois un peloton qui te laisse à maximum 1:30, c’est décourageant. Les sprints massifs font aussi partie de la culture de La Grande Boucle. Certains champions y ont forgé leur légende. Le dernier en date étant Mark Cavendish. Mais si les étapes se durcissent, pas sûr qu’ils puissent autant s’exprimer. Ils ont joué, ils ont perdu.

INEOS Grenadiers

Ex-ogre des années 2010, la formation britannique est encore descendue dans la hiérarchie. Comme son leader Carlos Rodriguez, qui a reculé au classement général. Cinquième en 2023, il se retrouve septième à près de 25 minutes du leader et 16 du podium. L’an passé, vainqueur d’étape, il a longtemps lorgné sur le podium, avant de reculer à la toute fin. Autant dire que cette année, il n’a pas pesé. Comme l’ensemble de son équipe. Tom Pidcock est passé tout près de la victoire, dominé par Anthony Turgis à Troyes. Avant d’abandonner pour cause de Covid. Vainqueur du Tour de France 2019, Egan Bernal a traversé ce Tour comme un fantôme, à la 29e place. Malgré des volontés offensives, les jambes n’étaient pas là. Geraint Thomas n’avait pas récupéré de son Tour d’Italie. Une catastrophe industrielle pour un des plus gros budgets du peloton.

Journaliste et amoureux de sport. Ancien footballeur reconverti athlète quand ses muscles le laissent tranquille. Elevé à la sauce des exploits de Thomas Voeckler en 2004, du dernier essai de légende de Eunice Barber à la longueur lors des championnats du monde d'athlétisme de 2003 mais aussi Zidane, Omeyer et Titou Lamaison.

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