Nous suivre

Rugby à XV

Tournée d’Automne : Que peut-on attendre de la Géorgie ?

Alexandre Jeffroy

Publié le

Tournée d'Automne Que peut-on attendre de la Géorgie
Photo Icon Sport

TOURNÉE D’AUTOMNE – Dimanche après-midi, le XV de France reçoit une équipe de Géorgie qu’elle affrontera pour la seconde fois de son histoire. Que peut-on attendre des Lelos, équipe de second rang mondial, qui entend bien progresser au contact des meilleures nations du monde ?

En 2007, à Marseille, les Bleus terminent leur phase de poules de Coupe du monde sur un large succès : 64 à 7. En face, il s’agit de la Géorgie, et c’est la première fois que ces deux nations s’affrontent. Pour les Lelos, c’est seulement la deuxième participation à un Mondial de rugby, après 2003. Depuis, les Géorgiens ont disputé toutes les Coupes du monde. Surtout, ces dernières années, ils s’affichent comme les meilleurs des « autres » en Europe. Ces « autres », ce sont ceux qui forment le tournoi B, une sorte de deuxième division du prestigieux Tournoi des VI Nations. Seulement, les Lelos dominent la compétition et ne l’ont plus perdu depuis quatre ans. De ce fait, beaucoup d’observateurs pensent qu’ils pourraient intégrer le Tournoi des VI Nations, en lieu et place de l’Italie, beaucoup trop faible face aux cinq meilleures nations européennes.

Un pays ambitieux pour son rugby

Comme la majorité des pays du Tier 2 mondial, il manque deux choses au rugby géorgien pour devenir une nation majeure de ce sport. Premièrement, le rugby géorgien a besoin d’investissements. En effet, dans l’ancien pays de l’Union Soviétique, les jeunes talents ne manquent pas. Les équipes de jeunes sont d’ailleurs souvent compétitives. Problème, peu de joueurs peuvent vivre de leur passion et tout ne peut être mis en œuvre pour faire progresser les joueurs. Ainsi, on sait qu’une partie des joueurs, généralement les meilleurs éléments, font les beaux jours de certains clubs français (18 joueurs jouent en Top 14 ou Pro D2 parmi ceux convoqués dans le groupe pour la Tournée d’automne). Ceux-ci disposent des moyens pour s’améliorer. Mais derrière, au pays, le championnat géorgien n’est pas entièrement professionnel et la grande majorité des joueurs ne gagnent pas plus de 600€ de rémunération par mois.

Néanmoins, les dernières actions menées par la fédération géorgienne de rugby, avec le soutien du gouvernement, font penser que le rugby géorgien va dans la bonne direction. Récemment, la fédération a annoncé la construction de 100 terrains de rugby sur tout le territoire. Un investissement de grande envergure pour développer le rugby local ! Dans un pays qui compte 4 millions d’habitants, il n’en faut pas moins pour espérer obtenir des résultats.

Jouer au contact des meilleures nations

L’autre grand obstacle auquel se heurte le rugby géorgien, ce sont les oppositions proposées à son équipe nationale. En effet, comme nous l’avons déjà dit, la Géorgie n’a rencontré le XV de France qu’à une seule reprise pour l’instant. Et encore, il s’agissait d’une phase de poules de Coupe du monde. Il y a un an, David Humphreys, ancien international irlandais, avait été chargé par World Rugby de mener une mission de consultant en Géorgie. Son objectif : essayer de voir comment le rugby géorgien pouvait se développer et franchir un cap. Pour l’ancien ouvreur du XV du Trèfle, après avoir investi, les Lelos doivent jouer face aux meilleurs. C’est une des conditions pour pouvoir, notamment, intégrer le Tournoi des VI Nations.

Ces derniers mois, les Lelos ont fait face à quelques belles nations du rugby mondial. En effet, déjà, l’année dernière, ils ont participé à la Coupe d’automne des nations. De ce fait, ils ont rencontré l’Angleterre (40-0), le Pays de Galles (18-0) et l’Irlande (23-10). Cet été, ce sont les champions du monde sud-africains qu’ils ont eu l’honneur de jouer (40-9). Enfin, cet automne, c’est à la France qu’ils vont pouvoir se mesurer.

En début de semaine, le sélectionneur des Lelos, Levan Maisashvili, évoquait l’importance de jouer face aux meilleurs. « La différence entre les nations du Tier 1 et celles, comme nous, du Tier 2, c’est que nous n’avons que très peu d’occasions d’affronter les meilleures équipes. Une fois l’été, une fois l’automne, et pas toujours. Avec des périodes de sept, huit mois sans gros match. On a besoin de jouer plus souvent contre de gros adversaires pour nous habituer à l’intensité de ces rencontres. »

Faire évoluer le jeu pour rivaliser

« C’est une belle opportunité pour nous d’affronter une grande nation du rugby comme la France. », avait ajouté le sélectionneur. Pour faire bonne figure face à la France, les Géorgiens vont devoir trouver les bonnes solutions. Selon eux, l’agressivité et le combat seront primordiaux, à l’image du match des Pumas face aux Bleus, samedi dernier. « On sait que si nous ne sommes pas très agressifs, si nous ne mettons pas une grosse pression défensive et qu’on leur laisse des espaces, ça va être compliqué. Il faut s’inspirer de ce qu’ont fait les Argentins. »

Cependant, le rugby géorgien veut aussi noyer les clichés qu’on lui attribue. En effet, les avants géorgiens ont une très grosse réputation, ce qui motive les clubs du top 14 à les recruter. Rugueux, agressifs, solides en mêlée fermée, voilà ce qu’on retient généralement des joueurs du pays qui borde la mer Noire. Pourtant, à en croire leurs propos, les Lelos sont en train de faire évoluer leur rugby et c’est sans doute ce qui les aidera à progresser. « On ne joue pas seulement devant ! Nous avons aussi des trois-quarts qui savent jouer. Ça n’arrivera pas en un jour, mais les regards évoluent doucement dans le bon sens. », expliquait le capitaine Merab Sharikadze.

Face aux Bleus, les Géorgiens tenteront de mettre tous les ingrédients pour faire tomber leur adversaire. D’une part, le défi physique et de l’agressivité seront nécessaires. D’autre part, il faudra produire un rugby complet, qui pourra surprendre le XV de France, et qui sera la condition indispensable pour créer l’exploit à Bordeaux, dimanche après-midi.

Journaliste/Rédacteur depuis octobre 2020 - Bolt qui foudroie le record du monde du 100 mètres, les derniers essais de Dominici, les premières charges dévastatrices de Bastarocket... de beaux souvenirs pour une grande passion, celle du sport. L’histoire du sport aussi. Comprendre le rôle qu’il a eu, celui qu’il a et celui qu’il aura dans notre société. Le sport au passé, au présent, au futur. Le sport tous les jours, matin, midi et soir. A défaut d’être un grand sportif, je suis et je raconte l’actualité et l’histoire des championnes et des champions qui savent se dépasser pour accomplir des merveilles.

Clique pour commenter

Laisser un commentaire

Vos commentaires sont pris en compte mais ne s'affichent pas actuellement suite à un souci technique.


Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *