6 Nations : Les Bleus souffrent mais s’en sortent en Italie

TOURNOI DES 6 NATIONS 2023 – Entrée en matière plus que compliquée pour les Bleus, qui ont été menés par une belle équipe d’Italie. Mais les hommes de Fabien Galthié repartent de Rome avec un succès bonifié (24-29). Le 14ème succès de rang.

On savait les Bleus attendus. Forts d’un Grand Chelem décroché en 2022 et forts également d’une série de treize victoires de rang. Une série qui court encore au moment du coup d’envoi du stade Olympique de Rome, où les hommes de Fabien Galthié lancent leur tournoi face aux Italiens. On a parlé des certitudes françaises, mais la méfiance était de mise. Car l’Italie n’est plus ce faire-valoir qui a amusé la galerie pendant trop longtemps dans le Tournoi des 6 Nations. C’est une nation qui s’est offerte à l’automne un succès de prestige contre l’Australie (28-27). Et le moins qu’on puisse dire, c’est que les Italiens ont tenu la dragée haute aux Bleus tout au long de cette partie.

Une entame réussie pour les Bleus

Pourtant, pendant près de trente minutes, on a cru revivre un scénario classique. Celui d’une équipe de France largement dominatrice et d’une équipe d’Italie partie pour être une victime expiatoire. Des Bleus qui ont su exploiter les trop nombreuses erreurs italiennes en ce début de partie. Si la première interception de Thomas Ramos ne donne rien, la faute à un en-avant de Damian Penaud (2′), la seconde propulse directement Thibaud Flament. Le deuxième ligne, remplaçant de Cameron Woki, ouvre le score et Thomas Ramos transforme (0-7, 5′). Les Bleus occupent le camp italien et profitent des erreurs italiennes. Même si Tommaso Allan réduit la marque (3-7, 14′).

Si Charles Ollivon a manqué de peu son grand retour dans le Tournoi des 6 Nations 2023, avec un essai finalement refusé pour en-avant, les Bleus concrétisent quelques minutes plus tard. Suite à une pénalité, Romain Ntamack hérite du ballon, pour jouer au pied. Damian Penaud domine Ange Capuozzo et Thomas Ramos hérite du ballon et n’a plus qu’à aplatir. Ce dernier ne transforme pas (3-12, 20′). Si Tommaso Allan réduit une nouvelle fois l’écart au pied, ce sont bien les Bleus qui déroulent.

La révolte italienne et un Italie-France indécis

Et Romain Ntamack régale. Le Toulousain distille une nouvelle merveille de passe au pied. Cette fois-ci le caviar est pour Ethan Dumortier. Le Lyonnais n’en demandait pas tant pour s’offrir son premier essai international (6-19, 28′). Les Italiens pourront nourrir des regrets de cette demi-heure ratée.

18 pénalités sifflées contre l’équipe de France aujourd’hui. C’est un chiffre hallucinant.#ITAFRA #ITAvFRA

— Gauthier Baudin (@GauthierBaudin) February 5, 2023

Et à partir de là, rideau. Plus rien côté français qui concèdent énormément de pénalités – neuf dans le premier acte – autant que la moyenne de 2022. D’abord offensives, elles sont par la suite liées à la pression mise par les Italiens. Et cette pression s’intensifie de plus en plus. La défense des Bleus finit par craquer. Ange Capuozzo – qui aurait pu jouer pour le quinze de France, mais qui incarne le renouveau italien – mystifie Alldritt pour inscrire un essai (11-19, 33′). Et les Italiens profitent de l’élan pour basculer avec seulement cinq longueurs de retard à la pause (14-19).

Et si Thomas Ramos redonne huit points d’avance aux siens, ce n’est qu’illusoire. Car ce sont bien les Italiens qui dominent les vainqueurs du tournoi 2022. Ces derniers multiplient les fautes. Et la onzième du match (en 50 minutes) sera doublement fatale aux hommes de Fabien Galthié. Charles Ollivon commet une faute tout proche de l’en-but, alors que ses coéquipiers étaient sur le reculoir, pressés par une magnifique action italienne. Carton jaune et essai de pénalité. L’Italie revient à un petit point des Bleus (21-22, 52′) qui continuent à multiplier les fautes.

Anthony Jelonch et Grégory Alldritt – Italie-France 6 Nations 2023 – Photo Icon Sport

Le salut est venu du banc pour les Français

Sans parvenir à se sortir du guêpier italien, Tommaso Allan donne pour la première fois l’avantage aux Italiens, sur une pénalité (24-22, 62′). Ultra logique au vu des 30 dernières minutes des Bleus indigentes dans tous les secteurs.

Mais Fabien Galthié a plus d’un tour dans son sac ! Comme cet automne, c’est du banc qu’est venu le salut. Romain Taofifenua rentré juste avant, trouve Matthieu Jalibert sorti du banc également. Le Bordelais s’arrache pour aller inscrire l’essai. Un essai doublement important, car il redonne l’avantage aux siens tout en donnant le bonus offensif. Thomas Ramos transforme (24-29, 69′). Devant mais pas libérés, les Bleus continuent de concéder énormément de pénalités. Et les Italiens terminent mieux la partie que les Français et multiplient les vagues. Des vagues qui déferlent sur la digue bleue, bien fragile cet après-midi. Assurément un axe de travail pour la suite du tournoi. Car face à d’autres nations, cela ne pardonnera pas.

L’important ce sont les trois – cinq – points quand on n’est pas bon sur le terrain. Dans d’autres circonstances, à une autre époque, ce match aurait pu être perdu par les Bleus, qui rejoignent l’Irlande et l’Ecosse en tête du tournoi, avec cinq points. Une 14ème victoire consécutive, record amélioré, mais les Bleus le savent, il faudra faire mieux. L’Italie sort avec les honneurs et le point du bonus défensif. Et elle a montré qu’elle pouvait jouer un match plein ! Gare à cette équipe qui sera un vrai poil à gratter.

🇫🇷 𝐋𝐀 𝐕𝐈𝐂𝐓𝐎𝐈𝐑𝐄 de notre #XVdeFrance pour cette entrée dans le tournoi des #SixNations 💪#ITAFRA #NeFaisonsXV pic.twitter.com/LHHog7Ix5I

— France Rugby (@FranceRugby) February 5, 2023

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Journaliste et amoureux de sport. Ancien footballeur reconverti athlète quand ses muscles le laissent tranquille. Elevé à la sauce des exploits de Thomas Voeckler en 2004, du dernier essai de légende de Eunice Barber à la longueur lors des championnats du monde d'athlétisme de 2003 mais aussi Zidane, Omeyer et Titou Lamaison.