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Arbitrage vidéo : le football américain en précurseur
Dans le cadre de notre dossier « arbitrage vidéo », place au cas du football américain, où la vidéo est utilisée depuis plusieurs décennies. Pour nous accompagner et nous éclairer, Alain Mattei, rédacteur en chef de TD Actu.
Le football américain est le premier sport à avoir fait appel à l’arbitrage vidéo, comme nous l’explique Alain Mattei : «Après des tests dans les années 70, c’est en 1986 que la NFL a commencé à utiliser la vidéo en saison régulière. Il y a eu des évolutions au fil des années. » Son utilisation répond à certaines règles : « Les coachs ont le droit de demander l’usage de la vidéo deux fois par match. Par défaut, tous les touchdowns et les pertes de balle sont passés à la vidéo. Dans les deux dernières minutes du chaque mi-temps, les entraîneurs n’ont plus la main. Ce sont les arbitres qui peuvent revoir n’importe quelle action s’ils pensent que c’est nécessaire. »
Adopté, boudé puis réadopté !
Introduite dans la ligue américaine en 1986 avec le pouvoir total aux arbitres qui pouvaient l’utiliser selon leurs besoins, l’arbitrage vidéo a dans un premier temps créé beaucoup de polémiques si bien qu’en 1992, George Young, manager des Giants de New York, réussit à rassembler assez de votes pour faire annuler la règle. Pendant huit saisons, la NFL va se passer de l’Instant Replay avant qu’il ne soit finalement ré-introduit en 1999 avec de nouvelles modalités d’utilisation.
De longue décisions, pour le malheur de uns et le bonheur des autres
Le football américain est connu pour ses coupures et temps morts mais comme l’explique notre consultant du jour, l’arbitrage vidéo ne contribue pas à les réduire, bien au contraire : « C’est un peu le point noir. Je n’ai pas le timing exact, mais ça semble parfois long. Peut-être jusqu’à 3 ou 4 minutes. Les chaînes américaines en profitent souvent pour glisser de la pub. » Même si dans le cas du foot US, l’arbitrage vidéo n’a pas tendance à hacher plus le jeu, il peut rallonger des matchs déjà longs, mais il fait le bonheur des chaînes et des annonceurs.
L’interprétation existera toujours
L’arbitrage vidéo n’empêche pas l’interprétation, il la reporte du moment direct à des ralentis sur un écran comme le raconte Allain Mattei : « En NFL, c’est plus l’interprétation des règles que la vidéo en elle-même qui pose parfois problème. La vidéo, en tant qu’outil, permet quand même d’apporter une aide largement positive. » La vidéo n’empêche pas les joueurs, les entraîneurs ou les supporters de contester certaines décisions, cela a juste changé leur cible.
La vidéo est-elle bénéfique au football américain ? L’avis d’Alain Mattei, rédacteur en chef de TD Actu.
« Clairement oui. Le football américain est un sport intense et rapide. Au bout d’un moment, l’œil humain n’est pas parfait. Dans l’ensemble, la vidéo corrige beaucoup plus d’erreurs qu’elle n’en laisse passer. En 2009, par exemple, 40% des « challenges » des coachs ont permis d’inverser une mauvaise décision. C’est tout de même énorme et ça prouve que la vidéo est utile. »
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