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Athlétisme : Ces 5 athlètes internationaux qui pourraient exploser en 2024

Etienne Goursaud

Publié le

Athlétisme : Ces 5 athlètes internationaux qui peuvent se révéler
Photo Icon Sport

ATHLÉTISME – Focus sur cinq athlètes internationaux à fort potentiel et qui pourraient être des révélations de l’année 2024. 

Markus Rooth et Sander Skotheim (Norvège, Décathlon)

Difficile de parler de l’un sans parler de l’autre. Car on parle du premier et du deuxième d’un championnat d’Europe espoirs du décathlon qui a atteint des hautes altitudes. C’est Markus Rooth, tout juste 23 ans, qui s’est imposé, avec 8 608 points, obtenant sa 2ᵉ médaille européenne dans cette catégorie, après le bronze en 2001 (alors espoir première année). Sa progression est assez intéressante en 2023, passant son record de 8 307 à 8 608 points, soit le record des championnats d’Europe espoirs et la 4ᵉ performance européenne de tous les temps. Une performance qui aurait permis de glaner de nombreuses médailles européennes. Cela le place devant un Kevin Mayer au même âge et tout proche du prodige Niklas Kaul, qui avait glané le titre mondial à Doha, avec ses 8 691 points.

Déjà très solide dans certaines disciplines comme la longueur (7.62 m), le 110 m haies (14.23) et la perche (5.10 m), il n’a pas de gros points faibles, capable de passer plus de 2 mètres à la hauteur (2.03 m). Il n’a pas non plus d’immenses points forts, comme son compatriote (lire plus bas). Mais encore jeune, il devrait, grâce au travail technique, progresser un peu partout (sauf sur 1500 m, comme beaucoup de décathloniens au même âge). Il a terminé 8ᵉ des Mondiaux de Budapest, une performance très solide.

Notre pronostic : Il ne sera pas loin des 8 800 points et pourrait être un vrai candidat à la médaille, même si le niveau de la discipline est très fort en ce moment.

Si Markus Rooth est 5e européen U23 de l’histoire, il est juste devant son compatriote Sander Skotheim et ses 8 590 points (et 8 561 lors des championnats d’Europe espoirs). Cependant, lui est un peu plus connu du grand public… et des Français. Pour avoir posé des problèmes jusqu’au bout à Kevin Mayer, lors des championnats d’Europe en salle 2023 à Istanbul. Lors de l’heptathlon, il n’a échoué qu’à 30 petits points du Français. Lui aussi a battu son record au décathlon de près de 300 points, pour le porter sur de très hautes sphères. Mais à la différence de son compatriote et c’est bien pour ça qu’il figure dans cette liste, il sera encore espoir en 2024. Le vieux record d’Europe, détenu par l’Allemand Frank Busemann depuis 1996 (8 706 points), devrait sérieusement trembler.



Pour le coup, c’est un décathlonien un peu plus déséquilibré que son compatriote. Avec des immenses points forts, avec un stratosphérique record à 2.20 m à la hauteur, mais aussi 7.80 m à la longueur, 13.97 secondes au 110 m haies et 5.35 m à la perche. Autant de performances qui dépassent les 1050 points à la table de cotation. À côté de cela, c’est beaucoup plus fragile au poids (14.48 m) et au disque (43.66 m). Autant de disciplines où il devra sensiblement progresser. Mais qui lui laissent une marge intéressante.

Notre pronostic : On le voit rester derrière son compatriote sur décathlon, mais titiller le record d’Europe U23 évoqué. En revanche, sur l’heptathlon des championnats du monde en salle, il pourrait bien se retrouver être LE favori, avec la perche, longueur, haies et hauteur et aussi un disque et un javelot pas présents en salle.



Silja Kosonen (lancer du marteau)

La recordwoman du monde juniors de la discipline (73.43 m) poursuit une progression linéaire. Championne du monde juniors en 2021 (devant Rose Loga) et championne d’Europe espoirs l’été dernier, elle a porté son record à 74.19 m. À une autre époque, cela aurait même suffi pour monter sur une boite lors des championnats du monde séniors. Mais le niveau mondial a considérablement progressé dans la discipline. Néanmoins, elle est en train d’accumuler énormément d’expérience. Déjà 7e des championnats du monde à Eugene à seulement 19 ans et demi (elle est née le 16 décembre 2002).

Le lancer nécessite de l’expérience et à Budapest, elle a progressé avec une 5e place. Surtout, en Hongrie, elle a montré qu’elle savait répondre présente. Battant son record en qualifications (74.19 m) pour ensuite réaliser une finale très solide, avec un jet à 73.89 m et deux autres jets au-delà de 72.50 m. Dans un concours à haute pression, elle a été au rendez-vous. Et dans une discipline où les européennes perdent du terrain (elle termine 1ʳᵉ européenne), elle a un coup fantastique à jouer à Rome, lors des championnats d’Europe. Une première médaille internationale chez les grandes serait de bon augure pour les JO de Paris. En cas de titre, elle arriverait sans pression dans la capitale française.

Notre pronostic : Le titre de championne d’Europe peut lui tendre les bras cet été à Rome. Si le record d’Europe U23, détenu par Tatyana Lysenko, semble hors de portée (77.06 m), Sijla Kosonen, actuelle 4ᵉ all time, pourrait grimper à la 2e place… occupée par une certaine Alexandra Tavernier et ses 74.39 m.

Mattia Furlani (longueur)

Dans une discipline au niveau faible depuis quelques années, bien qu’il y ait des frémissements dernièrement, un jeune homme, encore junior cette année, pourrait créer la surprise dès 2023. Mattia Furlani a frôlé le record du monde juniors du saut en longueur, avec un bond à 8.24 mètres. Certes à 11 centimètres de Sergey Morgunov. Mais l’Italien a manqué de chance. Le 24 mai 2023, il s’est envolé à 8.44 m. Malheureusement, l’anémomètre a affiché +2.2 m. Soit 0.2 de trop pour que le saut soit régulier. Mais sa régularité (sept concours à plus de huit mètres) a laissé penser qu’il pouvait battre ce record dès 2023. Il lui restera encore une année pour le faire.

La génération des juniors semble très prometteuse, car malgré un nouveau bond à 8.23 m, il n’a gagné le titre de champion d’Europe juniors que d’un centimètre, face à l’incroyable Bozhidar Saraboyukov, qui a explosé son record ce jour-là. Néanmoins, c’est lui qui a su faire basculer le destin en sa faveur. Il fut moins tranchant à Budapest, en pleine phase de découverte. Et éliminé dès les qualifs, alors qu’il pouvait être un outsider. La médaille de bronze était à 8.27 m. Mais seulement 8.16 m à Eugene et 8.21 m lors des JO de Tokyo. Autant dire que c’est à portée de main pour l’Italien. Et des juniors médaillés olympiques en athlétisme, cela reste rare chez les hommes.

Notre pronostic : Après sa médaille d’or chez les cadets (et un bond à 8.04 m !) et celle chez les juniors, il pourrait franchir un pas de géant. La médaille d’or européenne sera dure, avec un Miltiadis Tentoglou qui est costaud (8.52 m à Munich, mais aussi à Budapest pour être champion du monde). On le voit bien aller chercher le record du monde juniors et, s’il gère la pression olympique, s’inviter à la lutte au podium.

Agate Caune (5000 m 10 000 m)

La Lettone est un petit phénomène. Encore junior en 2023, elle a étonné lors des séries des championnats du monde de Budapest, partant toute seule en série, pour brillamment se qualifier pour la finale, avec sa 4e place, portant son record à 15:00.48. Malheureusement pour elle, elle sera contrainte de déclarer forfait pour la finale. Le point noir d’une saison parfaite, avec un doublé 3 000 m / 5 000 m lors des championnats d’Europe juniors. Lors du 5 000 m, elle a réalisé une démonstration, portant alors son record à 15:03.85, après une course totalement en solitaire. Elle a réalisé un chrono de 8:39.78. Soit la 2e meilleure performance junior de tous les temps.

Évidemment, le fond féminin est dominé par les Africaines et la Néerlandaise Sifan Hassan. Évidemment, qu’il est encore utopique de la voir titiller les meilleures en 2024, dans la mesure où elle est à une minute du record du monde féminin sénior sur 5 000 m. Mais elle n’a même pas 20 ans et sa grosse progression en 2023 laisse présager de belles choses. Elle n’a pas encore eu l’occasion de courir sur un 5 000 m avec de la densité, style meeting. C’est là que cela pourrait devenir intéressant.

Notre pronostic : Un gros record personnel sur 5 000 m, avec un 14:40 qui n’est pas impossible au vu de son chrono sur 3000 m. Les championnats d’Europe sont largement plus ouverts que les mondiaux. Mais, si on a vu qu’elle était très forte au train, on a moins de références sur ses capacités à l’emballage. Si ce n’est un 2:10.24 sur 800 m en salle.

 

Journaliste et amoureux de sport. Ancien footballeur reconverti athlète quand ses muscles le laissent tranquille. Élevé à la sauce des exploits de Thomas Voeckler en 2004, du dernier essai de légende de Eunice Barber à la longueur lors des championnats du monde d'athlétisme de 2003 mais aussi Zidane, Omeyer et Titou Lamaison.

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