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Athlétisme Championnats d’Europe 2024 : Bilan très positif pour les Français

Etienne Goursaud

Publié le

Athlétisme Championnats d'Europe 2024 Bilan très positif pour les Français
Photo Icon Sport

CHAMPIONNATS D’EUROPE D’ATHLÉTISME 2024 – On dresse le bilan des Français, forcément positif, après les six jours de compétition. Avec seize médailles, ils ont réalisé le 3e total d’une délégation bleue aux championnats d’Europe

Deuxième au tableau des médailles, deuxième à la placing table

Le rideau est tombé sur les championnats d’Europe d’athlétisme. Après six jours de compétitions intenses, l’heure du bilan a sonné pour l’équipe de France. Et les motifs de réjouissance sont très nombreux. Avec 16 médailles dont 4 titres, la France prend la 2e place au classement des médailles, derrière l’Italie qui a fait une vraie razzia chez elle (24 médailles, dont 11 titres). Les Bleus se permettent de devancer la Grande-Bretagne, nation installée dans l’athlétisme mondial depuis de longues années. Alors oui, les Britanniques n’avaient peut-être pas toutes leurs têtes d’affiche, mais il n’empêche que les Bleus ont ramené trois médailles de plus que leur voisin. Surtout, c’est le 3e bilan de l’histoire de l’athlétisme français, derrière les 18 médailles (dont 7 titres) de Barcelone et les 25 médailles (dont 9 titres) de Zurich en 2014. Les deux fois, la France avait terminé 2e.

Et il n’y a pas que du côté du tableau des médailles que les motifs de réjouissance existent. La placing table, qui répertorie tous les finalistes, avec le barème suivant : 8e place = 1 pt, 7e place = 2 pts etc, est également favorable aux Bleus. Qui prennent également la 2e place, avec 193 points, derrière l’Italie et ses 232 points. Pour les Francais, c’est près de 80 points de plus que Munich en 2022, où ils avaient pris la 6e place (et une 22e place au classement des médailles). C’est un indicateur solide de la santé d’un pays. Au-delà des médailles, la France a aussi su placer son lot de finalistes. On pense à Camille Moutard, Pauline Stey, Gabriel Bordier et Clémence Beretta à la marche. Ou Hilary Kpatcha à la longueur, pour ne citer qu’eux. 27 records personnels ont été battus à Rome, contre 10 à Budapest. Et sept minima olympiques ont été réalisés.

Des Français titrés

Plus de médailles, mais surtout plus de titres. À Munich, Cyréna Samba-Mayela, Gabriel Tual, Alice Finot et Alexis Miellet ont ramené l’or. On se souvient qu’à Munich, il y a deux ans, les Bleus n’en avait ramené aucun, un état de fait sanctionné par une 22e place au classement des médailles, où l’or prime. Avant la compétition, nous pointions le point faible des Bleus dans ce manque de grands leaders. Force est de constater qu’à Rome, certains ont changé de stature, pour devenir des leaders européens dans leur discipline. Quatre victoires, mais surtout quatre victoires en patrons.



Des Français sans complexes, qui ont assumé leur statut en finale. Cyréna Samba-Mayela avait endossé le costume de favori, après son record de France en demi-finale. Gabriel Tual a été si impressionnant en série et en demies qu’il en a éclipsé les autres, Alice Finot était la première européenne lors des Mondiaux de Budapest en 2023 (5e). Alexis Miellet a appris tellement vite sur 3000 m steeple, discipline qu’il découvrait cette année. Et on connaissait ses dernières lignes droites de feu.



De vraies surprises

Autre chose intéressante, parmi les seize médaillés, on a eu de vraies grandes surprises. La première, immense, venant de la toute première médaillée Auriana Lazraq-Khlass, sur l’heptathlon. La Française, bien que 4e européenne avant la compétition, pouvait difficilement espérer une médaille. Et pourtant, sept records personnels plus tard, elle a été sacrée vice-championne d’Europe. Et a lancé la dynamique. Ilionis Guillaume, même si on connaissait son immense potentiel, a réussi à aller chercher le saut idéal pour le bronze au triple saut, avec un record personnel. Comme Thomas Gogois, qui a claqué plus d’un demi-mètre à son ancien record, pour son tout premier concours en carrière à plus de 17 mètres.

C’est également le cas d’Hélène Parisot, qui a battu trois fois son record sur 200 m, pour aller chercher également du bronze. Et que dire d’Anaïs Bourgoin, dernière qualifiée pour ces championnats d’Europe, selon les critères de la FFA et qui repart avec le bronze sur 800 m. Rose Loga entre également dans les surprises, avec le bronze au marteau. Si la France a besoin de grands leaders capables de scorer et de tirer la délégation vers le haut, elle a aussi besoin d’athlètes capables de se sublimer, pour s’inviter au banquet des médaillés et capables de se transcender. Romain Barras, qui avait reproché aux athlètes de ne pas l’avoir fait, lors des Mondiaux 2023, sera forcément heureux de cela.

Les femmes ont tiré la délégation tricolore

On a souvent pointé du doigt les femmes, parfois en retrait dans la délégation tricolore. Cette fois-ci, ce sont elles qui ont tiré la France vers le haut. Dix médailles sur les seize ont été remportées par des femmes. On a eu de la course, des sauts et du lancer parmi les Françaises médaillées. Il y a deux ans, seule Rénelle Lamote avait été médaillée européenne, sur le 800 m. En deux ans, le boom est considérable. Et le meilleur semble à venir, car, à part Hélène Parisot et Alice Finot, les médaillées sont toutes relativement jeunes. Et encore, les deux citées le sont quant à leur pratique au plus haut niveau. Et peuvent avoir quelques années devant elles.

Quelques petites déceptions

Malgré tout, il y a eu quelques petites déceptions. Azeddine Habz, candidat à la médaille, n’a pas pu tenir son rang. Mais son cas est particulier. On rappelle que, à cause d’une erreur monumentale de la FFA, il n’a failli pas courir à Rome, requalifié in extremis par European Athletics. Dans quelle mesure son influx nerveux n’a pas été impacté par ce violent épisode de 48 heures ? En revanche, il faut le dire, c’est plus préoccupant pour Jimmy Gressier, qui semble ne pas confirmer en grand championnat. Hors de la boîte à Munich (4e) sur 10000 m, il est encore passé à côté à Rome (5e) sur la même distance. Des bruits parlent d’une petite blessure, mais il semble surtout ne pas être un homme de championnat, à l’inverse d’un Yann Schrub, double médaillé européen dans le même temps. Les Français ont, globalement, été en souffrance sur le semi-marathon.

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Journaliste et amoureux de sport. Ancien footballeur reconverti athlète quand ses muscles le laissent tranquille. Elevé à la sauce des exploits de Thomas Voeckler en 2004, du dernier essai de légende de Eunice Barber à la longueur lors des championnats du monde d'athlétisme de 2003 mais aussi Zidane, Omeyer et Titou Lamaison.

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