Bilan NBA 2023 : Les San Antonio Spurs ont sorti le tank comme prévu

SAISON NBA 2022-2023 – Alors que les playoffs ont débuté, la rédaction de Dicodusport revient sur la saison des équipes déjà éliminées. Deuxième équipe texane au programme, les San Antonio Spurs !

Ce qu’il faut retenir de la saison des San Antonio Spurs

Dans la preview de début de saison, on prédisait une bonne grosse année de tanking pour les Spurs, avec comme seul objectif d’avoir le plus de chances possibles d’obtenir Victor Wembanyama à la Draft 2023. Objectif réussi avec un magnifique bilan de 22 victoires contre 60 défaites, à égalité avec les Rockets et à seulement cinq longueurs des infâmes Pistons. Avec un des 3 pires bilans, San Antonio aura donc 14% de chances d’obtenir le Français à la Draft, ce qui était le scénario idéal en début de saison.

Pour arriver à ce bilan famélique, la recette était simple : faire jouer des rookies, des sophomores ou des roles players à relancer. Bref, aucun patron dans l’équipe sur le papier et liberté totale pour les jeunes afin qu’ils se développent. Le plan a failli échouer dès le début de saison, quand les San Antonio Spurs affichaient un bilan de 5 victoires pour 2 défaites. La faute à un Devin Vassell dans la forme de sa vie, bien accompagné par Keldon Johnson et Jakob Poeltl. Le premier ne jouera finalement que 32 matchs dans la saison, le dernier sera transféré en février afin d’éviter notamment de gagner trop de rencontres.

Pire defensive rating et deuxième pire offensive rating, les Spurs ont donc finalement fini par rentrer dans le rang et descendre progressivement dans le classement de la NBA.

Notre prévision en début de saison : 15^èmes / Classement final : 15^èmes

Le MVP : Keldon Johnson

Avec 22 points de moyenne sur la saison, Keldon Johnson est de loin le meilleur scoreur de ces faibles Spurs en 2022-2023. Le bon coup pour San Antonio, c’est qu’il a déjà prolongé pour 4 saisons avec un beau contrat dégressif, qui commencera à 20 millions l’an prochain pour descendre à 17,5 millions en 2026-2027. Un très bon deal pour un joueur qui ne fait que progresser au scoring depuis sa saison rookie : d’abord 9,1 points de moyenne, puis 12,8 en saison sophomore, 17 l’an dernier et 22 cette année.

Who had the most ____ in a single game for the Spurs this season?

PTS: 36 – Keldon Johnson
AST: 13 – Tre Jones
RBS: 19 – Dominick Barlow
BLK: 5 – Jakob Poeltl
STL: 4 – 5 Players Tied

Any surprises? 👀 pic.twitter.com/us1b9wqbYm

— Spurs_Muse (@spurs_muse) April 10, 2023

Est-ce qu’il peut être assez fort pour devenir le franchise player des San Antonio Spurs ? C’est loin d’être une évidence, mais également loin d’être une aberration à l’heure actuelle. Il n’est pas encore assez fort en défense, pas assez efficace au tir et notamment à distance, a perdu plus de deux ballons par match cette saison. Bref, les points d’amélioration restent nombreux. Néanmoins, il est certain que Keldon Johnson a un bel avenir et qu’il pourra être au minimum un bon lieutenant pour jouer les Playoffs, en espérant que ce soit chez les Spurs dans quelques années.

Le MIP : Devin Vassell

Malheureusement blessé pendant plus de la moitié de la saison, Devin Vassell a tout de même continué sa belle progression entrevue l’an dernier. Auteur d’un début de saison canon, il aura un peu moins performé par la suite, notamment après son retour de blessure. Deuxième meilleur scoreur des San Antonio Spurs avec 18,5 points de moyenne, il affiche de très belles statistiques avec un beau 38,7% de réussite à 3 points cette saison. À tel point qu’en début de saison, on pouvait presque se dire qu’il était le patron de cette équipe tant il était fort des deux côtés du terrain.

On peut se poser la même question que pour Keldon Johnson, et la réponse sera différente : oui, Devin Vassell peut clairement devenir le franchise player des Spurs ! Il a un an de moins que son acolyte, est très fort des deux côtés du terrain et a déjà montré des bribes de talent d’un futur All-Star. Pour qu’il passe un nouveau cap, il faudrait qu’il puisse aller très prochainement en Playoffs pour élever son niveau face à des joueurs élite. L’arrivée de Victor Wembanyama ou même de Scoot Henderson pourrait l’aider, tout comme l’éclosion possible en interne de Jeremy Sochan, Tre Jones ou Malaki Branham.

Le DPOY : Zach Collins

Le choix a été difficile entre Jeremy Sochan, Devin Vassell et Zach Collins, mais c’est finalement ce dernier qui a été choisi comme le meilleur défenseur de cette équipe cette année. Sochan a connu une saison rookie d’apprentissage, Vassell a été longtemps blessé, alors que Collins a connu une véritable renaissance sous Gregg Popovich. Auteur de la meilleure saison offensive de sa carrière (11,6 points de moyenne à près de 52% au tir dont 37,4% de loin), il a également surnagé défensivement dans une équipe qui a pris l’eau de ce côté du terrain.

Gregg Popovich today named Zach Collins as the Spurs’ starting center for next season … which won’t exactly hush suggestions (as contained below) that Pop is likely to be coaching the Spurs next season: https://t.co/ChevLJU3KJ https://t.co/J8IAv55ETo

— Marc Stein (@TheSteinLine) April 8, 2023

Dans un des pires bilans de la NBA, il a réussi à obtenir un Defensive Box Plus/Minus positif de 0,3 (3^ème meilleur de l’équipe) et un Defensive Win Share de 1 (2^ème de l’équipe). En français, qu’est-ce que cela signifie ? Que Collins a apporté une véritable plus-value défensive dans un collectif qui est, on le rappelle, la pire défense de la NBA. C’est pour cette raison que Gregg Popovich a d’ores et déjà annoncé début avril que Zach Collins sera le pivot titulaire des San Antonio Spurs l’an prochain. Il reste maintenant à savoir qui l’accompagnera dans la raquette, Jeremy Sochan ou Victor Wembanyama ?

La déception : Josh Primo

Cette affaire est presque devenue de l’histoire ancienne, mais elle a profondément marqué la saison des San Antonio Spurs. Alors qu’il a disputé 4 rencontres en début de saison, Josh Primo est libéré par les Spurs le 28 octobre, soit quelques jours seulement après le début de la saison. La surprise est alors totale sachant que le joueur avait un bel avenir et que les Spurs avaient montré qu’ils comptaient sur lui. Le lendemain, des accusations d’exhibitionnisme de Primo à plusieurs reprises devant l’ancienne psychologue de la franchise commencent à sortir dans les médias américains. D’abord réfutées par son avocat, ces accusations se transforment en accord à l’amiable entre la franchise, le joueur et l’ex-psychologue des Spurs. Depuis, les nouvelles du joueur se font rares et Josh Primo reste sans équipe depuis octobre.

D’un point de vue sportif, la déception est évidemment grande pour un joueur avec un si beau potentiel. D’un point de vue humain, c’est bien plus grave et la décision des Spurs de se séparer du joueur a été la bonne, quoiqu’un peu tardive. En effet, l’ex-psychologue avait informé la franchise des dérives du joueur depuis un long moment et celle-ci a tardé à réagir. Quoi qu’il en soit, cette affaire interroge sur l’accompagnement mental des joueurs, face à toute la pression générée par l’environnement de la NBA. Josh Primo a complétement craqué, comme d’autres l’ont fait avant lui, et il est primordial de mettre en place des mesures pour éviter du mieux possible que cela se reproduise.

Quel avenir pour les San Antonio Spurs ?

S’il a montré quelques signes encourageants pour qu’il reste l’an prochain (sa déclaration sur Zach Collins notamment), Gregg Popovich n’est toujours pas officiellement l’entraîneur des Spurs pour la saison 2023-2024. Le coach légendaire des San Antonio Spurs attend peut-être de savoir s’il pourra coacher Victor Wembanyama ou un autre jeune prospect excitant, ou bien sa décision est déjà prise, mais pas encore révélée. Quoi qu’il en soit, c’est le principal point d’interrogation sur l’avenir des Spurs, qui devrait s’éclaircir dès l’an prochain. Des jeunes intéressants à développer, pas mal de futurs picks de draft en stock, c’est généralement la recette d’une belle reconstruction, à l’image de ce qu’a pu faire le management du Thunder ces dernières années.

Journaliste/rédacteur depuis septembre 2015 - Ma définition du bonheur ? Une galette-saucisse au Roazhon Park ou un café devant un Lakers/Celtics au petit matin. Fidèle membre de la team insomniaque de la rédac, j’ai le pouvoir de rester éveillé jusqu’à l’aube pour faire vivre aux lecteurs ma passion du sport. Ainsi, j’écris principalement sur la NBA, le biathlon, le cyclisme ou encore la F1. Comptez dans mes exploits sportifs le fait d’avoir fait gagner le Tour de France 2018 à Tony Gallopin sur Pro Cycling Manager, ou encore d’avoir mené l’équipe nationale de Bretagne en finale de Coupe du monde sur Football Manager.