NBA 2023-2024
Bilan NBA 2024 : Les Charlotte Hornets ont-ils enfin construit un nid durable pour le futur ?

SAISON NBA 2023-2024 – C’est déjà la fin de la saison régulière en NBA. Alors que la postseason suit son cours, certaines équipes sont déjà en vacances pour les six prochains mois. L’heure est donc venue de faire le bilan de la saison de ces franchises. Aujourd’hui, on part en Caroline du Nord pour parler d’une des équipes les plus instables de la ligue : les Charlotte Hornets.
Ce qu’il faut retenir de la saison des Hornets
Le retour des Hornets en playoffs – qu’ils n’ont plus atteint depuis 2016 – n’était pas attendu pour cette année. Cela n’a pas manqué. Encore une fois, la franchise de Caroline du Nord a terminé dans les bas-fonds de la Conférence Est. Il n’y avait de toute façon pas beaucoup d’attentes sur cet effectif porté par un backcourt LaMelo Ball – Terry Rozier qui n’a pas fait long feu. Ball a raté deux mois de compétition de novembre à janvier, avant de mettre fin définitivement à sa saison le 27 janvier à cause de sa cheville. Rozier a lui été transféré vers le Heat le 23 janvier, contre un Kyle Lowry qui n’aura jamais enfilé le maillot des Hornets. Les autres options offensives de Charlotte Gordon Hayward et PJ Washington ont aussi été transférés à la trade deadline.
Au final, c’est un effectif complètement différent qui a joué la deuxième partie de saison. Miles Bridges et Brandon Miller sont devenus les leaders. Des nouveaux arrivants comme Vasilije Micic, Tre Mann ou Grant Williams se sont révélés. Des anciens seconds couteaux comme Nick Richards ou Cody Martin ont pris du galon. Un groupe plus équilibré et visiblement plus heureux de jouer au basket. Et aussi plus victorieux. Les Hornets ont gagné plus de matchs entre le 10 février et le 14 avril (11 victoires) qu’entre le 24 octobre et le 9 février (10). Ils terminent donc avec un bilan de 21 victoires pour 61 défaites. Au global, les Frelons terminent la saison avec la deuxième pire défense de NBA (119.2 de Defensive Rating) et la troisième pire attaque (108.6 d’Offensive Rating).
Notre prévision en début de saison : 15èmes / Classement final : 13èmes
Les déclarations de fin de saison côté Hornets avec au micro : Steve Clifford, Brandon Miller, Miles Bridges, Tre Mann, Seth Curry, Mark Williams, LaMelo Ball, Davis Bertans, Cody Martin et Grant Willams 🎙️
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— Hornets FR 🐝 (@HornetsFR) April 16, 2024
Le MVP : Miles Bridges
Miles Bridges était de retour en NBA cette saison, après en avoir été éloigné en 2022/23 à cause de sa condamnation pour violences conjugales et de la suspension de la ligue qui en a suivi. Si on met de côté ses déboires judiciaires pour ne prendre que le côté sportif, le joueur a fait une bonne saison en 2023/24. Il était le seul joueur des Hornets vraiment consistant dans sa présence sur le parquet et dans sa production offensive (21.0 points de moyenne). L’ailier fort a dépassé par deux fois la barre des 40 points, tout en assurant chaque soir un nombre consistant de rebonds (7.3) et de passes décisives (3.3). Il est même plusieurs fois passé proche d’un triple double.
Son talent offensif ne fait pas de doutes. La vraie question est de savoir ce qu’il fait encore dans la ligue, alors que d’autres joueurs ont été suspendus plusieurs années pour moins grave. La NBA doit agir pour éviter ce malaise constant dès que Miles Bridges rentre sur un parquet. Son contrat se termine cet été.
Le MIP : Tre Mann
Il fait partie des joueurs qui ont été transformés par leur transfert en cours de saison. Responsabilisé aux Hornets alors qu’il était mis de côté au Thunder, Tre Mann s’est montré sous un nouveau visage sur cette seconde partie de saison. Celui d’un meneur distributeur – il a doublé sa moyenne de passes décisives à temps de jeu équivalent par rapport à OKC – et moins d’un talent individualiste qu’on avait surtout aperçu lors de sa saison rookie en 2021/22. Arrière titulaire, il s’est illustré avec 11.9 points, 4.5 rebonds et 5.2 passes de moyenne. Il s’est éclaté dans le style de jeu des Hornets en seconde partie de saison, constitué de beaucoup de libertés offensives pour les joueurs. Reste à voir quel sera vraiment son rôle dans le futur, quand LaMelo Ball sera de retour.
🎙️ Tre Mann: « For young guys, if they want to find themselves in this league, you need playing time. In OKC, I got to sit and watch Shai and others, how they approach the game and learn from them watching. But it’s nothing like being on the court and in the moment. » (📻 @wfnz) pic.twitter.com/dRFR0x49pb
— /r/CharlotteHornets (@HornetsReddit) April 15, 2024
Le DPOY : Brandon Miller
Il est difficile de désigner un meilleur défenseur dans la deuxième pire défense de la ligue. Le pivot contreur Mark Williams aurait été le candidat évident, mais il s’est gravement blessé au dos au bout de seulement 19 matchs. En début de saison, le coach Steve Clifford considérait que le meilleur défenseur de l’équipe était Frank Ntilikina. Mais il n’a pas pu compter sur ce dernier, blessé puis coupé. Dans un effectif si instable, Brandon Miller est finalement celui qui s’est imposé comme le défenseur le plus capable. C’est en tout cas lui qui défendait le plus souvent sur le meilleur joueur adverse, notamment sur les ailes. Même si sa saison sera surtout retenue pour son attaque (17.3 points de moyenne), le n°2 de la Draft a montré une belle mentalité de ce côté du terrain.
Les déceptions : Frank Ntilikina et Théo Maledon
Beaucoup de joueurs des Hornets pourraient rentrer dans cette catégorie. Mais deux d’entre eux nous concernent particulièrement parce qu’ils sont Français. Frank Ntilikina, d’un côté, signé l’été dernier sur une année pour pallier les lacunes défensives des Hornets. Malheureusement, en pleine pré-saison, celui qui vivait sa septième année en NBA s’est fracturé le tibia. Ce n’est que trois mois plus tard qu’il a retrouvé le chemin des parquets. Mais il n’était plus que l’ombre de lui-même, et s’est finalement fait couper à la trade deadline trois semaines plus tard.
Théo Maledon, quant à lui, ne sera pas allé aussi loin dans la saison. Pour sa deuxième saison en Caroline du Nord, le n°34 de la Draft 2020 bénéficiait à nouveau d’un two-way contract. Malgré son contrat précaire, il a eu sa chance pendant une douzaine matchs en début de saison, mais n’a pas du tout convaincu comme meneur remplaçant. Son contrat sera finalement coupé à la mi-décembre. Il retrouvera ensuite une équipe aux Suns, sans plus de succès. Une saison ratée de mauvais augure pour les deux tricolores, à quelques mois des Jeux Olympiques.
😶 Il ne fait pas bon être meneur français 🇫🇷 en NBA depuis un mois.
▪️ Killian Hayes : 𝗖𝗢𝗨𝗣𝗘́ (Pistons)
▪️ Frank Ntilikina : 𝗖𝗢𝗨𝗣𝗘́ (Hornets)
▪️ Théo Maledon : 𝗖𝗢𝗨𝗣𝗘́ (Suns)😬 Ils doivent TOUS retrouver un contrat à quatre mois des JO. pic.twitter.com/QtcL9vvq8i
— Basket USA 🏀 (@basketusa) March 5, 2024
Quel avenir pour les Hornets ?
En plus d’avoir remodelé leur effectif pour cette deuxième partie de saison, les Hornets l’ont aussi fait pour les années à venir. Tous les nouveaux arrivants (Tre Mann, Vasilije Micic, Grant Williams, Seth Curry, Davis Bertans) sont sous contrat pendant encore plusieurs années. L’effectif qui a montré de belles choses après la trade deadline sera – sauf transferts – le même qui sera au camp d’entraînement en octobre.
Les joueurs seront rejoints par leur leader LaMelo Ball, qui sera rétabli de blessure. L’extension de 204 millions de dollars sur cinq ans de ce dernier débutera d’ailleurs la saison prochaine, au terme de son contrat rookie. Il deviendra – de loin – le joueur le mieux payé de l’équipe. Et celui autour de qui tout va se construire. De plus, les Hornets pourront compter sur un probable haut pick de draft (13.3% de chances d’avoir le premier choix), grâce à leur troisième pire bilan de la ligue. En bref, un effectif jeune, talentueux et bien entouré de vétérans. Suffisant pour être dans la course aux playoffs dès la saison prochaine ?