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Athlétisme

Championnats du monde en salle : Pas de médaille pour le triple saut français

Valentin Mahey

Publié le

Championnats du monde en salle Pas de médaille pour le triple-saut français
Photo Icon Sport

ATHLÉTISME – CHAMPIONNATS DU MONDE EN SALLE 2022 – 4 Français étaient engagés ce matin, dont 2 en finale du triple saut. Pas de médaille pour Pontvianne et Raffin et une sortie en série pour Aurore Fleury sur 1 500m. Résumé de la première matinée de compétition.

Le 60 m haies de l’heptathlon avait donné le ton d’entrée : la piste de Belgrade n’a rien à envier à celle de Tokyo. De quoi régaler les fanatiques de statistiques prêts à voir les records tomber comme des mouches. Du côté des concours, difficile de décrypter la qualité du revêtement puisque la réalisation, aux fraises, n’a daigné montrer que le strict minimum (et encore).

Triple saut H : Pontvianne et Raffin loin du compte

Les deux Français n’auront jamais été dans le coup lors de cette finale directe. Melvin Raffin termine 6ème (16m68) et Jean-Marc Pontvianne 7ème (16m62), à bonne distance des 17 m et du podium. Podium sur lequel l’inusable champion en titre Will Claye (USA), qui avait troqué la casquette pour le bonnet, n’apparait pas, battu pour deux centimètres par son coéquipier Donald Scott (17m21 contre 17m19). Malgré ces deux belles performances les Américains sont tombés sur des os cubains et portugais. Le lider maximo Lazaro Martinez a maté son ex-compatriote Pedro Pichardo pour s’offrir le premier titre de sa carrière à 24 ans, avec la manière : 17m64. Pichardo, peu en vue cet hiver se classe tout de même en argent avec un saut à 17m46 et une fin de concours avortée, comme à l’accoutumée.

Pentathlon : Cambours sur les bases de son record, Vidts en tête

Cinq épreuves en une journée, c’est ce qui attend les douze combinardes en lice à Belgrade. Comme à l’accoutumée, ces dernières ont eu l’honneur d’ouvrir le portillon et de donner la température de la piste serbe avec un 60 m haies où la pas-si-favorite Katarina Johnson-Thompson n’a pas brillé (8.45 malgré un record à 8.18). Il faut dire que la Britannique, championne du monde en titre et qui a quitté Montpellier cet hiver, arrivait dans un état de forme incertain en Europe (elle s’entraîne désormais aux Etats-Unis). La suite du programme a confirmé la tendance : douze centimètres et cent-cinquante-cinq points de perdus à la hauteur (1m83). Malgré un bon poids pour ses standards, KJT semble en passe d’être battue.

Car en face, deux adversaires sont à la hauteur des attentes : la Belge Noor Vidts et la Polonaise Adriana Sulek. La seconde nommée, très en vue cet hiver (déjà son quatrième pentathlon dont elle détient la MPM), est sur les bases de son record avec des performances similaires ou égales (4756). La première, quatrième à Tokyo à l’heptathlon, n’est pas sortie sur les cinq épreuves cette saison mais ses performances individuelles dans diverses disciplines, laissaient présager une forme de premier ordre. Présage confirmé ce matin, Vidts est en avance sur les bases de son record (8.15, 1m83, 14m03) et peut espérer voler le record belge à Nafissatou Thiam (4904 points, top 7 tous temps).

Pour la Française Léonie Cambours, matinée contrastée. Son 60 m haies fut d’abord dans les eaux de son record (8.37), de même que la hauteur qui lui avait fait défaut aux Championnats de France (1m83). C’est au poids que la Normande, pour sa première apparition en équipe de France à 21 ans, a souffert pour clore la première session, 12m00 seulement, loin de son record logé à plus de 13m20 mais mieux que lors de son pentathlon record ! Elle est 7ème à deux épreuves de la fin.

1 500 m F : pas de finale pour Aurore Fleury

On pensait qu’elle avait fait le plus dur, s’accrochant à la foulée des véloces Meshesha (Ethiopie) et Norris (USA) pour rentrer dans le top 3 de sa série. Mais Aurore Fleury, néophyte à ce niveau de compétition malgré ses 28 ans, n’a pas réussi à tenir le rythme dans le dernier tour, subissant ensuite la loi de la Mexicaine Cortes. Pas de finale donc pour la Lorraine dont la progression récente a été sanctionnée d’une première expérience mondiale difficile mais sans doute pleine d’enseignements. La grande favorite, recordwoman du monde, Gudaf Tsegay a fait le travail sans rechigner.

Heptathlon : grosse densité, Warner en tête

Quatre épreuves au programme en ce premier jour dont trois lors de la session matinale. A l’issue de celle-ci, nulle surprise de retrouver en tête le champion olympique du décathlon Damian Warner (Canada). Il possède une cinquantaine de points d’avance sur le Suisse Simon Ehammer et plus de cent sur l’Australien Ashley Moloney. Pour sa première sortie en salle, ce dernier a fait parler la poudre d’entrée avec un probant 6.70 sur 60 m, rapidement émulé par les deux premiers cités (6.68 et 6.72).

Le concours de longueur a ensuite été d’une rare densité puisque pour la première fois, deux combinards se sont posés à plus de 8 m de la planche dans un même concours, nos usual suspects Warner (8m05) et Ehammer (8m04). Juste derrière, l’Estonien Hausenberg s’est envolé à 7m96 et Moloney continuait sa marche en avant avec un record à 7m82.

Passé sous les radars en début d’heptathlon, l’Américain Garrett Scantling s’est rappelé au bon souvenir de ses rivaux en projetant son poids à 16m37, ce qui lui permet de faire un rapproché prévisible au classement. Le voilà quatrième, et la suite du programme est en sa faveur. A prévoir donc un duel américano-canadien pour l’or et australo-suisse pour le bronze, sans doute à des hauteurs rarement atteintes (6500 points ?).

60 m F : des séries supersoniques

Pluie de records dès les séries du 60 m, qui ont accouché de quelques chronos peu habituels dès ce niveau de compétition. La Polonaise Ewa Nikola Swoboda, première athlète passée sous les 7 secondes depuis 2018 et première Européenne depuis Katerina Thanou en 1999, en a gardé sous la pédale (7.10) et a laissé ses adversaires montrer les muscles. Peu d’effusions de joie chez celles-ci mais des temps qui parlent : 7.03 pour Mikiah Brisco (USA), 7.06 pour la jeune Jamaïcaine Briana Williams et 7.07 pour la vainqueur des sélections américaines Marybeth Sant-Price.

Derrière, Shericka Jackson, pas forcément dans le confort sur 60 m (transfuge réussie du 400 m), et Mujinga Kambundji ont sobrement assuré leur place en demi-finale, tout comme la Néo-Zélandaise Zoe Hobbs, 7.13 record d’Océanie à la clé.

400 m H&F : pas de quadruplé pour Pavel Maslak

Maslak, triple champion du monde en titre en grand expert du 400 m en salle, n’a pas fait de vieux os dans cette une épreuve très ouverte en l’absence de grand favori. Seulement 4ème de sa série derrière le local Kijanovic (2ème), qui a fait vibrer la Stark Arena pour la première fois du week-end, le Tchèque sort piteusement et laisse le Belge Julien Watrin endosser le costume d’homme à battre.

Celui-ci a sans nul doute été le plus impressionnant des séries en faisant la course en tête et en signant le seul chrono sous les 46 secondes (45.91), devançant d’une demi-seconde l’Américain Trevor Bassitt (46.47). Le Suédois Carl Bengström (46.45) se place en outsider grâce à un finish tonitruant, de même que le second Américain Marqueze Washington (46.66), le Danois Benjamin Lobo Vedel (46.58) ou le Jamaïcain Christopher Taylor (46.48), plutôt à l’aise dans ce premier tour.

Dans la compétition féminine, les favorites ont survolé la concurrence. On attend d’ores et déjà le dénouement de la compétition avec un duel annoncé entre la championne olympique Shaunae Miller-Uibo et la jeune Néerlandaise, 3ème du 400 m haies de Tokyo, Femke Bol. Les deux athlètes ont personnifié le concept de relâchement et de contrôle dans leurs séries respectives, signant les deux (anecdotiques) meilleurs temps. Derrière elles, les Polonaises (Justyna Swiety-Ersetic et Natalia Kaczmarek) ont aussi fait le travail en semblant en garder sous le pied et confirment leur statut de prétendantes à la médaille (au bronze vraisemblablement), de même que l’Irlandaise Phil Healy.

800 m H : une finale ouverte en prévision

Dans cette épreuve extrêmement indécise, deux favoris sont passés à la trappe : le Britannique Eliott Giles par la force des choses puisque non présent au départ, et le Kényan Collins Kipruto. Pas vraiment de surprise parmi les huit qualifiés en finale mais quelques impressions, laissées à dessein ? Ainsi, le junior kényan Noah Kibet a-t-il dominé l’Américain Bryce Hoppel avec une fougue qui indique que le jeune homme a les moyens et la fougue pour aller au bout. Meilleur temps toutes séries confondues pour Isaiah Harris (USA) en 1:47.00.

3 000 m H : Aregawi sorti

S’il fallait une preuve que les courses de championnat ne se gagnent pas aux bilans, Berihu Aregawi a servi d’illustrateur. Le jeune Ethiopien, meilleur performeur mondial de l’année et cinquième de l’Histoire a voulu jouer, s’économiser, et a fait les frais de son manque de discernement. Sixième de sa série avec seulement quatre qualifiés, il reste aux portes d’une finale qui lui tendait les bras et qui s’ouvre désormais en grand pour son compatriote Lamecha Girma, impérial de son côté. Le troisième larron, Selemon Barega, a été un peu moins fringuant mais passe sans souci de même que l’Espagnol Adel Mechaal, au four et au moulin cet hiver (indoor + cross). Belle impression laissée par les Kényans (Krop et Simyu) ainsi que par le Néo-Zélandais Beamish.

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