Edito
Édito : John Textor et l’art de l’ingratitude extrême

FOOTBALL – Pierre Sage à Lyon, c’est fini. Malgré un bilan plus que positif, il paye un mois plus compliqué. La dure loi du football moderne.
C’est donc ça l’ingratitude ? Celle de couper la tête à un homme qui a sans doute sauvé un club du pire. Pour un mois de résultats un peu moins bon. Et encore. L’Olympique Lyonnais n’est qu’à quatre points de la 4ème place qualificative en Ligue des Champions. Et est virtuellement qualifié directement en 8e de finale de la Ligue Europa. L’Europe, dont les supporters lyonnais (moi compris) auraient hurlé de rire. Pierre Sage a pris l’OL au bord du gouffre. Il a fait d’une équipe de zombies, promise à la Ligue 2 (et peut-être même pire, au vu de la santé financière du club), une équipe qui a terminé aux places européennes, au terme d’une deuxième moitié de saison absolument dingue.

Pierre Sage, qui a relevé le club d’un début de saison encore une fois compliqué cette année, qui subit les affres mentales d’une formation qui souffre dès que le mercato pointe le bout de son nez, preuve de la fragilité mentale de cet effectif. La guillotine est tombée, encore une fois, dans ce monde implacable du football. Chaque éviction est forcément cruelle pour le technicien. Elle l’est d’autant plus quand l’incompréhension est mêlée à cette décision. Celle des supporters lyonnais, majoritairement révoltés sur les réseaux sociaux. Oui, Twitter (ou X, comme vous le voulez) n’est pas la vie réelle. Mais rarement un entraîneur de l’Olympique Lyonnais n’avait fait autant consensus ces 15 dernières années. Des années marquées davantage par les crises et l’instabilité que par les épopées sportives.
Pour la première fois depuis longtemps, il y avait un petit engouement autour de cet OL. Du jeu. Oui, tout n’était pas parfait et certains coachings n’étaient peut-être pas les plus à propos, sur certains matchs. Mais encore une fois, il faut voir où Pierre Sage a pris le club et ce qu’il en a fait. Le tout, en un an. Troisième entraîneur de l’histoire de l’OL en termes de points par match (1.86 point/match). Et oui ! dans la foulée d’illustres entraîneurs, comme Paul Le Guen et Gérard Houllier, qui rappellent les heures les plus belles du club rhodanien.
John Textor a donc choisi de tout balayer d’un revers de main. Le management moderne où tout n’est que variable ajustable. Où tout le destin d’une structure repose dans les mains d’un homme qui peut, du jour au lendemain, tout bazarder. En attendant, Pierre Sage, on te souhaite de vite rebondir ailleurs. Tu mérites mieux que cela et on n’oubliera pas tes travaux au sein de l’Olympique Lyonnais. Merci.