F1 2022
F1 2022 : Le marsouinage continue de faire débat dans le paddock

F1 – GRAND PRIX D’AZERBAÏDJAN 2022 – Le phénomène des rebonds pour les pilotes de F1 est en train d’attirer toute l’attention du paddock. Si certaines écuries sont peu touchées, d’autres comme Mercedes s’en plaignent et s’excusent auprès de Lewis Hamilton après le Grand Prix de Bakou.
C’est le mot qui revient à la bouche de tout le paddock : le marsouinage. Un phénomène provoqué par l’effet de sol. Depuis les nouveautés techniques et réglementaires apparues en cette saison 2022, les voitures de Formule 1 ont beaucoup changé et les ingénieurs doivent sans cesse s’adapter à de nombreux phénomènes. Avec le changement de la taille des pneus, passant de 13 à 18 pouces, les pilotes sont bousculés cette saison par différents réglages, et doivent s’adapter à une nouvelle façon de conduire.
Mercedes sévèrement touché
En atteste Mercedes et son pilote phare Lewis Hamilton, qui subit énormément le marsouinage cette année. Le pilote britannique est sorti de sa voiture dimanche dernier à la fin du Grand Prix de Bakou en se tenant le dos, ce dernier s’étant énormément plaint du rebond de sa W13. « J’ai trop mal au dos, c’est la course la plus difficile physiquement que j’ai disputée. La douleur était tellement forte, c’était horrible, j’ai encore mal mais j’ai serré les dents. », a-t-il déclaré à l’issue de la course.
Si son écurie Mercedes s’est engagée à apporter des changements pour ce phénomène, elle reconnaît aussi qu’elle a peut-être voulu pousser la voiture trop loin au niveau des performances, au détriment de la santé de son pilote. Depuis la fin de la course, le stratège en chef de l’écurie allemande, James Vowles, a décidé de prendre la parole et souhaite faire constater que son écurie n’est pas la seule à subir ce phénomène et que nombreux sont physiquement touchés. « Nos conducteurs ne sont pas les seuls à souffrir, a insisté Vowles. Vous verrez dans les médias un certain nombre de commentaires d’un certain nombre de conducteurs qui sont également dans l’inconfort et la douleur. Et nous avons maintenant la responsabilité de faire en sorte que cela ne se poursuive pas ». a-t-il lancé.
🏁 L’écurie Mercedes s’est engagée à apporter des changements à la voiture de Lewis Hamilton. Le pilote a énormément souffert à bord de sa monoplace lors du Grand Prix à Bakou dimanche dernier.https://t.co/p12KvsikE9
— RMC Sport (@RMCsport) June 15, 2022
Les pilotes au créneau
Il a d’ailleur raisons sur le fait que de nombreux pilotes à l’image de Carlos Sainz, Pierre Gasly ou encore Daniel Ricciardo sont montés au créneau pour manifester les effets néfastes sur leur santé du marsouinage. Mais pour le moment, tous ne subissent pas autant ce phénomène, c’est l’exemple de Red Bull. Son patron Christian Horner admet que « c’est inconfortable, mais il y a des remèdes à cela, même si cela nuit aux performances de la voiture ».
Le son de cloche est bien différent pour Pierre Gasly. Le pilote d’AlphaTauri, qui a retrouvé le sourire décrochant une belle 5ème place, admet n’avoir jamais autant souffert en course, au point d’avoir eu recours à un kiné tout le week-end, avant et après chaque séance. « Nous savions en arrivant ici que nous allions être très agressifs. Mais ça a été très intense. Durant tout le week-end, tous les matins, je n’ai jamais été aussi tendu aux cervicales et sur le haut du corps. Depuis ma première course en F1, ça n’avait jamais été aussi brutal que sur ce circuit », a avoué le Normand.
🔴 Pierre Gasly appelle la F1 et la FIA à faire quelque chose contre les problèmes de marsouinage car « ce n’est pas sain ».
🎙️ « Nous leur avons demandé (à la FIA) de trouver des solutions pour nous éviter de nous retrouver avec une canne à 30 ans. »
(🗞️ @autosport)#F1 pic.twitter.com/2I7fqDEAxo
— Off Track (@OffTrack_FR) June 13, 2022
Un appel du pied à la FIA
Ainsi, le Normand appelle la FIA à faire un changement pour la santé des pilotes. « Évidemment, l’équipe me dit qu’elle peut faire un compromis avec les réglages mais je compromets ma santé pour la performance. Je le ferai toujours, parce que je suis un pilote et je veux toujours avoir la voiture la plus rapide possible. Mais je ne pense pas que la FIA devrait nous mettre dans une position où l’on doit choisir entre la santé et la performance. », a-t-il confié dans des propos rapportés par AutoSport.
Pas le seul à être touché par ce phénomène, le Français peut compter sur l’appui de Carlos Sainz, porte-parole des pilotes sur ce sujet. En effet, le pilote de la Scuderia Ferrari s’est longuement confié sur le sujet en conférence de presse, à la suite d’un briefing des pilotes du vendredi soir, où la question du marsouinage et de son impact sur la santé a été posée.
Vendredi, j’en ai beaucoup souffert. Et pour une raison ou une autre, j’avais une voiture ou un plancher qui entraînait du marsouinage et qui talonnait beaucoup plus que l’autre voiture avec les mêmes réglages. […] Et je pense que c’est arrivé à un point où, lors du briefing des pilotes, nous nous sommes tous regardés et avons dit « il faut faire quelque chose, parce que c’est bien sur une course, mais pouvons-nous tenir 10 ans de plus comme ça ? » J’en doute.
Désormais, les pilotes et les écuries attendent un retour de la FIA sur le sujet pour savoir si leurs recommandations seront prises en compte, et si des changements devraient parvenir dans les semaines qui suivent.
This can’t be good for the brain rattling around inside the skull. What are the health effects in this regard, boxers suffer later on in life due to head trauma. @CroftyF1 #SkyF1 pic.twitter.com/EzP5kNwjpi
— Ste (@Ste_F1) June 11, 2022