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FC Fleury 91 vs Olympique Lyonnais : les Lyonnaises pavent le chemin de leur sacre

Après City, Fleury. Retrouver la routine du championnat où tout est déjà fait, ou presque. Avec une équipe mi-cadres (Henry, Hegerberg, Renard), mi-remplaçantes (Hamraoui, Bacha, Buchanan), les filles de Reynald Pedros ont assuré l’essentiel, à savoir leur suprématie sur la D1, d’un score classique et non d’une claque : 3 buts à 1.
Retour sur terre. Retrouvailles avec la monotonie d’un championnat trop étroit pour les Lyonnaises. Jouer Fleury quand c’est Wolfburg qui vous occupe.
C’est joli Fleury, ça porte un joli nom, et son stade Auguste-Gentelet (du nom d’un ancien maire de la ville) est charmant, tout entouré de délicieuses maisons, qui, les jours d’entraînement, de match, de kermesse (vu l’état de la pelouse) ou autres, sont aux premières loges. Ce n’est pas le Groupama Stadium. L’ambiance est plus familiale.
L’horaire du match aussi est joli : 15h. Comme ça on aura terminé pour le goûter. Comme dimanche dernier, où on avait programmé la demi-finale retour de Women’s Champions League à 14h45. Coup de gueule oui. Les disparités entre clubs féminins/masculins et entre femmes et hommes sont vertigineuses, les fossés se comblent grain de sable par grain de sable. L’amusant film Comme des garçons en donne une fade illustration, illustration quand même.
Revenons au jeu.
Etats des forces en présence
Le grand événement était la titularisation de Jessica Houara D’Hommeaux, après de longs mois de blessures. C’était le match idoine pour revenir. Pour Jessica Houara, pour les autres aussi, celles dont la saison s’avère être mi-figue mi-raisin. Laissées au repos par Reynald Pedros, les Marozsan, Majri,Le Sommer, Kumagai, M’Bock laissaient le devant de la scène à Abily (qui n’en finit plus de cumuler ses ultimes minutes de jeu), Van de Sanden, décevante cette année, Buchanan, et la prometteuse Bacha. Hegerberg, en quête de l’efficacité retrouvée était titularisée, à la pointe.
Côté Fleury 91, l’exilée lyonnaise Claire Lavogez était l’objet de toutes les curiosités. Encouragée à retrouver du temps de jeu dans un club de moindre envergure, qui à trois journées de la fin du championnat, se bat au coude à coude avec Rodez, premier reléguable, Lavogez a su tourner l’opération à son avantage: Lavogez et le FC Fleury 91 se sont fait du bien, mutuellement.
Rien ne ressemble plus à une première mi-temps lyonnaise, qu’une première mi-temps lyonnaise
Les entames de match lyonnaises sont une sorte de production industrialisée à grande échelle : tout se déroule toujours de la même manière. Au premier coup de sifflet de l’arbitre, la machine broyeuse est déjà chaude. En face, on s’abrite. La frappe hors cadre d’Amandine Henry (7’) fut une alerte rouge, le tir en pivot d’Hegerberg cinq minutes plus tard (12’) la sanction du 1-0. Merveilleusement servie par l’indispensable Lucy Bronze, Ada, campée dans la surface de réparation, trompait, pour la première fois de l’après-midi, la gardienne Gignoux.
Les 45 minutes filent comme ça, et à la pause, le seul but d’avance questionne. On se repasse le film des événements et des occasions manquées, Van de Sanden, Henry, Hamraoui, on revient sur le terrain le mors aux dents.
Résultat immédiat.
A la 47’, notre Ada ressuscitée reprend un centre à ras de Van de Sanden, enfin en jambes, enfin dans les bons coups. Et enfin récompensée de ses efforts, par un joli but, à la 59’, sur un service de notre future retraitée Camille Abily, pour le 3-0. Il fallait gérer. Pedros sortait Henry et Bronze, pour Cascarino et Petit. Que la partie s’achève sans surprise, sans blessées.
Haupais, l’inspirée
Il y a parfois des sursauts que l’on ne voit pas venir. Contre le cours du jeu, alors que personne ne parvient à s’approcher des buts de Bouhaddi, voilà Marine Haupais qui, de 40m, frappe. Et marque (1-3, 89’). Sur le moment, je me suis dit : « Décidément, Bouhaddi, elle n’en loupe pas une. » Puis, lisant de-ci, de-là des commentaires prenant fait et cause pour la gardienne fenotte, je me suis dit que quand même, cela devait être rudement difficile de rester concentrée tout un match, lorsqu’on n’a rigoureusement RIEN à faire, qu’on se gèle en solo dans ses cages, et qu’une joueuse balance, de loin, sans crier gare, une frappe à la 89’. Marine Haupais peut en tout cas considérer sa saison comme accomplie : elle rejoint le club ultra select des joueuses qui ont mis un but à Lyon. Elles sont au total cinq.
Lyon file vers un nouveau titre. Ce sera ce week-end, face à Marseille, à domicile. Marseille et Lyon, en ce moment, c’est une véritable grande histoire d’amour. Sauf cataclysme imprévisible type invasion de sauterelles, de crapauds ou Rhône changé en sang, le sacre des protégées d’Aulas aura lieu ce dimanche vers 18h30. Un peu après l’heure du goûter.