Haltérophilie
JO 2024, ces Bleus qui peuvent surprendre : Marie-Josèphe Fegue (haltérophilie)

JO PARIS 2024 – Loin de se livrer au jeu des pronostics, Dicodusport vous propose de découvrir une série d’athlètes français qui pourraient profiter des Jeux Olympiques pour se révéler un peu plus aux yeux du grand public. Non cités parmi les favoris, parfois méconnus ou fort d’un palmarès peu fourni, certains d’entre eux ont tout pour briller à Paris. De là à aller chercher une médaille, seul l’avenir nous le dira. Aujourd’hui, focus sur l’haltérophile Marie-Josèphe Fegue tout en n’oubliant pas d’évoquer les autres cartes de l’équipe de France.
Remonter sur le podium, 16 ans après !
Il faut remonter à 2008 pour retrouver la trace de la dernière médaille française en haltérophilie, lors des Jeux Olympiques. Cette année-là, Vencelas Dabaya avait décroché la médaille d’argent chez les -69 kg. Auparavant, il fallait même redescendre à 1976 pour retrouver un autre tricolore sur la boîte (Daniel Senet, en argent également). Il y a trois ans, à Tokyo, Dora Tchakounté était passée très proche de la première médaille olympique féminine de l’histoire de l’équipe de France. En terminant quatrième, à un petit kilo de la médaille de bronze, elle prouvait à ses compatriotes que la marche n’était pas impossible à gravir, dans un sport largement dominé, à l’échelle mondiale, par les nations asiatiques, et en Europe, par l’Italie et les pays d’Europe de l’Est et du Caucase.
Si elle devrait être présente à Paris cet été, nous évoquerons aujourd’hui une autre athlète : Marie-Josèphe Fegue. Sans faire offense à la première citée, récemment vice-championne d’Europe le mois dernier, au total olympique dans sa catégorie, les -59 kg, Marie-Josèphe Fegue est quant à elle devenue triple championne d’Europe l’an dernier, dans les -76 kg, un an après avoir déjà réalisé le triplé ! Néanmoins, cette catégorie n’est pas olympique. Ainsi, pour disputer les Jeux, la Camerounaise de naissance, naturalisée il y a quelques années, devra se qualifier dans une autre catégorie.
🏋️♀️ #TLS | Marie-Josèphe Fègue remporte trois médailles d’or et s’offre un nouveau record personnel 🥇
👉 La française a dominé la catégorie des -76 kg femmes aux Championnats d’Europe d’haltérophilie 2023.
🇫🇷 @FFHaltero @EquipeFRA @Paris2024 pic.twitter.com/kfcwiYCpSQ
— francetvsport (@francetvsport) April 21, 2023
L’haltérophilie aux Jeux Olympiques, mode d’emploiCette année, le nombre de catégories passe de 14 à 10 (5 chez les femmes, 5 chez les hommes), obligeant certains haltérophiles à monter ou descendre de catégorie. Douze athlètes participeront aux Jeux dans chaque catégorie. Pour se qualifier, il faut figurer dans le top 10 du classement olympique en date du 28 avril. Les athlètes sont départagés au classement en fonction du total soulevé en compétition. Ensuite, deux places sont réservées pour assurer l’université, la représentation continentale ou la participation du pays hôte (qui est assuré de deux quotas chez les hommes et autant chez les femmes). Contrairement aux autres grand championnats, les Jeux ne décernent qu’un titre par catégorie. Ainsi, le médaillé d’or sera celui ou celle ayant au terme de la compétition, soulevé le plus fort total en additionnant l’épreuve de l’arraché et celle de l’épaulé-jeté. Dans les autres compétitions, un titre est décerné pour l’arraché, un pour l’épaulé-jeté et un pour le total. L’arraché consiste à soulever une barre en un seul mouvement, et la garder bras tendus au-dessus de la tête le temps que le signal retentisse. L’épaulé-jeté consiste également à garder la barre bras tendus au-dessus de la tête, mais implique une étape intermédiaire au cours de laquelle il convient de faire reposer la barre à hauteur d’épaules, puis, après avoir repris son souffle, réaliser le jeté final en maintenant la barre bras tendus au-dessus de la tête. Pour chaque épreuve, l’athlète dispose de trois essais. |
Qualifiable dans deux catégories !
Longtemps, au classement olympique, la licenciée du club de Villeneuve-Loubet figurait dans le top 10 de deux catégories au classement olympique. Le 13 décembre dernier, elle se situait ainsi à la septième position en -81 kg et à la dixème en -71 kg. Pour autant, le règlement implique de devoir sélectionner une épreuve : aucun haltérophile n’est autorisé à concourir dans deux catégories de poids. Il y a un an, Arnaud Ferrari, directeur des équipes de France, indiquait à nos confrères de L’Équipe que la Française participerait en -71 kg. C’est bel et bien dans cette catégorie que nous la retrouverons à Paris.
🥇 #AuxJeuxCitoyens | Le tic-tac des Jeux : la chasse aux kilos pour Marie-Josèphe Fegue 🎯
🏋️ Championne d’Europe d’haltérophilie, l’athlète se donne le défi de perdre 5kg pour intégrer la catégorie des moins de 71kg lors des Jeux @Paris2024 💪 pic.twitter.com/Fy2afM7Xdp
— francetvsport (@francetvsport) September 11, 2023
D’ailleurs, Marie-Josèphe Fegue met actuellement tout en place afin de performer cet été. Effectivement, elle n’était présente que pour la pesée aux derniers Mondiaux, en septembre 2023, en raison d’une blessure au genou conduisant son staff à la précaution de rigueur. Idem, le mois dernier, où elle n’a validé que la pesée des Championnats d’Europe de Sofia afin de se ménager dans le cadre de sa préparation olympique. Plus récemment, au mois d’avril, la Française a pris la deuxième place de la Coupe du monde de Phuket, malgré l’absence de certains grands noms.
De l’ambition, des ambitions !
Ainsi, elle s’apprête à disputer ses premiers Jeux Olympiques sous les couleurs de l’équipe de France, avec une ambition certaine, elle qui en plus d’avoir réussi par deux fois le doublé sur les Championnats d’Europe, était également championne d’Afrique en 2013 et victorieuse des Jeux du Commonwealth, l’année d’après, avec ses anciennes couleurs. Âgée de 33 ans, Fegue apparaît au sommet de sa carrière, ayant battu son record l’an dernier, soulevant un total de 253 kg. Huit de plus que son précédent record de 2022 (245 kg). En comparaison, lorsqu’elle devenait championne du Commonwealth, en 2014, elle soulevait alors 234 kg.
Jamais sans doute, ces dernières décennies, la France ne s’apprêtait à envoyer une délégation si forte. Hormis Fegue et Tchakounté, qui seront les deux seules représentantes de la délégation féminine, la France comptera aussi sur Romain Imadouchène, qui comme Fegue, a préféré se préserver lors des derniers Championnats d’Europe. Champion du monde de l’épaulé-jeté chez les -96 kg en 2022 (première médaille depuis le bronze de Bernardin Kingue Matam en 2017 – lui aussi présent à Paris -), le Tricolore devra néanmoins descendre en -89 kg pour participer aux Jeux, sa catégorie n’étant pas olympique. Septième aux Mondiaux 2023, pour sa première grande compétition en -89 kg, Imadouchène a réalisé une belle remontée : seizième à l’issue de l’arraché, il parvient à se hisser en quatrième position de l’épaulé-jeté, son point fort, validant ainsi ses ambitions dans la catégorie. Cet été, à Paris, lui aussi rêvera de podium, et qui sait peut-être mieux…