La France attend depuis 33 longues années le successeur de Bernard Hinault. Cette année, Thibaut Pinot aura comme grand défi de gagner le Tour de France. Voici les 5 raisons qui nous font penser que cette fois, c’est la bonne.

Depuis sa victoire au Tour de Lombardie l’an passé, le Franc-Comtois a eu un déclic

Le cyclisme est un sport où un destin peut basculer après une grande victoire. Le déclic, le protégé de Marc Madiot l’a peut-être eu sur la route de Côme lors du Tour de Lombardie, en octobre dernier. Ce jour-là, Thibaut Pinot, très fort, s’impose devant Vincenzo Nibali (Bahrain-Merida), victime d’une fringale qui l’a empêché de suivre le Français. L’année précédente, le Requin de Messine avait lâché le leader de la Groupama-FDJ dans la descente du Civiglio.

L’Auvergnat Julian Alaphilippe (Deceuninck – Quick-Step) avec la Flèche Wallonne en 2018 ou le Belge Greg Van Avermaet (Team CCC) avec Paris-Roubaix en 2017, ont eu des déclics et ont enchaîné les victoires par la suite alors qu’ils étaient abonnés aux deuxièmes places sur de nombreuses courses. On peut penser que ce phénomène se reproduira pour l’ancien champion de France du contre-la-montre, 3ème du Tour de France 2014. Surtout, on a l’impression qu’il a grandement mûri depuis un an et demi.

L’expérience des deux Giro va lui servir pour se mettre moins de pression

À la différence de Romain Bardet (AG2R La Mondiale), Thibaut Pinot ne s’est pas focalisé uniquement sur le Tour de France, notamment en 2017 et 2018. On l’a vu en Italie courir le Giro par deux fois pour jouer le général mais aussi la Vuelta l’an passé, sur laquelle il a remporté deux étapes. À chaque fois, le coureur de la Groupama-FDJ était libéré et sans pression, entraînant de bons résultats malgré une grosse déception lors du Tour d’Italie 2018, où il a été contraint à l’abandon à l’issue de l’avant-dernière étape à cause d’une pneumopathie, alors qu’il était encore sur le podium. Une épisode salvateur, malgré tout.

Je le reconnais volontiers et fais mon mea culpa : je me suis longtemps trompé sur @ThibautPinot . Injuste même parfois. C’est un immense champion et un athlète à part, dont la probité ne fait aucun doute. Mesurons la chance qu’on a de l’avoir https://t.co/XbqpvEd8m0

— Guy Moux ؟ (@Guy__Moux) 23 juin 2019

Cette année, il prend conscience de la pression positive

Ces années loin du Tour de France lui ont sans doute fait le plus grand bien. Le reportage de Nicolas Geay, diffusé dans Stade 2 le dimanche 23 juin, a permis de mieux se rendre compte à quel point c’était le cas. Beaucoup ont eu l’impression qu’il avait changé. Dans ce reportage, Thibaut Pinot admet que cette année, il ne voit que du positif au moment d’aborder ce Tour 2019. Dans cette perspective, le Franc-Comtois a accepté qu’une équipe de France 2 le suive jour après jour durant la Grande Boucle, chose qu’il aurait sûrement refusée auparavant.

https://www.youtube.com/watch?v=s1_ThAIUGwQ

Une préparation nouvelle pour un nouveau départ

Cette année, le 4ème du Giro 2017 a décidé d’innover et de se rendre pour la première fois au pied du Volcan Teide, sur les îles Canaries, en janvier. Au large des côtes marocaines, il a avalé en 17 jours d’entraînement avec pas moins de 44 000 mètres de dénivelé positif. Comme le font les coureurs de l’équipe Ineos (ex-Sky) depuis quelques années, le Français a décidé de faire sa préparation en (très) haute altitude, et non pas chez lui, en Haute-Saône. Un stage qui lui a permis de se concentrer uniquement sur l’entraînement. Un changement dans sa préparation qui a déjà porté ses fruits, avec ses victoires sur le Haut-Var et au Tour de l’Ain. En attendant encore plus grand ?

L’absence de nombreux favoris

Christopher Froome ne participera pas au Tour de France, après sa très lourde chute sur le Critérium du Dauphiné. Tom Dumoulin, opéré du genou, ne sera pas présent non plus. Derrière les Ineos Geraint Thomas et Egan Bernal, le Danois Jakob Fuglsang (Astana) ou le Colombien Nairo Quintana (Movistar), Thibaut Pinot a donc naturellement grimpé dans la hiérarchie des favoris. Bien accompagné pour le contre-la-montre par équipes (27 km), le chrono individuel de Pau (27 km également) ne devrait pas lui faire perdre beaucoup de temps. À lui de jouer en montagne !

La Groupama-FDJ vient de révéler sa composition pour le #TDF2019 autour de son leader Thibaut Pinot. Il sera épaulé par: William Bonnet, David Gaudu, Stefan Küng, Matthieu Ladagnous, Rudy Molard, Sébastien Reichenbach, Anthony Roux. Pas de surprise, le groupe attendu.

— Le Gruppetto (@LeGruppetto) 26 juin 2019

Nelson Emane