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Escalade

Lily Abriat : « Pour moi, c’était clairement un rêve ce titre »

Sébastien Gente

Publié le

Lily Abriat Pour moi, c'était clairement un rêve ce titre
Photo Icon Sport

ESCALADE – Récente championne du monde juniors sur l’épreuve du bloc, Lily Abriat est revenue sur sa performance, avec une énorme fierté et les yeux tournés vers la suite d’une carrière extrêmement prometteuse. 

Bonjour Lily, félicitations pour le titre mondial. Vous n’êtes pas la première championne du monde juniors française d’escalade – et sans doute pas la dernière – mais vous avez le sentiment d’avoir accompli quelque chose d’historique ?

Oui, évidemment, car pour moi, c’était clairement un rêve ce titre. J’ai énormément de mal à réaliser. Quand tu rentres en France, tu sens que pour les gens, c’était un peu écrit ce titre. Mais moi, j’ai toujours du mal à me dire « je l’ai fait ». Mais on me l’a dit, qu’un titre de championne du monde, on ne peut pas me l’enlever, et ça restera dans les mémoires.

Mais c’était véritablement un objectif quoi qu’il en soit…

C’était un objectif, mais c’était surtout un rêve depuis toujours !

Ce n’était pas votre première participation à ces Mondiaux pourtant…

Non, j’avais déjà participé deux fois. En 2021, pour ma première participation, j’avais fini 4e, et l’an dernier, j’avais terminé troisième, j’étais passée à rien de gagner. Mais cette année, cela ne s’est pas joué à rien, c’était validé (rires).



Mais cette année, tu es arrivée avec un statut différent en termes de renommée…

Clairement. Je pense que les autres années, je venais aussi pour gagner, mais ça met du temps. Je pense que les Championnats du monde que j’ai vécu auparavant, ils ont contribué à ma réussite.



Comment est la pression sur un évènement de ce genre ?

Je dirai que ce n’est pas la compétition sur laquelle j’ai eu le plus de pression. En fait, ça a beau être l’objectif de l’année, ça a beau être la compétition la plus prestigieuse que je puisse faire pendant l’année, on sait tous que pour réussir cette performance, il faut réussir à gérer cette pression et qu’elle ne devienne pas négative. Je me suis sentie à ma place, et je ne me suis pas mis une pression énorme.

Mais le tour le plus stressant, c’étaient les demi-finales. Il faut rentrer en finale, et une fois que c’est fait, l’objectif n’est pas atteint, mais tu peux un peu plus lâcher les chevaux. Mais franchement, les demi-finales, c’est très stressant, surtout quand tu fais partie des favorites, parce que tu sais que tu as le niveau, que tu as « juste à bien grimper » pour aller en finale, sauf que le « juste à bien grimper » est très dur à réaliser.

Est-ce qu’il existait une pression « leader de l’équipe de France », ce qui était le cas sur le papier ?

On le ressent, oui, et l’équipe de France est hyper soudée. Quand il y a de la réussite, ça remonte le groupe, mais quand il y a des déceptions, c’est très dur à gérer. Mais j’ai parlé avec les coachs, j’ai travaillé sur ça en parallèle, pour essayer de ne ressentir que le positif venant de l’équipe. Tout le monde m’a encouragé, tout le monde a contribué, mais il n’y avait pas tant de pression au final.

Quelle était la taille de la délégation française sur ces Mondiaux ?

Nous étions huit athlètes au total, avec deux coachs et un kiné. La fédération gère tout ce qui est budget, et on a la chance d’être bien accompagnés. On a eu beaucoup de stages pour apprendre à travailler avec ces coachs qui ne sont pas les nôtres au quotidien. C’est quelque chose qui se construit pendant les stages, c’est hyper important.

Quelle est la suite ? Est-il possible de refaire les Mondiaux juniors l’an prochain ?

Non parce que l’an prochain, le fonctionnement change. Il y avait des compétitions U16, U18 et U20 – ma catégorie – mais l’an prochain, ils passent à U17 et U19. Du coup, c’étaient officiellement mes derniers Championnats du monde juniors, c’est encore mieux (rires).

En ce qui concerne les séniors, cela fait trois ans que je suis surclassée pour concourir en séniors, et trois ans que j’ai de grosses attentes. J’ai fait une bonne saison, je ne suis passée à rien d’aller en Coupe du monde, donc c’est ça l’objectif. L’année prochaine, je serai exclusivement en séniors, je pense que ce sera un peu plus clair dans ma tête, je n’aurai pas les compétitions jeunes à gérer, mais un surcroit de pression.

Et pour finir cette saison, il reste les Championnats d’Europe jeunes à Troyes à la fin du mois d’une part, et je vais peut-être être qualifiée pour une Coupe d’Europe séniors qui aura lieu en Italie. Mais il est aussi possible que grâce à mon titre mondial, je sois qualifiée pour une épreuve de Coupe du monde à Séoul. En début de saison, cela nous avait été annoncé. Mais l’équipe de France a fait de grosses performances cette saison, donc cela va être compliqué d’y entrer. Sauf qu’il y a ce critère, donc j’attends la réponse du comité de sélection qui va arriver très vite.

Et du coup, ce serait une sélection uniquement sur le bloc ? Ce serait ton épreuve de prédilection ?

Oui. Cela fait pas mal d’années que je me suis spécialisée sur le bloc. J’adore la difficulté, mais en compétition je ne m’amuse pas beaucoup dans cette discipline, donc je vais rester spécialisée sur le bloc. Après, il y a les JO de Los Angeles qui arrivent, et dans à peu près un an, on va savoir si la difficulté et le bloc seront deux épreuves distinctes, où si cela reste du combiné. S’ils séparent, je resterai sur le bloc, mais sinon je ferai peut-être de la difficulté (rires).

Tu réussis à combiner tout cela avec ton parcours scolaire ?

J’ai fait ma rentrée il y a deux jours, en première année de licence de psychologie. Je ne pense pas l’étaler pour l’instant, mais je vais voir comment ça se passe, car je voudrais plus m’entraîner cette année, augmenter le volume, ce qui était compliqué au lycée. Mais on verra la suite.

Les objectifs sont élevés pour les Championnats d’Europe ?

Oui, mais je les aborderai de la même manière que les Mondiaux. On peut potentiellement aller chercher beaucoup de médailles, il devrait y avoir un bel effet de groupe.

Comment est-ce que tu es venue à l’escalade ?

C’est par ma famille, mes parents faisaient de l’escalade et j’ai été plongée dans cet univers toute petite. J’ai commencé en falaise, en extérieur, ce que faisaient mes parents. On allait quand même dans une salle à Lyon, mais quand on a déménagé, il y avait un club d’escalade, mais au début, je ne voulais pas y aller. C’est mon frère qui a commencé à en faire, alors que moi, je détestais ça, je faisais de la gymnastique à l’époque.

Ce qui m’a tourné vers l’escalade, ce sont les compétitions. J’ai vu mon frère faire des compétitions et je me suis dit « c’est génial ! Comment je peux faire pour faire de la compétition ? » et je me suis mise à l’escalade (rires). C’était juste pour la compétition, et au final, ça a très bien marché !

John Stockton, Gianni Bugno, Zinedine Zidane, Steffi Graf, Frode Andresen, Stéphane Stoecklin, Davis Kamoga, Primoz Peterka, Werner Schlager et Aurélien Rougerie. Point commun entre ces sportifs? Ils m'ont fait rêver et ont bercé mon adolescence. Je suis un fondu de sports et j'essaie de retranscrire ma passion à travers mes articles. Originaire du Périgord, ma passion pour les Girondins, les Jaunards et les Jazzmen transpire dans mes écrits.

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