Karaté
Mehdi Filali : « Le but va être d’accumuler les titres »
KARATÉ – Mehdi Filali a été sacré champion du monde de karaté dans la catégorie des plus de 84 kg, ce week-end à Budapest (Hongrie). Également médaillé de bronze par équipes, le karatéka de 24 ans conclut cette année 2023 en beauté, lui qui avait déjà raflé le titre de champion d’Europe en mars dernier.
Que représente ce premier titre mondial ?
C’est la consécration de beaucoup de travail. Je suis en équipe de France seniors depuis 2017 et c’est un titre après lequel je cours depuis. Aux Championnats du monde seniors 2018, je perds au deuxième tour. En 2021, à Dubaï, je n’y étais pas à cause d’une blessure. Et là, c’était le troisième Championnat du monde possible et j’arrive à revenir avec le titre de champion du monde.
Aviez-vous une pression supplémentaire avec le titre de champion d’Europe sur les épaules ?
Non, pas du tout. Le fait d’avoir gagné le titre de champion d’Europe, c’était quelque chose de fou pour moi. Être le meilleur d’Europe, c’est vraiment quelque chose d’exceptionnel. Les Championnats du monde étaient un plus. J’avais déjà accompli une belle année et j’allais aux Championnats du monde sans pression, sans me dire que j’étais champion d’Europe en titre. J’ai vraiment passé la compétition tour par tour, pour au final remporter le titre suprême.
Comment avez-vous vécu votre compétition ?
Je me suis focalisé sur chaque combat. J’ai eu un peu de mal à rentrer dans ma compétition sur les deux premiers combats. Et puis à partir du troisième combat, j’avais des clients donc j’ai pris ça comme des finales. Je me suis retrouvé en demi-finale le mardi (ndlr : face au champion olympique Sajah Ganjzadeh) c’était vraiment exceptionnel, puis j’ai eu un petit peu de temps pour me reposer et faire le vide avant la finale de samedi (ndlr : face à l’Égyptien Taha Tarek Mahmoud) où je n’avais que le titre en tête.
Et cette médaille de bronze par équipe lors de ces championnats du monde, comment est-elle ?
Elle est très jolie (il répète cinq fois le mot très), parce que l’histoire derrière elle est encore plus belle. Ce sont des mecs avec qui j’étais dans les équipes de France jeunes. Donc la plupart, je les connais depuis 10 ans. On a grandi ensemble et on s’est fait notre expérience du karaté ensemble. On a réussi à gagner un titre de champion d’Europe en 2022. En 2023, on perd d’un de rien la finale face aux Ukrainiens et on finit vice-champions d’Europe. Arriver à gagner une médaille mondiale avec cette équipe très jeune, c’est vraiment exceptionnel.
Steven Da Costa est la tête d’affiche du karaté français. Quelle est votre relation avec lui ?
Steven est plus qu’un coéquipier d’équipe de France. C’est vraiment mon frère. En 2017, je suis monté au pôle France à Châtenay-Malabry et j’ai passé mes quatre années parisiennes quasiment chez lui. J’avais même pris ma licence dans son club à Mont-Saint-Martin, que j’ai depuis changé, pour ma structure. On faisait toutes nos compétitions et on passait nos week-ends ensemble si je ne redescendais pas à Marseille. C’est vraiment plus qu’un ami. Et puis du côté karaté, c’est un extraterrestre. Personne ne peut dire quelque chose sur sa carrière parce qu’il a vraiment accompli tout ce qu’il était possible de faire.
Maintenant que vous avez eu un titre mondial, et étant donné que le karaté ne sera pas aux Jeux Olympiques de Paris ni de Los Angeles, quels sont vos prochains objectifs ?
Être à Paris aurait été magnifique pour essayer de gagner un titre à Paris devant ma famille et mes amis, et en plus un titre de champion olympique, ça aurait été vraiment exceptionnel. Mais derrière, on a toujours nos compétitions avec les championnats d’Europe, et du monde. Donc le but va être d’accumuler les titres et pourquoi pas essayer de refaire champion d’Europe et du monde en individuel, et puis le titre par équipes aussi.
Le Championnat du monde par équipes l’année prochaine en novembre (du 20 au 24 novembre 2024, à Pamplona, Espagne) sera la grosse compétition de l’année. Avant, je vais prendre un peu de vacances pour souffler après cette très longue semaine. Et puis doucement commencer à préparer les championnats d’Europe en mai (8 au 12 mai à Zadar, Croatie) avant de faire une grosse préparation estivale pour essayer d’aller gagner le titre au championnat du monde par équipes.