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Championnats du monde de cyclisme sur route 2024

Mondiaux Cyclisme 2024 : Oui, Pogacar était fort, mais ses adversaires ont manqué leur rendez-vous

Etienne Goursaud

Publié le

Mondiaux Cyclisme 2024 : Oui Pogacar était fort, mais ses adversaires ont manqué leur rendez-vous
Photo UCI

CYCLISME CHAMPIONNATS DU MONDE 2024 – Si Tadej Pogacar a fait un numéro pour gagner la course en ligne à Zurich, ses adversaires sont passés à côté de leur sujet.

Aucun grand favori dans la roue lors de l’attaque de Pogacar

Tadej Pogacar offensif de loin, ce n’est pas une nouveauté. Les grands succès du Slovène furent souvent construits sur de longues chevauchées. Rien que cette année, on peut citer ses 80 kilomètres de raid solitaire, lors de sa victoire au Strade Bianche. On le savait et ses adversaires le savaient, s’il y en avait un qui était susceptible de déclencher les hostilités de loin, c’était bien lui. Alors pourquoi aucun de ses adversaires n’était dans sa roue ? Remco Evenepoel était au cœur du peloton. Mathieu van der Poel n’était pas non plus proche de Tadej Pogacar, vers la 20-30e position. Grossière erreur.

De plus, si l’attaque du Slovène est belle, elle n’est pas non plus des plus impressionnantes. Normal, il reste alors 100 kilomètres. Andrea Bagioli, bon coureur, mais loin d’être de la trempe des champions, parvient même à recoller dans sa roue. Il explose un peu plus tard, mais c’était la preuve que le Slovène était suivable pour les autres cadors cités précédemment. Quand il rejoint le groupe de tête, Pavel Sivakov, certes avec bien des difficultés et un peu de mansuétude de son coéquipier chez UAE Team Emirates, parvient à s’accrocher. Il est fort à parier qu’avec un Remco Evenepoel ou un Mathieu van der Poel sur le porte-bagages, Pogi aurait coupé son effort immédiatement.

La Belgique totalement hors sujet

Présumée nation la plus forte de ce Mondial, la Belgique est passée à côté de son sujet. Obligeant Remco Evenepoel à porter une première attaque à 75 km de l’arrivée. Une attaque qui sent déjà le désespoir à ce moment de la course. Sans doute pas dans un jour immense, le double champion du monde du contre-la-montre n’a pas été aidé par son équipe. Qui a pourtant pris le manche après l’attaque de Tadej Pogacar. Mais 25 kilomètres plus tard, plus personne. Pourtant, avec Tiesj Benoot, Victor Campenaerts, Laurens De Plus, Jasper Stuyven, Maxim Van Gils et Tim Wellens, on a là quelques coureurs qui, s’ils avaient été leaders, auraient été des outsiders au podium.



Sauf qu’en 25 kilomètres, tous ont sauté. On passera le cas de Tim Wellens, qui a pris un mini-relais avant de s’écarter. Coéquipier de Tadej Pogacar toute l’année, il est pris à partie par les Belges sur les réseaux sociaux. Néanmoins, voir Tiesj Benoot décramponné à 80 kilomètres, ce n’est pas normal. Idem pour Maxim Van Gils, complètement cuit après seulement 10-15 kilomètres à l’avant. Remco Evenepoel s’est retrouvé seul, alors que l’équipe de France comptait au moins cinq coureurs, les USA trois coureurs et les Pays-Bas trois coureurs. Preuve que c’était possible de rester un peu plus groupé, plus loin dans la course.



Quand Pogacar coince (un peu), les autres se regardent

Dernier tournant de ces championnats du monde 2024, lors du dernier tour, Tadej Pogacar semble coincer quelque peu. Il perd 20 secondes et il reste encore près de 20 kilomètres à parcourir. Son coup de pédale semble plus lourd. Derrière, Ben Healy et Tom Skujins reprennent du temps. Mathieu van der Poel et Remco Evenepoel sont dans un troisième groupe qui grappille des secondes. Et d’un coup, alors que la jonction se fait entre le duo irlando-letton et les hommes derrières, tout le monde s’arrête. Chacun compte alors ses coups de pédale. Les secondes basculent de nouveau en faveur de l’homme de tête. C’est terminé.

Champions du monde tous les deux, Mathieu van der Poel et Remco Evenepoel n’avaient rien à perdre à s’entendre pour faire plier le Slovène. Mathieu van der Poel, avec sa pointe de vitesse (il réglera le groupe pour la 3e place) et Remco Evenepoel, avec ses attaques tranchantes sur le plat, avaient chacun des arguments à faire valoir sur le papier, en cas de jonction à l’avant. Ils avaient alors intérêt à rouler ensemble. Surtout qu’il n’y avait pas de Slovène dans ce groupe, Primoz Roglic n’étant plus là depuis bien longtemps. Sur le papier, les deux étaient également les plus forts dans ce groupe. Mais ils ont choisi la stratégie petit bras. Comme trop souvent dans des groupes de contre, quand quelqu’un (ou un groupe) se trouve en tête de la course.

Journaliste et amoureux de sport. Ancien footballeur reconverti athlète quand ses muscles le laissent tranquille. Elevé à la sauce des exploits de Thomas Voeckler en 2004, du dernier essai de légende de Eunice Barber à la longueur lors des championnats du monde d'athlétisme de 2003 mais aussi Zidane, Omeyer et Titou Lamaison.

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