Nous suivre

Actualités

Olympique Lyonnais – Manchester City : Merci Lucy

Nicolas Jacquemard

Publié le

Reynald Pedros les disait remontées à bloc. Elles l’étaient en effet. Les Lyonnaises ont dominé cette demi-finale retour de la tête, des épaules, des jambes, des cuisses, des crampons, de tout le reste. Oubliant au passage d’être efficaces. Une victoire un but à zéro en ayant frappé 23 fois sur la gardienne anglaise Bardsley (ou à proximité) laisse songeur. Inquiet ?

Et à la fin, c’est Lyon qui gagne.

A sa façon : par le plus petit des scores. Comme un service minimum, c’est la mode en ces temps de grève. Mais non. Les Lyonnaises n’ont pas ménagé leurs efforts, elles ont attaqué et attaqué 92 minutes durant, ont assommé des Mancuniennes qui soudain ont compris le calvaire de l’ASPTT Albi, de Rodez, du Paris FC et autres.

L’addition, au final, sera flatteuse pour les Anglaises, ballotées d’un bout à l’autre du terrain, regroupées autour de la cage de Karen Bardsley, regardant de loin, en plissant fort les yeux, main en visière les buts de de Sarah Bouhaddi, qu’elles n’atteignirent pour ainsi dire jamais.

Le football n’a pas survécu à la rationalisation du monde. Additionner, diviser, multiplier, tout est affaire de statistiques aujourd’hui. Néanmoins, il faut avouer que ces chiffres disent tout de ce match :

  • 23 tirs dont 7 cadrés pour les Fenottes contre 4 pour un cadré pour leurs adversaires
  • 12 corners à rien

Manque le taux d’occupation de la surface mancunienne, et le tableau serait complet. Allez gagner un match avec ça.

City les pieds dans l’eau

On ne peut pas dire que les Lyonnaises aient tardé à mettre City dans le bain. Elles ont tout de suite pris l’eau. Les filles de Reynald Pedros ont déferlé sur les buts adverses, façon Attila, rien ne repousse. Il y eut d’abord, cette tête de Renard, dès la sixième minute, sur un corner de Marozsan. A côté. Il y a eu cette frappe du gauche d’Amandine Henry (20’). Déviée. Et poteau.

Puis il y eut cette chevauchée de la remuante Majri, côté gauche, ce centre que l’on pensait pour Hegerberg, et c’est Bronze, l’ancienne Mancunienne, qui le reprend, d’une volée extérieure du droit, un geste dont la rareté en renforce l’élégance. Bardsley battue, et nous jouons la 17ème minute.

On pensait la horde lancée. L’heure de la débandade sonnée. Il fallait faire parler la poudre. Surtout pour Camille Abily qui jouait hier le dernier match de sa riche carrière au Groupama Stadium.

Disposées façon losange, bien décidées à remporter la bataille du milieu de terrain, Henry, Marozsan, Abily, Kumagai interdisaient à leurs adversaire de franchir la ligne médiane. A ce moment du jeu, autour de la trentième minute, seule Bouhaddi est dans le camp lyonnais.

Où est passée Ada ?

Bis repetita. Hegerberg, qui n’a toujours pas retrouvé son niveau depuis son retour de blessure, vendange une belle occasion pour cause de contrôle raté (44’), Henry pique une tête vers les nuages (46’) et Le Sommer frappe du droit façon Bakayoko, donc à 50m du but (47’). Sur ces entrefaites, on retourna au vestiaire.

Il parait que Reynald Pedros n’élève jamais la voix. Je ne sais pas comment il a expliqué à ses joueuses qu’il était inadmissible de se retrouver à la mi-temps avec un seul but marqué, pour cinq à six occasions très nettes. Dans le football une seule frappe suffit. Et si Parris et consorts s’apercevaient qu’elles n’avaient pas tiré une seule fois sur Bouhaddi ?

La seconde période fut une copie conforme de la première. A deux exceptions majeures : Sarah Bouhaddi toucha enfin le ballon, c’était à la 55’. Et Lyon ne marqua pas. Malgré des occasions en série. L’entrée de Hamraoui à la place de Camille Abily n’y changea rien. Quand ça veut pas, ça veut pas. Ça veut pas pour Henry, dont la tête a encore frôlé les étoiles (74’). Ça veut décidément pas pour Hegerberg. Moyennement servie par Le Sommer, Ada expédie la balle au-dessus du but vide. Finalement sans dommage.

Kiev, 24 mai 2018

Car c’est bien Lyon qui remettra son titre en jeu, le 24 mai à Kiev. Ce sera contre Wolfburg, qui n’aura laissé aucune chance à Chelsea (5-1 en cumulé). Les Lionnes contre les Louves. En expérience, l’avantage irait aux premières. Mais Kiev est une terre incertaine, qui couronnera l’équipe la plus affamée. Les Lyonnaises devront prouver qu’elles ne sont pas gavées de trophées européens : six finales jouées, quatre remportées. Wolfburg, pour une soirée, arrêtera son histoire un soir de 2013. Ce soir-là, à Stamford Bridge, elles avaient mis les Lyonnaises à terre d’un seul petit but.

Mesdames Abily, Hegerberg, Maroszan, Henry et Le Sommer, mesdames Hamraoui, Majri, Kumagai et Bronze, mesdame Renard, M’Bock, Baha, Buchanan, vous connaissez vos adversaires. Comme sous la voûte du stade Reggio Emilia Città del Tricolore, où, voilà deux ans, vous aviez défait Wolfburg, mesdames, tirez les premières.

Camille Cordouan

Passionné de sport et entrepreneur depuis mes 18 ans, la création de Dicodusport m'a semblé évidente pour participer à la médiatisation d'un plus grand nombre de sports. Le chemin est long mais avec une équipe des plus motivées et les Jeux Olympiques de Paris 2024 en point de mire, nous y arriverons ! Journaliste dans le monde du sport depuis plus de 5 ans, je traite aussi bien de football, de rugby, de biathlon que de cyclisme.

Clique pour commenter

Laisser un commentaire

Vos commentaires sont pris en compte mais ne s'affichent pas actuellement suite à un souci technique.


Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *